Algérie / Face aux forces qui prêchent l’impasse et le chaos : La clé du dialogue

   il y a des forces centrifuges qui s’activent dans le sens de remettre en cause le processus en cours

La scène politique nationale vit au rythme des tiraillements et des antagonismes des plus profonds.
La situation politique dans son ensemble fait face à plusieurs entraves et clivages. Les solutions quant à une approche globale d’une alternative négociée, restent en phase de gestation et dans un état embryonnaire. Alors que le contexte et la conjoncture ne sont pas du tout reluisants au vu de ce qui se déroule à nos frontières et au niveau régional du point de vue sécuritaire.
Le processus institutionnel en cours subit des pressions de la part de certains nihilistes et négationnistes à la solde des agendas concoctés par leurs promoteurs de l’étranger.

Après la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN), par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, un nombre appréciable d’observateurs et d’experts de la chose politique, abordent les pistes et les scénarios de l’après-dissolution du Parlement et les variantes qui s’imposent en termes d’option et de choix politique inhérentes au processus institutionnel.
La classe politique dans sa majorité est favorable à l’idée des élections législatives anticipées. Même si certains partis politiques rejettent d’emblée ce processus et cette démarche qui fait de l’élection un mode opératoire dans la perspective d’asseoir la dynamique politique et la consacrer comme une orientation incontournable.
Cette piste consistant à parachever le processus en cours via des élections législatives anticipées est la plus en vue, étant donné que les rencontres entre la classe politique et le pouvoir en place ont trouvé un terrain d’entente et des accords de principe en se référant aux garanties telles que soulevées et proposées par la classe politique et la dynamique de la société civile.

De l’autre côté, il y a des forces centrifuges qui s’activent dans le sens de remettre en cause le processus en cours en mettant les bâtons dans les roues quant à une solution sereine et responsable.
Le dialogue initié dernièrement par le président de la République avec la classe politique, avait donné quelques pistes quant à la démarche à suivre pour mettre en branle un nouveau processus en mesure d’assurer davantage le maintien du processus institutionnel en cours par le renforcement de la représentativité et de la transparence des instances élues et le fonctionnement des institutions de l’Etat.
Le deuxième scénario, il se veut comme une démarche aux antipodes du processus en cours, il vise d’asseoir une approche transitionnelle, mais aussi des conditions dépouillées de tous les préalables qui consistent à garantir ladite transition qui est caractérisée par l’opacité et des enjeux minés qui risquent de replonger le pays dans une spirale semblable à celle qui a marqué le pays durant la décennie 90 du siècle écoulé.
L’enjeu se présente d’une manière très risquée, c’est là un élément qui doit être abordé avec prudence et vigilance par rapport au contexte global dans lequel se trouve le pays au plan de la géopolitique régionale et au plan des enjeux cruciaux qui caractérisent le monde aujourd’hui à travers ce qui se trame comme volonté de bellicisme débordant et menaçant.

La situation du pays sur le plan politique nécessite un sursaut patriotique et un front interne dans le but de barrer la route à toutes les forces nuisibles qui ciblent l’Etat national, son unité et sa souveraineté.
Le dialogue reste le seul moyen pour trouver un compromis et un accord négocié sans hypothéquer la souveraineté du pays et sans porter atteinte à l’Etat national comme expression de l’unité nationale.
L’enjeu se situe à ce niveau de la vigilance patriotique, une vigilance qui doit mettre de l’avant l’urgence de la défense de la patrie et de sa sauvegarde des menaces qui se trament par les ennemis de l’Algérie.
Les solutions qui visent à créer des brèches dans l’objectif est de fragiliser l’Etat national et le rendre vulnérable par le chantage et les pressions de certaines forces et nébuleuses à la solde des puissances étrangères, ne feront qu’exacerber la crise et pousser la situation vers le pourrissement et le chaos.

Hocine NEFFAH

         Prônant une démarche faussement révolutionnaire

            «L’alliance des extrêmes» bloque le Hirak

La forte pression exercée cette fois dans la marge du Mouvement populaire rend inaudible tout propos en faveur d’une participation massive aux législatives.

Le Mouvement populaire ne parvient visiblement pas à se renouveler au plan du discours, ni de l’action, se contentant de manifestations de rue, sans autre ambition que d’exercer une pression sur le pouvoir. Mais cette pression que des citoyens maintiennent, pensant à terme faire plier l’Etat, n’a cependant aucune finalité politique concrète. Un passage par une Constituante ou, comme l’avait suggéré un micro-parti, par une présidentielle anticipée, ne convainc personne dans le paysage partisan et semble totalement abandonné par les Algériens qui prennent part aux marches hebdomadaires. Ces derniers qui semblent se satisfaire du rôle qu’ils se sont donné, à savoir presser le pouvoir pour l’amener à s’ouvrir plus largement à la société dans toute sa diversité, ne disposent pas d’une «feuille de route» claire à même de conduire le Hirak à son but.

Les citoyens qui prennent part aux marches en sont arrivés à ne pas savoir répondre à de simples questions sur les conséquences de certains slogans lancés dans les manifestations. L’important, pour eux, est leur présence permanente dans la rue, non pas pour déstabiliser l’Etat, comme le souhaitent certains activistes de l’étranger, mais porter la voix de l’Algérie profonde quant à la nécessaire démocratisation de l’Etat. On en veut pour preuve que les tentatives pilotées de l’extérieur qui consistaient à empêcher les membres du gouvernement Djerad de travailler n’ont pas eu d’écho au sein de la population. De même que les appels à la désobéissance civile. Les Algériens vivent en parfaite symbiose avec les représentants de l’Etat et il arrive souvent qu’ils les sollicitent contre des comportements nuisibles. Dans les marches du Hirak, les slogans n’ont, pour ainsi dire, aucune application sur le terrain, mais ce sont, pour les Algériens, un moyen comme un autre d’exercer la fameuse pression populaire.

Les officines infiltrées dans le mouvement de contestation ont certainement fini par comprendre l’inutilité de leur stratagème, mais il leur reste, tout de même, l’option d’orienter cette pression populaire pour amener les Algériens au boycott des prochaines élections législatives. En cela, elles convergent avec les radicaux du Hirak et les «résidus du système» finissant, ce qui confère à cette «alliance des extrêmes» un poids remarquable dans la marge du Mouvement populaire.

Les Algériens qui n’ont aucunement l’intention de donner tout leur sens aux slogans au grand dam des semeurs de haine, se retrouvent, cependant, coupés d’un discours porté par nombre d’opposants au système, appelant à réaliser le «Hirak électoral» à l’occasion du prochain scrutin législatif. La forte pression exercée, cette fois dans la marge du Mouvement populaire par «l’alliance des extrêmes» sur les manifestants rend inaudible tout propos en faveur d’une participation massive des Algériens aux élections législatives pour barrer la route aux «résidus du système» et aux officines étrangères.
C’est dire que le Hirak dans sa version 2021 est, certes, une bonne chose pour l’Algérie dans le sens où il traduit une vivacité politique à la base, mais peut se révéler stérile, puisque tel que c’est parti, il risque de se folkloriser et passer à côté d’un objectif primordial, celui d’enfanter la nouvelle Algérie. Le grand challenge de la société civile impliquée dans le Mouvement populaire sera de convaincre les Algériens de la réalité de cette «alliance des extrêmes», dont l’objectif contredit profondément l’intérêt de la nation.

Saïd BOUCETTA

 

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