Le romancier algérien Waciny Laredj a soulevé samedi à Miliana (wilaya de Ain Defla) la problématique du rapport entre l’écriture romanesque et l’Histoire en soulignant que le roman historique «ne peut être ni l’alternative, ni l’équivalent de l’Histoire».
L’invité de la 47e édition du Club du livre de Miliana, organisée par l’association des amis de Miliana, Art et culture, a estimé que «le roman historique ne peut être ni l’alternative, ni l’équivalent de l’Histoire, car l’Histoire a sa propre voie. Par contre, le roman, c’est d’abord, de la narration et de l’imagination». «C’est une question qui doit être réglée. Nous avons affaire, en lisant un roman, à une histoire narrée et non pas à l’Histoire», a-t-il déclaré, soulignant que si l’on admet que le roman reproduit l’Histoire «nous allons nous retrouver devant un procès».
«La chose la plus importante dans le roman, c’est la liberté du regard qui n’est tributaire d’aucune idéologie. La littérature défend ce qu’elle croit vrai, universel, humaniste et elle peut servir à des questionnements», soutient l’auteur du roman historique «Le livre de l’Emir «, oeuvre littéraire inspirée de la vie de l’Emir Abdelkader.
Le romancier a ajouté, lors de son intervention, qu’il s’identifie par rapport au personnage de l’Emir et qu’il appartient à «ses valeurs humanistes et civilisationnelles». Pour ce qui est de la place de la littérature algérienne dans le monde, l’invité de Miliana a cité plusieurs écrivains algériens, comme Assia Djebar, Kateb Yacine et Tahar Ouettar, qui ont marqué l’espace littéraire national et dans le monde. M.Laredj a également cité le roman «l’Ane d’or» d’Apulée de Madaure, né vers l’an 124 à M’Daourouch, à Souk Ahras, considéré comme le premier roman écrit dans le monde, et Miguel de Cervantes qui avait commencé à réfléchir pour son roman «Don Quichotte de la mancha» alors qu’il était captif à Alger.
Cette rencontre littéraire abritée par le théâtre communal Mahfoud Touahri de la ville de Miliana a été suivie d’un débat portant sur plusieurs sujets, notamment l’Emir Abdelkader, le combat des femmes et la littérature de manière générale.