Le député et cadre de l’ANC a de qui tenir. Il rappelle à l’ONU le parallèle entre le régime de l’apartheid et l’occupation marocaine du Sahara occidental.
La dernière réunion consacrée aux interventions des pétitionnaires devant la Quatrième Commission chargée de la décolonisation a enregistré la participation du petit-fils de l’icône africaine Nelson Mandela. Le député et cadre de l’ANC a de qui tenir. Chief Nkosi Mandla Mandela rappelle à l’ONU le parallèle entre le régime de l’apartheid et l’occupation marocaine du Sahara occidental. Dans un plaidoyer digne de l’héritage de son grand- père, Mandla Mandela a, d’entrée, rappelé que depuis que l’Espagne a cédé toute revendication sur le territoire, les Nations unies ont adopté des déclarations sur le Sahara occidental, en soulignant que l’ancienne puissance coloniale qui s’est extirpée du contrôle sur la zone et s’est lavé les mains de la responsabilité d’achever la décolonisation du territoire était une aberration de l’histoire.
Chief Mandela n’a pas manqué de rappeler devant les États membres de l’ONU, et à juste titre, le parallèle avec la propre histoire de son pays, en faisant observer que les Sud-Africains étaient eux-mêmes victimes de l’occupation coloniale et l’apartheid et de ses machinations qui bouleversent la vie des peuples et réécrivent pour ainsi dire la trajectoire de développement d’une nation. Pour lui, Il relève de l’impossibilité pour nous de garder le silence face à l’injustice et à l’occupation d’un autre peuple.
Il a, à ce titre, rappelé les résolutions de l’ANC et des dirigeants sud-africains de soutien au Sahara occidental et le droit à l’autodétermination avec la mise en oeuvre de la promesse de longue date d’organiser le référendum.
Tout en soulignant que: «Nous ne pouvons pas nous reposer tant que le Sahara occidental reste sous occupation», il a affirmé que «C’est notre engagement et c’est une position à laquelle nous nous tiendrons sans équivoque jusqu’à ce que la République sahraouie soit libérée par l’exercice de son droit à l’autodétermination».
Et à Chief Mandla Mandela de poursuivre: «Notre message, aujourd’hui, dans cet important forum n’est pas de raconter seulement un récit historique de la lutte courageuse du peuple sahraoui ni de rappeler à quiconque les obligations en vertu du droit international. Je parle d’abord», poursuit-il, «en tant qu’être humain solidaire de mes frères et soeurs de la République sahraouie ainsi que de tous les peuples du monde épris de liberté et dénonçant cette grave injustice». Et d’asséner devant l’auditoire: «Justice différée est une justice refusée.»
«Je vous parle aussi», a-t-il ajouté, «en tant qu’Africain pour qui la simple pensée qu’en ce XXIe siècle nous pouvons encore tolérer l’occupation coloniale sur notre continent bien-aimé est une honte et une honte qui doit être éradiquée. Nous devons, en tant que collectif, travailler ensemble pour redresser la situation et, par le biais des fora comme celui-ci, veiller à ce que la lutte pour la décolonisation du dernier vestige colonial d’Afrique se termine rapidement.
Je me tiens devant vous comme un sinistre rappel de la fin de 350 ans d’occupation coloniale et de l’oppression brutale du régime d’apartheid dans mon pays, l’Afrique du Sud. Nous avons triomphé parce que notre cause était juste et nous nous sommes résolument opposés même aux puissances impérialistes occidentales qui ont soutenu jusqu’au bout le régime de l’apartheid.
Nous savons avec certitude que le peuple sahraoui triomphera contre vents et marées, car l’histoire donne raison toujours aux causes justes et honore les sacrifices de générations de braves combattants du Front Polisario et du peuple sahraoui. Nous serons à vos côtés jusqu’à l’aube de la liberté», a-t-il affirmé.
Il s’est adressé ensuite à l’occupant marocain en déclarant: «Nous exigeons que le Maroc renonce à ses ambitions impérialistes au Sahara occidental et mette fin à l’occupation, Maintenant. Nous exigeons la fin immédiate de l’occupation. Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons marocaines. Nous exigeons que le référendum d’autodétermination promis depuis longtemps soit mis en oeuvre sans plus tarder. La liberté ne peut être emprisonnée et la vérité ne peut être cachée. La justice prévaudra et nous continuerons à mobiliser le mouvement de solidarité internationale en faveur de la cause du Sahara occidental», a-t-il conclu.