Par Arezki Ighemat, Ph.D in economics
Master of Francophone Literature (Purdue University)
Il y a de cela 61 ans exactement, le 5 juillet 1962, l’Algérie, notre pays, a reconquis son indépendance territoriale grâce à la résolution et la résilience de notre peuple et de son Armée de Libération Nationale, qui en est issue, et à la bataille diplomatique menée par nos représentants à l’étranger.
En effet, l’indépendance de notre patrie a été arrachée à la France coloniale après 132 longues années de lutte et de résistance grâce au travail commun de plusieurs franges de notre population : notre Armée de Libération Nationale, en dépit des moyens rudimentaires et limités dont elle disposait à l’époque ; notre équipe diplomatique, conduite par nos fins diplomates parsemés dans tous les continents, y compris aux Nations-Unies ; et notre peuple dans son ensemble qui a contribué sous plusieurs formes (humaine, matérielle, informative, et morale) à la reconquête de notre pays spolié, occupé et dévasté par l’un des colonialismes les plus sauvages de la planète. Aujourd’hui, nous célébrons cette libération politique qui a permis à notre peuple de recouvrer sa souveraineté, sa culture, ses langues, et surtout sa dignité.
Après le 5 juillet 1962, il fallait mener une autre bataille, celle du développement : reconstruire un pays dénaturé économiquement, socialement, culturellement, institutionnellement, et spirituellement. Une seconde bataille, celle du développement et de construction de l’Etat indépendant, avait alors été engagée. Beaucoup de choses ont été accomplies dans les domaines de l’éducation, de l’économie, du social, du culturel, de l’institutionnel. Toutes ces réalisations ont permis à notre peuple de jouir d’une certaine indépendance dans tous ces domaines.
Cependant, le travail de construction de notre nation n’est pas encore achevé. Beaucoup reste encore à faire pour amener notre pays au niveau d’un pays émergeant répondant aux besoins croissants et multiples de sa population à l’intérieur, et occupantune place dans le concert des nations, un pays respecté comme au temps de la période de lutte de libération nationale.Un des chantiers qui demeure toujours en construction et qui demandera un renouveau de l’engagement de nos gouvernants et de notre peuple, c’est celui de la construction d’une société démocratique ouverte sur l’intérieur et sur l’extérieur. Une société où il fera bon vivre, où les valeurs ancestrales de notre peuple —respect mutuel, solidarité nationale et internationale, diversité culturelle et linguistique, etc.— constitueront le socle et le ciment de notre peuple, comme au temps de la guerre de libération nationale. Une société ouverte sur le monde et dont les principes sacrés —non alignement, non interventionnisme, solidarité avec les mouvements de libération nationaux dans le monde, et coopération bilatérale et multilatérale— constitueront, à nouveau, comme au temps de la Révolution armée et diplomatique nationale, les fondements de notre diplomatie dans le monde. Une société où les droits civiques et les libertés individuelles et collectives —liberté d’opinion, liberté de presse, liberté de conscience, liberté d’association, liberté de manifestation, etc.— sont reconnues et respectées aussi bien par nos gouvernants que par notre peuple.
Pour cela, le slogan longtemps consacré par nos textes fondateurs qui considèrent notre peuple comme le « seul héro », doit devenir réalité en permettant, notamment, à la population d’avoir son mot dans les décisions qui la concernent afin qu’elle soit partie intégrante de la construction de la destinée de notre pays. Pour que cela soit possible, des passerelles et des voies de communication doivent être établies entre le peuple et les gouvernants afin de créer cette symbiose et cette synergie si nécessaires à la construction d’une société cohésive et inclusive.
Pourquoi donc ne pas profiter de cette occasion —le 5 juillet 2023— la célébration de 61 ans d’indépendance politique— pour établir ces passerelles et ces voies de dialogue entre le peuple et ses gouvernants et faire que notre indépendance politique ait un contenu économique, social, culturel, politique, etc. Si notre peuple et son armée de libération territoriale et diplomatique ont été, ensemble, capables de mener la bataille de libération nationale, ils peuvent, une fois de plus, la main dans la main, parachever cette libération en construisant une économie solide et diversifiée et une société libérée de toutes les contraintes civiques, ouverte à toutes les franges de la population et sur le monde.
Pourquoi ne pas prendre, ensemble, aujourd’hui —gouvernants et peuple— cet engagement de faire de l’Algérie un pays indépendant dans tous les sens du terme. Comme ils ont réussi, ensemble, à libérer le pays sur le plan politique, ils peuvent—grâce à une volonté commune—réussir le pari de sa libération sur tous les autres plans. Notre pays mérite que ce pari soit tenu car il a tous les atouts—ressources naturelles diverses et multiples et ressources humaines jeunes n’attendant qu’à être stimulées—pour devenir une puissance émergente forte économiquement et démocratiquement à l’intérieur et crédible sur le plan international./
61 ème anniversaire de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse : Message du président de la République
Le président de la République a adressé, mardi, un message à l’occasion du 61e anniversaire de la Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse (5 juillet 1962 – 2023), dont voici la traduction APS :
« Au nom d’Allah, Le Clément, Le Miséricordieux,
Prières et Paix sur le Sceau des prophètes,
Concitoyennes, concitoyens
Le peuple algérien célèbre demain le 61e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, une journée glorieuse venue couronner une épopée éternellement ancrée dans l’histoire de la lutte des peuples pour la liberté et l’indépendance.
En cette journée sacrée, je m’incline avec respect et déférence à la mémoire de nos valeureux Chouhada dont les sacrifices incommensurables face au colonialisme odieux ont permis de lever la bannière de l’indépendance et de la liberté, et adresse mes sincères salutations et ma haute considération à mes sœurs et frères moudjhahidine.
Concitoyennes, concitoyens
La célébration du 61 ème anniversaire de la Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse se veut une halte renouvelée pour prendre conscience de l’importance et de la noblesse des efforts que nous sommes tous appelés à consentir, à tous les niveaux et dans toutes les positions.
C’est une occasion qui nous interpelle, en cette conjoncture précise, à une vigilance accrue et à œuvrer davantage pour relever le défi de la transition vers de nouveaux modes de réflexion, de planification et de gestion, au diapason de l’époque actuelle et à même de mettre un terme définitivement aux concepts d’assistanat, de rente et de mentalité du +baylak+ (bien public) qui dilapident les richesses nationales.
Dieu soit loué, les premiers signes de la nouvelle ère, dont les objectifs ont été parfaitement saisis par notre jeunesse, sont désormais une réalité palpable, une réalité qui se manifeste par une dynamique accrue des investissements nationaux et étrangers, une consécration de la valeur du travail et de l’effort, et un accès au monde l’entrepreneuriat et de l’économie de la connaissance par l’émergence de petites et moyennes entreprises, rendue possible par les mesures incitatives que nous avons lancées pour encourager l’esprit d’innovation et la créativité chez les jeunes, et accompagner les porteurs d’idées et de projets d’investissement parmi les jeunes algériens qui ont de tout temps fait montre d’un haut sens de patriotisme et de fidélité au serment des valeureux Chouhada.
Tout en adressant au peuple algérien mes félicitations à l’occasion de l’anniversaire de l’Indépendance et de la Jeunesse, je tiens à saluer l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, porte-étendard des héros ayant fait la gloire parmi les Chouhada et les moudjahidine, fièrement et dignement postée aux frontières et sur les fronts, pour défendre la Patrie et la Nation.
Je renouvelle également notre volonté sincère d’honorer sa précieuse confiance pour porter notre chère patrie, avec la conjugaison des efforts des patriotes dévoués, et la conscience et l’engagement de notre jeunesse, jalouse de sa patrie, au rang des nations émergentes et la hisser à la place qui sied à son image et aux sacrifices des valeureux Chouhada et des vaillants moudjahidine.
Félicitations à notre vaillant peuple en cette journée éternelle, puisse Allah faire perdurer sur notre chère patrie la grâce de la sécurité, ainsi que de la durabilité du progrès et de la prospérité.
Vive l’Algérie
Gloire et éternité à nos valeureux Chouhada ».
Commentaire de Farid DAOUDI :
5 juillet est une date historique en Algérie, c’est le jour où le pays célèbre sa Fête de l’Indépendance. Cette journée commémore la libération de l’Algérie du joug colonial et marque un tournant majeur dans l’histoire du pays. Pour comprendre pleinement l’importance de cette fête, il est essentiel de se replonger dans le contexte historique de l’époque. L’Algérie était une colonie française depuis 1830 et pendant plus d’un siècle, les Algériens ont lutté pour leur indépendance. Après de nombreuses années de résistance et de luttes, le peuple algérien a réussi à obtenir sa liberté le 5 juillet 1962. La lutte pour l’indépendance a été une période tumultueuse de l’histoire algérienne. Les Algériens ont dû faire face à de nombreux défis, notamment la répression coloniale, les violences et les conséquences économiques et sociales de la colonisation. La résistance a été menée par divers mouvements et organisations politiques, dont le Front de Libération Nationale (FLN), qui a joué un rôle crucial dans la lutte contre l’occupation française. Le 5 juillet est devenu un symbole de la victoire de la nation algérienne sur la domination coloniale.
Chaque année, le pays célèbre cette date avec fierté et solennité. Les festivités sont organisées dans tout le pays, mais le point culminant est la célébration officielle à Alger, la capitale. Les célébrations de la Fête de l’Indépendance comprennent des défilés militaires, des discours officiels, des spectacles culturels, des feux d’artifice et d’autres activités festives. Les Algériens se rassemblent pour honorer les héros de la guerre d’indépendance et rendre hommage à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté du pays. En plus des événements officiels, le 5 juillet est également une occasion pour les familles et les amis de se réunir. Les Algériens se rendent souvent dans les parcs, les plages et les espaces publics pour célébrer ensemble. La journée est marquée par des repas festifs, la dégustation de plats traditionnels, la danse, la musique et les chants patriotiques.
La Fête de l’Indépendance en Algérie revêt une signification spéciale pour les jeunes générations. C’est un moment pour se rappeler l’histoire et les sacrifices de leurs ancêtres, tout en nourrissant l’esprit de patriotisme et en renforçant le sentiment d’appartenance à une nation indépendante. Au-delà des festivités, le 5 juillet est également une journée de réflexion sur l’avenir de l’Algérie en tant que nation souveraine. Les défis auxquels est confronté le pays sont nombreux : développement économique, lutte contre la corruption, réformes politiques, éducation et bien d’autres. Cette journée rappelle à tous les Algériens l’importance de préserver et de construire l’héritage de l’indépendance.
En conclusion, le 5 juillet 2023 marquera la célébration de la Fête de l’Indépendance en Algérie. Cette date est un rappel de la lutte courageuse menée par le peuple algérien pour obtenir sa liberté face à la colonisation française. Les festivités organisées dans tout le pays célèbrent cet événement historique en honorant les sacrifices et en renforçant le sentiment de fierté nationale. En se réunissant, les Algériens rendent hommage aux héros du passé tout en regardant vers l’avenir pour continuer à construire un avenir meilleur pour leur pays.