Algérie / Haya : une nouvelle maison d’édition à Oran.

 

 

 Une très belle innovation, un rayon du soleil de la connaissance : la création d’une nouvelle maison d’édition à Oran, nommée Haya. L’événement mérite une présentation par son fondateur et directeur Omar Benbekhti.

– Pourquoi cette initiative et comment est-elle née ?

La création d’une maison d’édition est d’abord affaire de motivation. Celle-ci est née, en premier lieu, du constat affligeant qu’il n’existait plus de maison d’édition digne de ce nom dans l’ensemble de l’ouest algérien. Deuxièmement, il me fallait publier mes propres textes et je relevais que j’étais piégé par le monopole imposé des maisons d’édition pratiquement toutes installées dans la capitale. Etant de nature anti-centralisation, j’ai donc pensé qu’il fallait insuffler une autre dynamique dans les provinces et permettre ainsi à des talents locaux, longtemps marginalisés, de pouvoir librement s’exprimer et faire connaître leur talent.

– Comment Haya finance ses activités ?

Le financement demeure une affaire centrale pour faire fonctionner une maison d’édition. Il est connu que le livre ne se vend pas facilement et qu’il devient difficile de faire prospérer une publication, de quelque nature qu’elle soit. Il n’empêche qu’il y a lieu de perpétuer cette entreprise. Je crois donc que le mode participatif est une voie possible pour permettre la publication. Chacun doit pouvoir y mettre du sien, l’auteur et l’éditeur devraient pouvoir s’entendre s’ils désirent que leurs projets aboutissent. A charge pour eux de faire preuve d’imagination.

– Quelle est la ligne éditoriale de Haya, le genre de livres à éditer ?

Il n’y a pas de ligne éditoriale imposée. Chacun est libre de proposer le texte qu’il souhaite, témoignage ou littérature sont bienvenus, ainsi que essais et analyses, que ce soit en langue nationale ou étrangère. Un comité de lecture exprime son avis, sur la forme et sur le fond, et celui-ci est transmis à l’auteur.

– Comment fonctionne le Comité de lecture ?

Il est anonyme et exerce librement son travail. C’est un principe cardinal de Haya éditions.

– Vu le problème linguistique en Algérie (français, arabe classique, arabe parlé), quel est l’option de Haya ?

Haya publie sans à priori de langue.

– Outre la version papier, d’autres sont-elles prévues : électronique, audio CD ?

Des projets sont en cours, je n’en dirai pas plus ; mais il est clair que les réseaux sociaux seront un soutien important pour la promotion des publications de Haya. A nous de savoir les exploiter, là aussi, il s’agira de faire preuve d’imagination.

– Quels sont les livres déjà parus et quels furent les motifs de choix de ces premiers titres ?

Deux titres sont déjà parus et les motifs en sont simples : charité bien ordonnée commence par soi-même. Un troisième est sous presse et sortira avant fin septembre, deux autres titres sont en voie de publication. La qualité nous paraît le meilleur des critères, et nous les avons appréciés. D’autres titres de différente nature sont en cours d’évaluation. Il faut prendre le temps de les lire.

– Quelles furent les réactions du public lors des rencontres-dédicaces ?

Pour l’instant, elles ont été toutes très positives et je remercie le public pour l’accueil favorable à ces publications. Il s’agit à présent de maintenir le cap et de séduire encore davantage.

– Quel écho dans la presse régionale et nationale a suscité la naissance de Haya ?

Un enthousiasme réel s’est manifesté dans les journaux qui se sont appliqué à faire connaître la naissance de Haya. Ceux qui s’y intéressent font leur job correctement, mais nul n’est à l’abri des jalousies et autres comportements parfois indifférents. Dieu reconnaîtra les siens.

– Vue la situation précaire de la distribution et des librairies en Algérie, comment les publications de Haya pourraient-elles arriver à la connaissance des personnes éventuellement intéressées ?

Bonne question : c’est là tout l’objet de notre engagement. C’est pourquoi je disais plus haut qu’il s’agissait de développer encore et encore notre imagination pour que Haya intéresse le public.

– Quels sont les prochains livres à paraître ?

Trois titres sont en cours de publication. Les lecteurs potentiels découvriront ces nouveaux talents.

– Pour conclure, un message aux lecteurs ?

Un seul message : l’écriture demeure incontournable et le livre est une réalité qui dure.

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Propos recueillis par Kaddour Naïmi


 

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