Ce livre caché qui prouve la parenté structurelle entre nazisme et sionisme

Les sionistes complices dans le massacre des juifs par les nazis. D. R.

Une contribution de Mourad Benachenhou – Otto Ohlendorf, l’un des dirigeants des Einsatzgruppen, a admis lors du procès de Nuremberg avoir exécuté 90 000 personnes en Ukraine, dont des juifs et des communistes, sans aucune nécessité militaire, et ne pas avoir épargné les enfants, de peur qu’ils ne se vengent une fois adultes. Justifiant l’exécution d’enfants, Ohlendorf a déclaré : «Je crois que c’est très facile à expliquer si l’on part du fait que cet ordre ne cherchait pas seulement à assurer une sécurité temporaire, mais une sécurité permanente. Pour cette raison, ces enfants grandiraient et, leurs parents ayant été tués, ils représenteraient certainement un danger aussi important que leurs parents.» (Cité par Patrick Howlett-Martin, diplomate de carrière vivant à Paris (*).

A lire l’ouvrage magistral de Lenni Brenner, intitulé Le sionisme à l’âge des dictateurs : une réévaluation, publié en 1983, sous l’égide du Centre de chasse aux criminels nazis, fondé et dirigé par le fameux WIesenthal, donc par une organisation qui ne peut être accusée de cacher des sentiments antisémitiques, on est surpris par l’ampleur de la collaboration entre le Troisième Reich et les dirigeants sionistes de l’époque, qu’ils fussent de nationalité allemande ou portant d’autres passeports. On est fort loin des photos ops avec Adolf Hitler, que certains sortent ou citent chaque fois qu’il s’agit de la question de la Palestine occupée et de certains de ses dirigeants.

Les détails donnés par Brenner dans son livre offrent l’image d’une collaboration, non pas fortuite, mais systématique, si ce n’est systémique, entre deux idéologies qui, de prime abord, devaient se retrouver sur deux bords différents de l’histoire. Or, on constate, qu’en fait, c’est le contraire que les faits historiques relatés par Brenner dans son ouvrage révèlent. Et il ne s’agit pas de simples gestes symboliques, mais de relations mûrement réfléchies, qui ne sont pas le résultat de rencontres protocolaires et qui présentent l’image de deux compagnons dans des crimes de l’humanité, où les deux partenaires se tiennent la main et s’entraident, sans le moindre scrupule, sans le moindre regret ou l’expression d’un remord et d’un repentir. Chacun se félicite de la collaboration qu’il a établie avec l’autre et se réjouit des bénéfices qu’il tire de ses relations.

On comprend, à la lecture de ce livre, d’une importance particulière dans le contexte actuel, et livrant des secrets troublant sur les origines idéologiques de ce mouvement religieux, pourquoi cette étude a été littéralement mise sous le boisseau, et que rares sont ceux qui la citent ou s’y réfèrent pour faire l’histoire de la Palestine sous le joug juif, et expliquer la stratégie militaire de la «terre brulée» et du massacre sans pitié des populations autochtones.

Car la grande actuelle «tuerie de Gaza» reproduit les crimes nazis perpétrés dans les territoires conquis et occupés par la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale, tout comme dans les camps de la mort ou étaient gazés les «membres des races inférieures» qui avaient eu la malchance de se retrouver dans le «mauvais pays» au «mauvais moment».

L’alliance entre sionistes et nazis n’a rien d’opportuniste

Le lecteur découvre, preuves documentaires à l’appui, la parenté structurelle profonde entre nazisme et sionisme. Il ne s’agissait pas seulement d’un rapprochement «opportuniste» entre deux idéologies racistes et génocidaires dans leur essence, mais de la reconnaissance par les dirigeants de l’une et l’autre de ces idéologies d’un lien de parenté essentiel, allant au-delà de la coïncidence entre leurs projets, pourtant apparaissant, à première vue, totalement opposés les uns aux autres.

D’un côté, les nazis voulaient vider leur pays des «races inférieures», dont la «race juive», s’il en existe une, utiliser la violence extrême contre ces «races» et les déraciner définitivement du paysage démographique allemand, donc mal intentionnés à l’égard de ces minorités et décidés à leur faire du mal. Et, de l’autre, les sionistes prétendaient vouloir «rénover la race juive» et veiller à ce qu’elle ne se dissolve pas dans la «civilisation chrétienne», ne pouvant, donc, que désapprouver le traitement promis et fait à leurs coreligionnaires allemands de culture et de nationalité, et, logiquement, s’opposer violemment au projet de «solution finale» envisagé par le régime du Troisième Reich.

Comment imaginer que les défenseurs intraitables du judaïsme que sont les sionistes aient pu «coucher» dans le même lit que les nazis, alors que la minorité juive était soumise à la pire épreuve de son histoire sur le territoire européen ?

Effectivement, la répression nazie allait dans le sens que les sionistes voulaient : une exacerbation de «l’antisémitisme» pour faire avancer la réalisation du projet d’un «Etat juif» en Palestine historique, et tel qu’envisagé par le père fondateur du sionisme, l’Autrichien Theodore Hertzl, dans son livre intitulé L’Etat des juifs, paru en 1896.

Mais cette complicité entre sionisme et nazisme va au-delà de l’exploitation de l’antisémitisme pour aboutir au triomphe, alors improbable, du projet de Hertzl.

Seuls le Parti national socialiste et le Parti sioniste étaient autorisés par Hitler

Le livre de Brenner donne des détails qui donnent froid dans le dos sur l’étroitesse de la collaboration entre le Troisième Reich et les leaders sionistes de l’époque, collaboration qui va jusqu’à la complicité dans la mise en œuvre de la «solution finale». D’ailleurs, Brenner fournit des preuves flagrantes de l’association entre sionistes et «antisémites», non seulement en Allemagne, mais dans nombre d’autres pays, y compris en Russie tzariste.

Il explique cette «relation fusionnelle» entre sionisme et nazisme par le fait que, non seulement le sionisme envisageait de créer un Etat «fasciste», à l’exemple du Troisième Reich», mais, également, il adopte, dans son intégralité, la notion de «pureté de la race» défendue par Adolf Hitler dans son livre-programme Mein Kampf. Brenner cite longuement un des théoriciens sionistes les plus influents de l’époque, qui affirme ceci (p. 31) : «Une nation de sang pur, non entachée de maladies d’excès ou d’immoralité, d’un sens très développé de la pureté familiale et d’habitudes vertueuses profondément enracinées, développerait une activité intellectuelle exceptionnelle. En outre, l’interdiction du mariage mixte prévoyait que ces trésors ethniques les plus élevés ne devaient pas être perdus par le mélange de races moins soigneusement élevées. Il en résultait cette sélection naturelle qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire de la race humaine. Si une race si hautement douée avait la possibilité de développer à nouveau sa puissance originelle, rien ne pourrait l’égaler en ce qui concerne la valeur culturelle.» (Ignatz Zollschan, Questions juives, 1914, pp.17-18).

Brenner va jusqu’à affirmer que, «pour être sioniste, il faut être antisémite». On ne peut que le croire, lorsqu’on apprend que les deux seuls partis autorisés par le gouvernement du Troisième Reich étaient le Parti national socialiste et le Parti sioniste.

L’Allemagne face à son passé

Brenner accompagne son ouvrage d’un compendium de toutes les sources officielles qu’il a utilisées pour rédiger son livre, dont on rappelle encore une fois qu’il a reçu l’aide et la bénédiction du centre Wiesenthal, qu’il serait ridicule d’accuser d’antisémitisme ou même de sympathie pro-palestinienne ou de rejet du sionisme. Ce centre avait un devoir de vérité à prendre en charge pour assurer sa crédibilité dans sa chasse impitoyable aux criminels nazis, dont certains, faut-il le rappeler, avaient trouvé refuge dans les «démocraties avancées» qui avaient besoin de leurs services, soit pour leurs industries militaires, soit pour la collaboration dans la Guerre froide menée contre l’Union soviétique, pourtant un architecte central de la défaite nazie.

En toute logique, la dénazification aurait dû comprendre également la poursuite criminelle, devant le tribunal militaire international de Nuremberg, des dirigeants sionistes qui avaient collaboré, activement et en connaissance de cause, dans l’holocauste, faisant même des affaires sur le dos de leurs coreligionnaires envoyés dans les camps de la mort. Rien n’en a été. Et même la Cour suprême d’Israël a simplement décidé de passer l’éponge sur les crimes contre l’humanité commis par des juives et des juifs, alors que ces crimes avaient été déclarés imprescriptibles par le tribunal de Nuremberg.

On aurait pu penser que la complicité entre les dirigeants sionistes et le Troisième Reich allait pencher, un jour ou l’autre, la balance de l’opinion publique allemande, dont la majorité écrasante des membres n’était même pas encore née pendant l’ère nazie, en faveur du peuple palestinien. Or, on constate, à la faveur de ces événements, où le peuple palestinien a exercé son droit et son devoir de défense contre l’occupant et l’assiégeant, la presse allemande a pris fait et cause, et sans nuances, pour Israël. Justifiant tous ses crimes les plus horribles, y compris le bombardement délibéré d’un groupe d’habitations, le meurtre de civils fuyant en voiture les lieux des combats, une ambulance, sans compter le ciblage délibéré des centres culturels, des hôpitaux, des écoles, des mosquées, des églises, des ponts, des organes de presse, des familles des journalistes, la coupure d’eau, d’électricité et de téléphone, etc.

Un invité, professeur originaire d’Israël, a même justifié tous ces crimes condamnés par la 4e Convention de Genève sur la protection des civils dans les zones de conflit, en déclarant : «Parfois, il faut tuer pour éviter des morts.» En disant cela, il innocente, qu’il le veuille ou non, l’organisation palestinienne qui a organisé l’opération «Déluge d’Al-Aqsa».

Cette presse, dans sa totalité, accuse ceux qui soutiennent la cause palestinienne d’être mus par ce qu’ils labellisent «Judenhass» (haine des juifs). Ils ne font aucun effort pour donner une présentation journalistique équilibrée où apparaitraient les vrais raisons historiques et politiques du conflit actuel sur le territoire occupé de la Palestine historique.

Il est vrai que, contrairement à ce qui s’est passé en France, les manifestations pro-palestiniennes ont été autorisées. Mais, d’un autre côté, même le vice-chancelier allemand, ministre de l’Economie, qualifié par la presse allemande de «plus incompétent des ministres du gouvernement de coalition», surnommé «Feu de circulation», a prononcé une allocution où il a accusé ceux qui se sont exprimés en faveur du peuple palestinien dans sa tragédie actuelle, d’être «mus par des sentiments d’antisémitisme,». Il les a également accusés d’exprimer, à travers leurs manifestations pour la cause palestinienne, un «sentiment injustifié de haine envers les juifs», déniant donc officiellement tout droit que peut, à juste titre, revendiquer le peuple palestinien et que lui reconnaît, d’ailleurs, aussi la communauté internationale, puisqu’elle appuie la solution des deux Etats. Une solution dont ne veut pas l’Etat hébreu car cela signifierait l’acceptation de l’illégitimité de ses revendications unilatérales sur Israël.

De plus, voici qu’on apprend, à travers la lecture de la presse allemande, que la liberté d’expression est interdite à quiconque ose dénoncer les crimes sionistes ou exprimer sa sympathie pour les malheurs du peuple palestinien.

Un quotidien allemand influent, connu sous les initiales FAZ, a reproduit la dépêche relative à Anwar El-Ghazi, footballeur d’origine arabe et de nationalité hollandaise, professionnel dans le club de la ville de Mayence. Ce dernier a été non seulement licencié par son équipe, mais également placé sous le coup d’une enquête du parquet de Cologne, pour avoir publié un message de sympathie envers la population de Gaza, message jugé portant atteinte à la tranquillité publique.

Il faut, tout de même, souligner que la population allemande est trop bien informée, par d’autres canaux que sa presse ou ses leaders.

La preuve en est donnée par le sondage d’un institut spécialisé, qui a indiqué que 53% des personnes interrogées sont favorables à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza. Ce, alors que le chancelier allemand s’en tient à la version américaine, qui veut seulement une trêve humanitaire «brève», acceptant la continuation – et son appui par une aide d’urgence aux tueurs, qu’elle estime ne pas être suffisamment bien armés pour achever rapidement leur œuvre de mort – du massacre en direct du peuple palestinien sur sa propre terre.


M. B.


(*) https://www.counterpunch.org/2023/10/30/the-children-of-gaza-2/

Ndlr : Le titre est de la rédaction. Titre originel : Génocide «live» du peuple palestinien : l’Allemagne renoue avec son passé nazi.


LIRE AUSSI :

                         Histoire de la politique étrangère du Hamas – édition française 

Par Christophe Oberlin

Mouvement de libération nationale créé en 1987, puis transformé en parti politique, vainqueur des élections législatives palestiniennes de 2006, le Hamas s’impose aujourd’hui comme l’une des principales forces politiques palestiniennes.

Méconnu, critiqué, caricaturé à l’extrême dans les pays occidentaux, le mouvement a compris très tôt que la reconnaissance de sa légitimité et de sa crédibilité passait par une acceptation de la part de la communauté internationale.

Ce livre, le plus complet à ce jour, évalue les principes fondateurs du mouvement dans l’établissement de ses relations internationales. Il décrit son évolution, succès et échecs, ainsi que l’impact global de sa politique extérieure sur le mouvement national palestinien. Un texte de référence pour les universitaires, responsables politiques, et aussi tout lecteur portant attention au peuple palestinien.

« Ce livre démonte avec brio les représentations biaisées du Hamas dans les pays occidentaux. Une lecture éclairante pour quiconque recherche une présentation honnête de cet important mouvement palestinien. » Ilan Pappe, College of Social Sciences & International Studies, Université d’Exeter

Préface

Pour beaucoup, le Hamas est un groupement palestinien politico- religieux classé sur la liste des organisations terroristes. Ceux qui en savent davantage se souviennent confusément d’élections palestiniennes anciennes suivies d’une sorte de coup d’Etat divisant les « territoires palestiniens » en deux : la Cisjordanie dirigée « légalement » par l’Autorité Palestinienne, et la Bande de Gaza « dirigée d’une main de fer par le mouvement islamiste ».

 

 

Cette dernière formule étant même retrouvée dans certains travaux de recherche en Sciences Politiques.

Peu savent que le Hamas, tout en développant une stratégie de participation aux processus électoraux selon le même schéma que celui des démocraties libérales occidentales, a cherché dès sa création en 1987 et jusqu’aujourd’hui à développer un réseau de relations internationales. Le livre de Daud Abdullah intitulé « The Making of Hamas’s foreign policy » [1] , riche de près de 600 références bibliographiques, et appuyé sur une série impressionnante de récits par les acteurs eux-mêmes du mouvement, démontre la constance et la cohérence de cette politique étrangères.

Lire également : L’élaboration de la politique étrangère du mouvement Hamas – un ouvrage du Dr Daud Abdullah par Romana Rubeo & Ramzy Baroud

Point de « tournant à 180° », mais une adaptation réaliste aux événements intercurrents. Comme l’impact de l’occupation du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein alors que le Hamas − qui s’en souvient − et à l’inverse d’Arafat, condamna l’invasion ; la déportation à Marj el Zohour au Liban qui, loin d’étouffer le mouvement, lui permis d’accéder à la notoriété internationale.

Des récits séparés particulièrement intéressants sont consacrés aux rapports du Hamas avec des pays comme la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Brésil. Des relations basées sur cinq principes : indépendance, non ingérance, consensus, évitement des conflits, limitation de la résistance armée à la Palestine du mandat britannique.

Le livre de Daud Abdullah est certainement le plus solide des livres consacrés à la politique étrangère du Hamas, en anglais comme en français. Mis à part l’ouvrage de Aude Signoles [2], concis et sans parti pris, mais déjà ancien, les autres livres ou articles longs publiés en français restent marqués par l’idéologie. Des livres à charge, utilisant un vocabulaire volontiers méprisant à l’égard d’un mouvement qui représente pourtant la moitié de l’électorat palestinien. Un poids électoral qui inquiète Israël et ses amis occidentaux.

Lire également : La Charte du mouvement Hamas : version française

Il est regrettable que les publications françaises, sur lesquelles s’appuient volontiers médias et décideurs politiques, restent marquées par certaines idées préconçues, et farouchement attachées à une vision restrictive et erronée de la laïcité à la française.

Daud Abdullah, par le sérieux de ses références et analyses, présente ici le résultat d’un remarquable travail de chercheur, tout en estimant son sujet. Il va jusqu’à comparer le pragmatisme britannique… à celui du Hamas !

On aimerait que la classe politique en tire leçon et cesse de prendre pour cible les sociétés musulmanes, y compris dans notre pays.

Notes :

[1] Daud Abdullah (2020) Engaging the world – The Making of Hamas’s Foreign Policy, Afro-Middle East Centre (AMEC) PO Box 411494, Craighall 2024, Johannesburg, South Africa, 246 p
[2] Le Hamas au pouvoir, et après ? Aude Signoles , Milan Actu 2006, 112 p

Histoire de la politique étrangère du Hamas
Daud Abdallah
Traduit et préfacé par Christophe Oberlin
Editeur: Erick Bonnier
EAN: 978 236 760 2813
Prix: 22 euros

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