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La Biélorussie non admise au Conseil, un vote suspect
Conseil de sécurité: membres permanents et non permanents
Grandiose victoire
Avec un score sans appel de 184 voix sur 193, l’Algérie a décroché, hier, haut la main, sa place de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024-2025. Ce succès diplomatique traduit d’une manière éclatante l’objectif prioritaire que s’est fixé le président Abdelmadjid Tebboune: celui de donner du tonus à une diplomatie algérienne sclérosée par une décennie d’immobilisme. Dès son élection à la tête de la République en décembre 2019, le chef de l’État a placé la barre très haut et exprimé sa volonté claire d’aller de l’avant sur tous les dossiers avec les grands partenaires de l’Algérie, comme il s’est également impliqué dans les crises du voisinage immédiat, en Libye et au Mali, notamment. Les évènements survenant à l’échelle régionale et internationale ont permis aux observateurs d’apprécier le pragmatisme d’une diplomatie algérienne volontariste et visionnaire. C’est à ce titre que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé son admiration pour la vision globale du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour les affaires du monde, saluant son engagement constant et son rôle dans la promotion de la paix et de la stabilité régionale et internationale. Le vote d’hier vient confirmer cette estime dont bénéficie le chef de l’État de la part de la communauté internationale et sa reconnaissance pour sa contribution en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde. Il convient également de saluer l’extraordinaire travail de proximité mené durant dix jours à New York, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. Une semaine avant son départ à New York, les estimations donnaient 99 voix favorables à l’Algérie. En l’espace d’une semaine Attaf a raflé 84 voix! L’action du ministre des AE a porté ses fruits et c’est à l’honneur de l’Algérie qui en tirera les bénéfices de cette consécration. Les dividendes politiques et diplomatiques sont nombreux. L’Algérie siègera aux côtés des membres les plus influents du Conseil de sécurité, ceux-là mêmes qui régentent le monde. En occupant ce poste, durant un mois en tant que présidente, l’Algérie jouira d’une position privilégiée sur de nombreux dossiers cruciaux. La question palestinienne, le Sahara occidental, la Libye, le Mali, le Sahel, le Soudan etc. Le poste donnera de la visibilité pour l’Algérie, lui permettra de mieux expliquer ses positions, de pratiquer son lobbying. C’est un levier qui n’est pas des moindres pour l’Algérie qui aura ainsi l’opportunité de peser dans le système international et de se poser en phare pour le reste des pays africains.
Brahim TAKHEROUBT
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De toute évidence, on n’intègre pas ce Conseil de sécurité de l’ONU par hasard, cela exige un travail diplomatique profond, des actions de lobbying et le bénéfice de l’estime d’autres pays votants pour arriver à cette fin.
En matière de bilan, il est vrai que les pays qui sont passés par là n’ont pas influé sur les grandes décisions du Conseil de sécurité. Pas parce qu’ils manquent de volonté pour laisser des traces quant à leur contribution dans les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU, mais à cause des règlements. D’où l’importance, pour ces nouveaux pays élus au sein du Conseil de sécurité, l’Algérie, la Sierra Leone, aux côtés de huit autres pays membres non permanents d’axer leurs efforts sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. En l’état actuel des choses, rien ne peut se faire au Conseil de sécurité des Nations unies, qui comprend 15 pays, tant que ses 5 membres permanents (la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie) détiennent le droit de veto sur toute résolution ou décision, avec des prérogatives de bloquer le mécanisme décisionnel de l’organe. Peut-on espérer substituer le vote au véto et casser cette dictature qui ne dit pas son nom, au sein des Nations unies ? Les nouveaux membres non permanents qui prendront leurs postes en janvier 2024 peuvent contribuer au changement de cet état de fait, en associant leurs efforts à d’autres membres non permanents, et même permanents.
A fortiori, la Sierra Leone préside le Comité des Dix de l’Union africaine, chargé d’harmoniser la position de l’Afrique sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, et devrait, dans ce contexte, agir avec efficacité pour faire entendre la voix de l’Afrique. Une voix qui peut se faire entendre également dans d’autres dossiers, notamment celui de la Palestine, en sus d’autres questions de sécurité régionale et internationale. Donc, quoi qu’on puisse dire, il n’est pas du tout anodin de siéger au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.