ONU / La longue route des ODD (+vidéos)

Les dirigeants présents à la 78ème Assemblée générale des Nations unies ont pour tâche d’évaluer le travail accompli dans le cadre des objectifs de l’Agenda 2030, adopté par les pays membres de l’organisation en 2015. Ceux-ci sont au nombre de 17 et concernent le développement durable (ODD) qui, à en croire les louables ambitions préinscrites, doivent contribuer à l’avènement d’un monde meilleur d’ici la fin de la décennie en cours. Cet objectif, si l’on en juge par les conditions actuelles des relations internationales, est sans doute compromis. Les laissés-pour-compte dans les continents habitués aux pillages et à l’oppression auront bien du mal à conserver quelques illusions.

Le degré zéro de la faim dans le monde, l’éradication de l’extrême pauvreté, l’accès à l’eau potable, l’égalité des sexes, la santé pour tous, voilà les idées généreuses qui figurent dans l’Agenda 2030 dont on voit bien qu’elles risquent de demeurer des voeux pieux puisqu’il serait miraculeux de réaliser de tels objectifs en quelques années à peine lorsqu’on n’a pas réussi à en concrétiser quelques uns pendant toute une décennie. Plus optimiste que jamais, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) veut croire dur comme fer à cette réussite et affirme qu’une «économie florissante au XXIe siècle ne peut plus se faire aux dépens de la nature ou des gens abandonnés sur le bord de la route». Or, il suffit d’observer la donne socio-économique en Afrique et en Asie, notamment pour comprendre qu’un grand nombre de pays sont encore «au bord de la route», sinon pire, au fond du ravin.

Le voeu des Nations unies est de convaincre les pays membres en général, et les grandes puissances, en particulier, à agir «dans l’urgence» pour progresser au plus vite et sauver tous ces nobles objectifs. L’intention est louable et la réalité est autre car, pour tous ces ODD, aucun progrès tangible n’est encore à portée de vue et, selon des bilans affichés, on enregistre même des reculs sur un certain nombre d’entre eux. Après la pandémie de Covid-19, l’extrême pauvreté demeure égale, avec près de 600 millions d’Africains subsahariens au sort inchangé. Et selon d’autres données, on relève même une régression puisque 1,1 milliard d’êtres humains occupent des bidonvilles, plus de 2 milliards n’ont pas d’accès à l’eau potable, 38 enfants sur 1000 meurent avant leur 5ème anniversaire et le changement climatique est porteur de sinistres présages. À observer seulement la concrétisation des promesses sur les enjeux du climat et les défis qui en découlent, on imagine combien la marche sera bien longue.

Chaabane BENSACI

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     ONU : Le monde veut sauver ses promesses d’améliorer la vie des 8 milliards d’humains

                                          par R. N.

Alors que les pays les plus vulnérables sont frappés de plein fouet par une avalanche de crises, des dizaines de dirigeants se retrouvent lundi à l’ONU pour relancer les promesses déçues d’améliorer radicalement le sort de l’humanité.

Dans un contexte de tensions géopolitiques sans précédent depuis des décennies, ce sommet sur le développement, qui ouvre la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies, risque d’être rapidement éclipsé par la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le sort des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Etats membres de l’ONU en 2015 pour construire un avenir meilleur et plus durable d’ici 2030 est pourtant capital pour «plus de la moitié du monde» laissé pour compte, y compris ceux qui subissent les retombées de la guerre en Ukraine.

Ces objectifs «concernent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes des populations, et la bonne santé de notre environnement naturel», a insisté ce week-end le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. «Il s’agit de réparer des injustices historiques, de panser les divisions mondiales, et de mettre notre monde sur la voie d’une paix durable», a-t-il ajouté, appelant à un «plan de sauvetage». En effet, à mi-parcours, seulement 15% de ces ODD sont en bonne voie, beaucoup stagnent et d’autres régressent. Comme l’espoir que plus un seul des 8 milliards d’humains ne souffre de la faim.

Financement

Sortir de la pauvreté, avoir accès à l’éducation, à l’eau potable ou à une énergie propre, être en bonne santé, lutter contre le changement climatique ou parvenir à des sociétés en paix, tous ces objectifs de développement sont largement interdépendants. Et tous sapés par les multiples crises qui ont déferlé sur le monde ces dernières années, de la pandémie de Covid-19 aux catastrophes climatiques, sans oublier la guerre en Ukraine et ses impacts en cascade sur le coût de la vie. Alors ce sommet est «un espace vital pour faire des changements», a commenté Abby Maxman, de l’ONG Oxfam, appelant les dirigeants à prendre des «engagements significatifs, suivis de véritables actions».

Selon le projet de déclaration qui doit être adopté lundi, les Etats membres vont s’engager à «agir avec urgence» pour rendre réel ce «plan d’action pour les gens, la planète, la prospérité, la paix et le partenariat, et ne laisser personne sur le bord de la route». Dans cette optique, ils devraient notamment «soutenir» une réforme de l’architecture financière internationale, alors que de nombreux pays en développement sont paralysés par le poids de leur dette. Mais «est-ce que ce sommet sur les ODD ravivera un sentiment d’+espoir, d’optimisme et d’enthousiasme+», comme il a été présenté ? Je suis plutôt sceptique», a estimé Noam Unger, du cercle de réflexion américain Center for Strategic and International Studies (CSIS), qui craint que cela ne se réduise à «une séance photo chic de haut niveau».

«Les plus vulnérables nous regardent»

Mais les pays du Sud, dont les dirigeants seront présents en masse lundi, espèrent davantage. Face à leurs revendications et ressentiment, les diplomates occidentaux ont d’ailleurs pris soin d’insister sur le fait que le développement est leur priorité pour cette grand-messe annuelle. «Les plus vulnérables dans le monde nous regardent, comme cette jeune femme que j’ai rencontrée au Tchad la semaine dernière, qui a fui la violence impensable au Soudan», a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield. «Cette jeune femme compte sur nous». «Il y a un fossé grandissant entre le monde en développement et le monde développé», a noté de son côté un haut diplomate européen.

Et il faut «s’assurer que ce fossé ne se creuse pas encore plus», a-t-il ajouté, reconnaissant que la guerre en Ukraine «vole l’attention politique et économique à des problèmes mondiaux urgents comme la sécurité alimentaire, les catastrophes climatiques, les inégalités, l’accès aux financements».

Ces questions existentielles, en particulier pour les pays les plus pauvres, risquent de céder le devant de la scène cette semaine au président ukrainien qui montera pour la première fois à la tribune de l’ONU, avant un Conseil de sécurité sur l’Ukraine mercredi. Une visite qui pourrait encore plus contrarier les pays du Sud s’il adopte une «ligne dure» réclamant encore des armes à ses alliés, met en garde Richard Gowan, de l’International Crisis Group./


                                       Espoir vain ?

                                                       par Abdelkrim Zerzouri

Terrible aveu d’impuissance de l’ONU pour aller plus de l’avant dans la réalisation des objectifs de développement durable. D’après un récent rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le changement climatique ne laisse aucune chance de réussite à ce programme d’ici 2030. Seuls 15% des objectifs peuvent aboutir, selon les constats de cette étude, quant au reste des objectifs, 85%, presque tout le programme, où figure la lutte contre la faim, la pauvreté et les problèmes de santé, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’énergie, ce n’est pas pour demain.

Les temps ne sont plus à l’optimisme des premières années après le lancement de ce programme, en 2015, quand les pays membres de l’ONU ont signé des engagements pour réaliser 17 objectifs à l’horizon 2030, portant sur la lutte contre divers fléaux sociaux, et faire en sorte d’éradiquer la pauvreté et la faim dans le monde, travail décent et croissance économique, eau et énergie propre abordables, paix, justice et institutions fortes, et autres égalité des sexes et éducation de qualité pour les populations des zones déshéritées. Mais, il a suffi qu’un seul schéma directeur tombe à l’eau pour que tout s’écroule comme un château de cartes. L’échec de l’action climatique, qui figure parmi les objectifs à atteindre, dont la baisse des émissions des gaz à effet de serre, a tout gâché. Les catastrophes naturelles dues au changement climatique, l’exemple de la Libye est édifiant à ce propos, ont accentué la pauvreté, la faim, les inégalités, et livré des milliers de personnes à la précarité durable. A l’ONU, on est bien conscient que le dérèglement des conditions climatiques, à l’origine des inondations et de la sécheresse, sources de maladies et de décès par milliers de personnes, va se dégrader davantage dans le proche avenir et expose, encore plus, les populations à tous les problèmes qu’on voulait, justement, régler à travers le programme des objectifs de développement durable. Faut-il tirer un trait sur les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies ? Et que restera-t-il, alors, à l’ONU, pour sauver une humanité qui court à sa perte ? La directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’Environnement, Inger Andersen, a estimé dans le rapport de l’ONU, publié en 2022, que la solution passe par la réduction «de près de moitié, les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, nécessitant un investissement entre 4.000 et 6.000 milliards de dollars par an, pour décarboner l’économie».

«Un défi de taille, voire impossible selon certains, mais nous devons essayer», a-t-elle soutenu. L’ONU recommande également de changer les régimes alimentaires et de protéger les écosystèmes naturels qui représentent un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Soit un changement de fond dans les habitudes de la société, qui ne peut se faire sans un changement du modèle de consommation, soit le modèle économique en général. Espoir vain ?


                                             Colloque international: Les crises au quotidien

                                                             par Mohamed Mebtoul*

25-26 septembre 2023, IGMO, salle Talahite

Dans une perspective pluridisciplinaire et transnationale, philosophes, politologues, sociologues, anthropologues, économistes, juristes et sociolinguistes tenteront de débattre profondément des crises au quotidien concernant différentes sociétés dans le monde. La rencontre scientifique est organisée par l’Université d’Oran 2, l’Unité de Recherche en Sciences Sociales et Santé (GRAS), l’Université de Tlemcen et l’Institut Français Algérie, Oran.

Partir humblement du quotidien et des situations de crise qu’il déploie souvent dans l’invisibilité sociale et la non-reconnaissance, permet de comprendre finement les dynamiques sociales déployées par le bas, en insistant sur la complexité, la diversité des drames et des inégalités sociales vécus au jour le jour par les populations.

Force est de reconnaitre que les sociétés sont objet de multiples détours (Balandier, 1985) de sens par la présence imposante et hégémonique des pratiques informelles qui s’infiltrent dans tous les champs sociaux. Celles-ci reconfigurent les crises où certaines sont plus déroutantes que réelles, permettant d’enrichir les actionnaires des grandes entreprises multinationales ; la réalité de la finance se trouvant déconnectée de l’économie dite « réelle » (Fassin, Boyer, 2022). Les crises sont médiatisées de telle façon qu’elles nous sont présentées comme faisant figure d’exception, oubliant tout le processus historique qui leur donne sens et pertinence. Elles sont en réalité enfouies de façon sinueuse et silencieuse dans la profondeur du quotidien des populations. Le philosophe Henri Lefebvre montre bien que le quotidien est « la somme des insignifiances » (Lefebvre, 1968) qui sont occultées et sous-estimées à partir d’approches idéologiques et mystificatrices des crises. Celles-ci semblent faire peu cas de la vie au jour le jour des personnes.

Travail, éducation et santé au quotidien

-L’observation fine du travail indique ses multiples fragilisations, défigurations, peu porteur de dignité et de reconnaissance sociale matérielle, est au contraire enseveli sous la pression d’autres acteurs sociaux dominants qui déploient par d’autres façons de faire plus cachées, plus insidieuses, plus rusées. Ce qui leur permet de se mouvoir aisément dans les espaces sociaux et professionnels, arrachant des gains symboliques conséquents, faisant en sorte de brouiller le sens du travail, pour lui substituer de façon pesante et structurelle des formes de contournements centrées sur la nécessaire violence de l’argent, au cœur de la crise au quotidien.

-La crise sociosanitaire et éducative au quotidien est renforcée par une bureaucratie difforme et sélective. Elle oblige les familles anonymes, sans capital relationnel et financier, à l’errance sociale, thérapeutique et éducative. Elles sont contraintes au détournement pour tenter d’arracher des soins et des savoirs au profit de leurs proches parents, de la société et des institutions. Pour certaines d’entre elles, il est vital de se défaire honteusement et dans l’indignité de leurs précieux bijoux. Les crises au quotidien dévoilent leur confrontation permanente – par absence de médiations crédibles et reconnues – aux différents espaces marchands informels qui surgissent de partout et de nulle part, avec une rapidité déconcertante dans les différents recoins des espaces sociaux. L’invisibilité sociale, c’est le refus de « voir » et de « reconnaitre » les tensions au quotidien qui s’objectivent dans la méfiance, le stress, les incertitudes, les contreviolences symboliques, et les frustrations des personnes. « Perdre sa forme humaine, c’est en effet être soustrait de la visibilité des vies humaines et plongé dans une invisibilité mortifère» (Le Blanc, 2009).

Les institutions bureaucratiques

Ce qui explique en partie le peu de crédit des institutions bureaucratiques peu soucieuses en réalité de nouer des relations sociales plus symétriques avec la population anonyme. Le discours profane nous éclaire à partir des mots simples sur le peu de considération donné à la personne orpheline du capital relationnel. « Je me retrouve en train de courir depuis des années pour tenter d’obtenir mon livret foncier ». Les institutions sont profondément administrées, privilégiant la verticalité des décisions à une régulation sociale plus contractualisée pouvant attribuer de l’importance à l’altérité et à l’écoute des personnes. « Ils nous ont tués par leur silence », disent de façon récurrente nos interlocuteurs.

-La gestion des crises des rapports sociaux au quotidien opère par glissement, et fuites en avant donnant un sens explicite aux dysfonctionnements techniques, sociaux et immédiats. Elle conduit à la réification des institutions réduites à la « consommation » mécanique de notes, de circulaires et d’injonctions en décalage profond avec la réalité quotidienne. Celle-ci est une construction sociale. Les personnes déploient un imaginaire, des interprétations, des jugements diversifiés à partir de leurs contraintes quotidiennes. Les détails paraissant les plus insignifiants et les plus ordinaires leur semblent pertinents : pour une femme, contrainte d’attendre longuement pour être reçue dans une institution, alors que les enfants sont restés seuls à la maison, c’est faire peu cas du temps social n’a pas du tout le même sens selon la position sociale des uns et des autres. L’agent d’une institution clamera aux clients angoissés : « Patientez, le temps est long ». Le quotidien est marqué par des glissements de sens, des attentes différentes selon que l’on soit agent ou client, à l’origine des « mécanismes d’affrontement » (Javeau, 2006).

La crise environnementale

– De plus en plus d’agents sociaux de statuts diversifiés dans de nombreux pays, se retrouvant sans aucune perspective socioprofessionnelle, sans champ du possible, enfermés dans un horizon cognitif restreint, affrontent la mort dans des conditions hasardeuses et risquées, pour tenter de donner sens à leur vie de tous les jours, contraints de refouler leurs passions leurs projets brimés. La « Harga », cette brûlure-colère qui pousse la personne à vouloir quitter clandestinement « sa » société, représente le signe le plus dramatique des crises au quotidien.

-La crise environnementale au quotidien semble se poursuivre encore pour de longues années. Ce sont particulièrement les gens de peu, sans moyens pour se protéger, qui subissent de façon plus radicale les catastrophes naturelles, se retrouvant entre eux, contraints à l’isolement et à l’errance sociale. Le viol d’une partie de la biodiversité s’opère dans un contexte marqué par un néolibéralisme ravageur qui opère sans état d’âme dans toutes les sociétés, provoquant avec dédain les inégalités sociales entre les différentes régions du monde.

Appréhender les crises au quotidien (travail, santé, éducation, citoyenneté, environnement, etc.) permet de questionner de façon lucide et critique le statu quo producteur d’accommodements et d’illusions dans un système rentier, déniant au réel ses multiples jaillissements dans la société : la violence de l’argent, l’urbanisation incontrôlée, les multiples déviations dans la production de statuts sociaux valorisés dans une logique de cooptation. Il est enfin possible de relever les zigzags impressionnants, imprévisibles, et risquées au cœur de la circulation routière, indiquant la fragilisation et le faible ancrage social des normes dominantes.

Les crises au quotidien permettent enfin de montrer la prégnance d’un savoir social, un savoir-juger (Arborio, 2001) face à certaines situations de crise au quotidien. Les populations sont mises à l’épreuve dans une logique de délégation pour pallier aux défaillances des pouvoirs publics.

C’est dans les situations de crise que la solidarité peut en effet prendre tout son sens, rendant possible le processus de citoyenneté défini par l’engagement collectif des populations. Celui-ci reste pourtant caractérisé par sa fragilité et sa complexité (Balibar, 2011). Il dévoile ultérieurement à la crise ses multiples retournements de sens.

La lassitude, les promesses non tenues renvoient en partie aux multiples opacités qui structurent l’ordre sociopolitique dans les différentes sociétés, déconstruisant le processus de citoyenneté qui ne fonctionne pas de façon linéaire, marqué par ses multiples contradictions, pouvant être éclairées par l’appréhension fine des situations de crise au quotidien.

Quatre thématiques structurent le programme scientifique du colloque international : travail et migrations ; langues, discours et éducation ; santé et société ; droit et citoyenneté.


Références bibliographiques

Arborio Anne-Marie, 2001, Un personnel invisible. Les aides-soignantes à l’hôpital, Paris, Anthropos.

Balibar Etienne, 2011, Citoyen sujet et autres essais d’anthropologie politique, Paris, PUF.

Boyer Robert, 2022, « Financiarisation », in : Fassin Didier (dir.), La société qui vient, Paris, Seuil, 167-184.

Fassin Didier, 2022, « Un moment critique », in : Fassin Didier (dir.), La société qui vient, Paris, Seuil, 7-36.

.Javeau Claude, 2OO6, « Routines quotidiennes et moments fatidiques », Cahiers internationaux de sociologie », vol. CXXI, 227-238.

Le Blanc Guillaume, 2009, L’invisibilité sociale, Paris, PUF.

Lefebvre Henri, 1968, La vie quotidienne dans le monde moderne, Paris, Gallimard.

*Sociologue, coordinateur scientifique du colloque international sur les cries au quotidien.


                Coopération algéro-américaine dans la génétique

                           Une première mondiale en Algérie

Les USA soutiennent l’Algérie dans sa politique de diversification économique et de sécurité alimentaire.

L’Algérie est le premier pays au monde à abriter une rencontre de collaboration organisée, par des hommes d’affaires américains, sur l’industrie de la génétique.

C’est en tout cas, ce qu’a déclaré, Son Excellence, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique (USA) en Algérie, Mme Elizabeth Moore Aubin, en marge d’une rencontre d’experts et d’hommes d’affaires algéro-américains sur le sujet de «la génétique et la santé des ruminants et la génétique bovine», organisée conjointement entre le bureau des affaires agricoles de l’Usda et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, ainsi que le Centre national d’insémination artificielle et d’amélioration génétique (Cniaag). L’ambassadeur US a également tenu à rappeler que «les USA soutiennent l’Algérie dans sa politique de diversification de son économie nationale et de sécurité alimentaire». Elle estimera que ces échanges constituent le début d’une nouvelle ère de collaboration bilatérale entre l’Algérie et les États-Unis d’Amérique (USA), dans le domaine de l’Agriculture et d’autres encore».

La rencontre qui s’étale sur trois journées à Alger, a vu la participation d’un riche panel d’intervenants, des deux côtés, dont des experts, des spécialistes vétérinaires, des exportateurs, des représentants de laboratoires et même de l’industrie de la génétique aux USA. Dans une déclaration à la presse nationale, Mme Aubin a confié sa joie d’être présente à cet évènement, considérant que «c’est une occasion considérable de collaboration bilatérale avec l’Algérie dans le domaine de la sécurité alimentaire». Elle estimera que c’est la «toute première collaboration sur la santé des ruminants. C’est notre première collaboration au niveau mondial et elle se déroule ici même en Algérie. Je suis très heureuse, car nous avons réuni des représentants du gouvernement algérien et de l’industrie, de même que les représentants américains du gouvernement et ceux de l’industrie privée», a-t-elle encore souligné. l’ambassadeur nous confiera également que «le gouvernement des États-Unis vient d’obtenir un certificat sanitaire ici en Algérie, où nous pouvons importer à la fois, du sperme et des embryons de vaches, et c’est une opportunité très excitante pour nous», dira-t-elle avant d’ajouter «que la technologie et l’industrie américaines présentes dans le secteur agricole algérien, depuis plus de dix années, à travers la génétique, ont contribué au développement des filières de la dinde et de la volaille», a-t-elle souligné.

De son côté, la directrice des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, Fairouz Bendahmane a déclaré qu’il s’agit d’une initiative à encourager et qu’il faudra en déterminer les voies et moyens pour bénéficier des expertises et des expériences dans le domaine de la génétique des ruminants. Elle a également souligné la volonté affichée des autorités algériennes, quant à poursuivre cette collaboration et à la fructifier, notamment pour ce qui est de la santé et la génétique animales. «Nous avons un objectif commun, celui de la consécration de la sécurité alimentaire et la réalisation d’investissements… Parmi les participants à ce rendez-vous important considéré, à juste titre, comme une première internationale, on citera l’American Livestock Export Promotion (LEA), la National Association of Animal Breeders (Naab), Worldwide Sires, Ltd, Alta Genetics et le Wisconsin Veterinary Diagnostic Labiratory de l’université du Wisconsin-Madisson.
La rencontre algéro-américaine permettra de «définir des moyens concrets de partenariat dans le domaine de la génétique bovine», note-t-on encore.

L’ambassadeur US en Algérie à L’Expression
«Je veux doubler le chiffre des partenariats bilatéraux»

L’ambassadeur des États- Unis d’Amérique en Algérie, Mme Aubin Moore Elizabeth, a confié, lundi, à l’Expression que «les projets bilatéraux algéro-américains de coopération agricole ou encore les projets économiques, en général, ont donc besoin d’être poussés», a-t-elle répondu à une question au sujet des projets économiques américains opérationnels en Algérie. Aubin nous a également confié qu’il y a «plus d’une centaine d’entreprises américaines qui opèrent ici en Algérie. Nous avons toutes sortes de partenariats et nos partenariats sont le meilleur exemple sur la manière dont deux pays peuvent travailler ensemble et où des entreprises peuvent travailler ensemble. Car, au final, nous partageons la technologie et créons des emplois pour les Algériens et nous travaillons sur la base de formules gagnant-gagnant», nous a-t-elle précisé. L’ambassadeur des États-Unis a fait état de plus d’une centaine d’entreprises présentes en Algérie, activant dans différents domaines économiques et autres. Notre interlocutrice a également estimé que des efforts sont à consentir dans le sens d’un renforcement des relations bilatérales. «Mais nous travaillons chaque jour pour augmenter ce chiffre. Nos relations commerciales bilatérales se sont renforcées ces dernières années, en doublant de volume, chaque année, au cours de ces trois dernières années. Je veux continuer à doubler ce chiffre, et c’est donc en partie l’objet de cet atelier», a-t-elle affirmé en soulignant qu’une telle démarche s’inscrit dans un cadre de partage de la technologie dans le domaine agricole, afin que nous puissions continuer à nous nourrir et à nourrir le monde».

Mohamed OUANEZAR


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