Équateur : L’ONU s’inquiète du niveau élevé de pauvreté

 

      Le rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Olivier de Schutter, effectue depuis plusieurs jours une visite en Equateur pour évaluer la situation de pauvreté dans ce pays d’Amérique du Sud, a rapporté l’agence de presse Prensa Latina.

Comme l’a rapporté le ministère équatorien des Affaires étrangères, le responsable des Nations unies tiendra des réunions avec les plus hautes autorités de l’Exécutif, des entités publiques, des organisations de la société civile ainsi que des organisations non gouvernementales, au cours de son séjour sur le territoire national. Concrètement, l’expert visitera les communautés de Quito, Valle del Chota, Puyo et Chimborazo, villes du nord, du centre et de l’Amazonie, où il échangera avec les habitants, les défenseurs des droits de l’Homme et les représentants de la société civile.

A son arrivée dans cette capitale, Schutter a été reçu par le ministre des Affaires étrangères par intérim, Carlos Larrea, qui l’a informé des efforts déployés en Equateur dans le domaine social, en mettant l’accent sur la lutte contre la malnutrition infantile, la violence de genre et le chômage, selon Prensa Latina.

La visite du rapporteur en Equateur s’achèvera le 8 septembre et les informations obtenues fourniront aux différents acteurs un diagnostic approfondi pour renforcer la politique publique du gouvernement, indique une note du ministère des Affaires étrangères.

Les données officielles indiquent que 27% des Equatoriens vivent dans la pauvreté et 10,8% dans l’extrême pauvreté. Cela signifie que près de six millions de personnes vivent dans ce pays sud-américain avec moins de trois dollars par jour, selon les chiffres de l’Institut national des statistiques et des recensements (INEC).


  Amazonie : les Équatoriens votent l’arrêt d’un gisement pétrolier emblématique, «une décision historique»

Les Équatoriens ont dit oui à 59% à l’arrêt de la production du «bloc 43»

Une majorité d’Équatoriens a voté en faveur de la cessation de la production pétrolière dans le gisement emblématique de la réserve amazonienne de Yasuni, située dans l’est de l’Équateur. 

Lors d’un référendum organisé dimanche, en parallèle avec des élections générales anticipées, les Équatoriens ont exprimé leur accord à 59 % pour l’arrêt de la production du « bloc 43 », d’après les résultats publiés lundi. Réclamée depuis une décennie par un groupe environnemental, cette consultation nationale a finalement été autorisée en mai dernier par la plus haute juridiction du pays. Elle devait déterminer le sort du bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), également connu sous le nom de « bloc 43 », qui contribue à 12 % des 466 000 barils par jour produits en Équateur.

Bien que d’autres champs pétroliers soient encore actifs dans le parc Yasuni, le « bloc 43 » est devenu un symbole de la démocratie climatique et a attiré l’attention de célébrités mondiales et d’activistes qui ont suivi de près le référendum. Leonardo DiCaprio, la star hollywoodienne, qui a plaidé en faveur du « oui », a qualifié le référendum d' »exemple de démocratisation de la politique climatique ». Greta Thunberg, l’activiste suédoise également impliquée dans le référendum, a écrit sur Instagram : « Voilà ce qu’est l’action climatique ».

La compagnie pétrolière nationale Petroecuador, qui avait jusqu’à présent une autorisation d’intervention sur environ 300 hectares du Yasuni, mais qui prétend n’avoir à peine exploité que 80 hectares, a annoncé lundi, dans un communiqué, qu’elle se conformerait à la « décision souveraine » des Équatoriens. Le gouvernement, qui s’était opposé à cette consultation, avait estimé les pertes à 16,47 milliards de dollars sur 20 ans si le bloc était révoqué.

Réserve unique en biodiversité, le Yasuni couvre près d’un million d’hectares de forêt humide et primaire. Il est également un territoire autochtone, étant le lieu historique des Waorani, ainsi que des Kichwa, des Tagaeri, des Taromenane et des Dugakaeri, les dernières communautés vivant en isolement volontaire en Équateur et fuyant la civilisation moderne. Les deux principales organisations autochtones du pays, la Confeniae et la Conaie, ont célébré sur les réseaux sociaux cette avancée en déclarant : « Aujourd’hui, l’Équateur a fait un pas de géant pour protéger la vie, la biodiversité et les peuples autochtones ! ».

Yasunidos, le groupe environnemental à l’origine du référendum, a salué une « victoire historique pour l’Équateur et pour la planète ». Ils ont souligné que c’était la première fois qu’un pays décidait de préserver la vie en laissant le pétrole sous terre. Un collectif d’ONG, dont Amazon Frontlines, Yasunidos et Alianza Ceibo, a également célébré : « L’Équateur devient le premier pays au monde à mettre fin à l’extraction pétrolière grâce à la démocratie climatique directe ». Un communiqué conjoint de ces organisations a affirmé que le résultat du référendum assurait la protection permanente de l’un des endroits les plus riches en biodiversité de la planète, marquant ainsi une victoire majeure pour les droits des peuples autochtones, la préservation de la forêt tropicale et la lutte contre le changement climatique.

L’exploitation pétrolière constitue l’un des piliers de l’économie équatorienne, dollarisée, depuis les années 1970. Le pétrole brut, principale exportation du pays, a généré 10 milliards de dollars de revenus en 2022, soit environ 10 % du PIB. Près de 500 000 barils sont produits quotidiennement dans la partie amazonienne du pays (nord-est). Ce brut est acheminé par oléoduc vers la côte Pacifique. Cependant, cette industrie a été qualifiée de bénédiction pour les recettes de l’État et le « développement » du pays par les autorités, mais d’une malédiction synonyme de dette, de pauvreté et de pollution à grande échelle par les militants pro-environnementaux. Le président sortant Guillermo Lasso, conservateur (au pouvoir depuis 2021), avait l’intention de doubler la production nationale. Il quittera ses fonctions en octobre 2023 à la fin du second tour de l’élection présidentielle anticipée, où une candidate socialiste et le fils d’un magnat milliardaire de la banane s’affronteront.

Dimanche, lors d’une autre consultation locale, les habitants du district métropolitain de Quito ont voté à 68 % en faveur de l’arrêt de l’exploitation minière dans six petites villes de la périphérie de la capitale, dans le territoire du Choco Andino, une réserve de biosphère de 287 000 hectares déclarée par l’UNESCO. Cette zone, souvent qualifiée de poumon de Quito, abrite notamment l’ours des Andes.


 

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