L’information ne servirait-elle donc qu’à désinformer ?

     

 

par Edmond II Dantès

Dans un monde turbulent, où les événements en cascade font les gros titres, le débat sur l’objectivité de l’information offre un terrain fertile de discorde. L’omniprésence des médias, indissociable de notre quotidien, soulève des questions sur leur rôle réel dans la fabrication de nos réalités subjectives. Paradoxalement, en essayant de rendre compte de la réalité, ils se font parfois les agents de sa déformation, s’engageant sur la voie de la désinformation. À l’heure du mouvement #FakeNews, comprendre cette problématique n’a jamais été aussi crucial.

Le rôle des médias dans la diffusion de l’information

Le média façonne notre compréhension du monde. Sa tâche est essentielle dans la société : il doit informer, éduquer et divertir. Aujourd’hui, entre télévision, presse écrite et journalistes en ligne, la source de cette information semble infinie. Mais le média est devenu une industrie s’efforçant d’atteindre le public avec des histoires sensationnelles plutôt que d’objectivité, de précision ou de clarté.

L’information, autrefois nourriture de réflexion, est désormais un barrage d’histoires douteuses, manipulées et mal interprétées. La presse serait-elle devenue une simple machine à générer des recettes publicitaires, abandonnant le journalisme de fond et la recherche patiente de la vérité ? Avec pour seule préoccupation l’audimat ou les ventes à atteindre, l’information est-elle encore crédible ?

Les biais et la partialité dans les médias

On ne peut échapper à la partialité qui habite la scène médiatique actuelle. Les biais ne sont pas de nouveaux venus dans notre manière de représenter le monde qui nous entoure.

C’est dans ce cadre que la subjectivité s’invite. Elle s’insinue dans le choix des mots, dans l’angle adopté pour couvrir une histoire, et dans la sélection même des nouvelles qui seront diffusées.

La manipulation médiatique, c’est l’art de faire passer le parti pris pour une réalité objective. Il arrive que des faits soient minimisés, déformés, voire totalement omis pour servir un agenda particulier. Notre perception de la réalité se trouve ainsi faussée.

Dans ce sens, nous constatons donc une désinformation systématique. Il devient essentiel de questionner la validité et l’objectivité de l’information afin de déceler les diverses tentatives de manipulation médiatique.

Les effets de la désinformation sur le public

Est-il réellement possible de discerner le vrai du faux dans cet océan d’informations où nous naviguons quotidiennement ? Selon une étude de Reuters (2018), la désinformation influence drastiquement l’opinion publique, en incitant notamment à la croyance en des théories du complot. Apparemment, la confusion générale s’amplifie de jour en jour, instaurant un doute accablant et souvent irrationnel.

La mainmise de la désinformation sur le public se manifeste de plusieurs manières :

  • Distorsion de la réalité causée par des nouvelles contrefaites
  • Manipulation des masses pilotée par des acteurs mal intentionnés
  • Insécurité croissante provoquée par des informations incertaines
  • Boost de la polarisation sociale par l’embrasement des passions
  • Érosion de la confiance envers les institutions sous le poids des fausses informations

Ces symptômes démontrent à quel point l’exactitude et la probité des informations sont fondamentales. C’est une question qui concerne tout un chacun et non seulement les détenteurs du pouvoir. Que ce soit pour les questionnaires en ligne, les élections ou les décisions de la vie quotidienne, la désinformation ébranle les bases de ce qui était auparavant considéré comme acquis au profit d’une vérité incertaine, aléatoire. Cette atmosphère de suspicion et d’incertitude affecte la qualité de nos vies et sape nos libertés.

Les solutions pour lutter contre la désinformation

La désinformation apparaît aujourd’hui comme une calamité apparemment incontrôlable. Cependant, elle n’est pas une fatalité. Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour tenir tête à ce phénomène.

L’analyse se place en première ligne de défense. Les spécialistes en communication et en sciences sociales ont un rôle crucial à jouer pour déconstruire les mécanismes de la désinformation et proposer des stratégies pour la contrer.

Sur un autre plan, le fact-checking est une méthode efficace qui consiste à vérifier l’exactitude des informations diffusées. Cette démarche est de plus en plus adoptée par les médias, pour trier le vrai du faux et donner à leurs lecteurs une information fiable.

Enfin, il faut éduquer et sensibiliser. En effet, face à l’avalanche d’informations et de désinformation, chaque citoyen doit être suffisamment armé pour faire la part des choses. L’éducation aux médias, à l’école comme à la maison, est un outil essentiel pour développer un esprit critique et se prémunir contre la manipulation. De même, la sensibilisation de tous face aux dangers de la désinformation est primordiale pour une société informée et consciente de ses enjeux.

Entre analysefact-checkingéducation et sensibilisation, la lutte contre la désinformation prend des allures de bataille sur tous les fronts. Il est temps de résister.


source : Nouveau Monde    [Source : observatoiredumensonge.com]



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *