Le New York Times a rapporté samedi qu’Israël tue des civils palestiniens à Gaza à un rythme historique. Le nombre considérable de civils tués à Gaza s’explique par l’ampleur de la campagne de bombardement et par la volonté d’Israël de larguer des bombes de 2 000 livres fournies par les États-Unis sur des zones densément peuplées et bondées de civils.
Marc Garlasco, un ancien analyste du Pentagone qui conseille l’ONG néerlandaise PAX, a déclaré au Times qu’il n’avait jamais rien vu de tel. « Cela dépasse tout ce que j’ai pu voir au cours de ma carrière », a-t-il déclaré. Garlasco a ajouté que pour trouver une comparaison historique avec un si grand nombre de bombes dans une zone aussi restreinte, il faudrait « remonter au Vietnam ou à la Seconde Guerre mondiale ».
Maisons et bâtiments détruits par les frappes israéliennes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, via Reuters
Les responsables israéliens ont souvent cité les bombardements stratégiques des Alliés sur le Japon et l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale pour justifier leur assaut sur Gaza. La comparaison inclut les bombardements américains des villes japonaises, qui ont tué environ 100 000 civils à Tokyo en une nuit en 1945, ainsi que le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
Israël a également invoqué la campagne aérienne américaine contre ISIS, qui a tué des dizaines de milliers de civils en Irak et en Syrie. Mais même la bataille la plus brutale de la guerre contre ISIS n’est pas comparable à l’assaut d’Israël à Gaza. Selon une enquête de l’AP, entre 9 000 et 11 000 civils sont morts pendant la bataille de Mossoul. Environ un tiers a été tué par des frappes aériennes de la coalition dirigée par les États-Unis ou par les forces irakiennes, un tiers a été tué par ISIS, et la cause de la mort du reste est indéterminée.
La bataille de Mossoul a duré neuf mois, d’octobre 2016 à juillet 2017. En moins de deux mois à Gaza, les bombardements israéliens ont tué au moins 10 000 civils, selon une estimation prudente citée par le Times.
Source : NY Times
Le rapport du Times indique que « les gens sont tués à Gaza plus rapidement, disent-ils, que lors des moments les plus meurtriers des attaques menées par les États-Unis en Irak, en Syrie et en Afghanistan, qui ont elles-mêmes été largement critiquées par les groupes de défense des droits de l’homme ».
L’assaut israélien est également sans commune mesure avec les victimes civiles de la guerre en Ukraine depuis l’invasion de la Russie en février 2022. En un an et neuf mois de combats, l’ONU estime qu’au moins 10 000 civils ont été tués en Ukraine, dont 560 enfants.
La dernière mise à jour publiée par le ministère de la santé de Gaza le 10 novembre, après seulement 35 jours de campagne israélienne, indiquait que plus de 4 500 enfants palestiniens avaient été tués à Gaza, ce que le département d’État américain a reconnu comme étant une estimation basse à l’époque.
Malgré le nombre considérable de civils et d’enfants tués, les États-Unis continuent de fournir à Israël une aide militaire inconditionnelle. La Maison Blanche a reconnu qu’Israël tue des milliers d’innocents à Gaza, mais a déclaré qu’il n’y avait pas de « lignes rouges » qui auraient une incidence sur le soutien des États-Unis.
Traduction d’AntiWar par Aube Digitale
