Les propos tenus par le président Abdelmadjid Tebboune ce 19 septembre lors de son discours devant la 78e Assemblée générale de l’ONU se sont révélés d’une importance capitale dans la mesure où il a porté la parole des peuples sans voix et où il a évoqué la nécessité de construire un monde multipolaire plus juste, dans l’esprit du discours de feu le président Houari Boumediene, ce chef d’Etat algérien visionnaire qui, lui aussi, avait plaidé pour un monde plus équitable et solidaire et pour la fin de l’hégémonie occidentale, devant la même Assemblée à l’ONU le 10 avril 1974. Le président Tebboune a prononcé un véritable discours de rupture, mettant l’accent sur la cause du peuple palestinien et du peuple sahraoui, marquant ainsi l’histoire de cette institution onusienne et appelant à réformer le Conseil de sécurité affaibli et réduit à n’être plus qu’un instrument aux mains de l’empire, qui permet à celui-ci d’imposer ses diktats au profit exclusif de l’Occident, comme on l’a vu dans différents conflits depuis des décennies.
Le président Tebboune a mis le doigt dans la plaie en s’inquiétant des diverses crises qui secouent la planète, comme celle du Niger, par exemple, où l’on voit la France coloniale s’acharner à vouloir piller les richesses des pays d’Afrique dans un néocolonialisme pur jus. M. Tebboune a averti qu’une intervention au Niger ne ramènerait que le chaos au Sahel. La France n’a-t-elle donc pas fait suffisamment de dégâts en soutenant des groupes terroristes en Libye et en détruisant ce pays avec l’appui de l’OTAN et les encouragements des néocons et des Bernard-Henri Lévy ? Le président Tebboune a aussi rappelé la lutte de l’Algérie contre le terrorisme, une lutte qu’elle a menée toute seule. Chaque Algérien qui a vécu cette page sanglante de l’histoire de l’Algérie sait que ce combat pour sa survie a constitué un cas d’école et fut une véritable épopée.
La lutte épique contre le terrorisme islamiste a marqué la chair du peuple algérien, pendant que des pays pactisaient et pactisent encore avec les égorgeurs de nos compatriotes, hommes, femmes, enfants, vieillards. La question de la lutte antiterroriste était un thème très important dans le discours du président Tebboune, sachant que l’on voit des groupes armés actionnés par des puissances occidentales, telle que la France, au Sahel, ou le MUJAO lié au Maroc. Ce n’est pas nouveau, bien sûr, puisque la France est à l’origine de la décennie noire en Algérie et que le Maroc offrait une base arrière au GIA. Mais l’Algérie a vaincu le terrorisme islamiste et chacun doit s’en inspirer pour contrer toutes les tentatives de déstabilisation de la part des idiots utiles de l’empire que sont les fascistes islamistes et autres.
Forte de son expérience, l’Algérie se pose de fait en interlocuteur majeur dans d’éventuelles négociations en prônant la retenue et en intercédant en faveur des peuples opprimés, que ce soit dans les conflits potentiels en Afrique, dans le cadre de l’opération spéciale en Ukraine ou partout où le feu de la guerre risque d’embraser des régions, voire le monde. La voix de l’Algérie compte, parce que c’est celle d’un pays qui a su vaincre par deux fois un ennemi sanguinaire implacable, d’abord en chassant le colonialisme français et ensuite en terrassant l’hydre islamiste, et aussi parce qu’elle transmet le cri des peuples opprimés contre l’establishment dirigé par l’impérialisme américain. C’est important de prononcer ces mots symboliques et ces phrases pleines de sens dans ce lieu qui s’appelle l’Organisation des Nations unies. Ce faisant, le président algérien a bien montré qu’il n’était pas là pour faire de la figuration mais pour apporter tout le poids de l’Algérie afin de changer les rapports de force dans un nouvel équilibre mondial plus harmonieux, fondé sur l’égalité et la justice.
En appelant à un nouvel ordre mondial et à une conception innovante de faire de la politique, l’Algérie, par la voix de son président, a montré qu’elle s’inscrivait désormais dans la modernité et qu’elle était un Etat-nation, un Etat-civilisation, incontournable sur la scène internationale, et qu’elle renouait avec son passé de Mecque des révolutionnaires et de porte-voix des peuples du tiers-monde et des Non-Alignés, marquant ainsi la fin d’une longue absence. Et nous sommes fiers de cette Algérie qui ne parle pas seulement à des partenaires stratégiques, mais qui s’adresse à toutes les nations de la planète en leur livrant sa vision qui est juste, puisqu’elle intercède en faveur des peuples oubliés, qui ne sont pas défendus et qui subissent l’oppression dans l’indifférence totale d’un monde dirigé par une oligarchie prédatrice et malfaisante, une mafia qui impose sa loi en soumettant le monde, comme on le voit avec les plans édictés par les Bill Gates, les Soros, les Zuckerberg, les Bezos, les Albrecht, dont est issue la va-t-en-guerre Ursula von der Leyen, ou encore les Walton, les Koch ou les Mars et autres milliardaires psychopathes dégénérés criminels qui se prennent pour des dieux.
En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Algérie compte faire bouger les lignes fossilisées et secouer la masse archaïque et obsolète d’un monde agonisant, ravagé par des guerres et à la merci de l’hégémonie des Etats-Unis et ses vassaux, comme les Européens qui acceptent de saborder leur économie pour plaire à leurs maîtres étatsuniens, et dont le dossier ukrainien est un exemple édifiant. L’Algérie pèsera de tout son poids, qui n’est pas moindre historiquement parlant, car elle a toujours été le porte-voix des pays non-alignés, et le président algérien n’a pas manqué de plaider la cause du peuple palestinien en rappelant le rôle de l’Algérie dans la réunion des factions palestiniennes et en réclamant un siège à l’ONU pour un Etat palestinien, et en demandant à cette ONU d’être cohérente et d’organiser enfin le référendum pour le peuple sahraoui qui traîne depuis des décennies.
Avec un discours de rupture magistral, l’Algérie a renoué avec sa tradition révolutionnaire et avec sa vision d’un monde plus juste et équitable, débarrassé du colonialisme, du néocolonialisme, de l’impérialisme, et de leurs crimes, ce dont on ne peut que se réjouir. Le train de l’histoire avance et ceux qui s’attachent à un vieux monde calcifié reposant sur des concepts périmés de domination et d’asservissement des peuples sont à bout de souffle. La crise du capitalisme nous en donne des exemples chaque jour et nous montre un vieux système affaissé qui n’offre aucune perspective, à l’image du président américain Joe Biden qui a de plus en plus de mal à se rappeler qui il est et où il est. La seule perspective qui peut nous sauver est la disparition biologique et radicale de ce monde en phase terminale et celle de tous ces oligarques et de leurs laquais qui, dans leur folie destructrice, entretiennent un système prédateur moribond qui a tout ravagé et qui risque de nous anéantir tous. Il est urgent de se débarrasser définitivement de cet ordre mondial dévastateur et criminel présenté par Klaus Schwab et ses pantins du WEF comme la panacée universelle, et aller de l’avant vers un avenir fraternel, juste et solidaire, dans un monde multipolaire où chaque pays aura sa place.
La voix de la grande Algérie s’est élevée à New York pour la défense des peuples opprimés de la planète et a fait le tour du monde en montrant à tous qu’il faudra désormais compter avec elle.
Mohsen Abdelmoumen