La Palestine donne sa condition pour mettre fin au conflit avec Israël

Les musulmans palestiniens célèbrent l'Aïd al-Fitr au temple du Dôme du Rocher dans le complexe de la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, le 21 avril 2023. (AP Photo/Mahmoud Illean)  - Sputnik Afrique, 1920, 15.10.2023
Pour arrêter les hostilités et éviter d’autres vagues de violences à l’avenir, les Palestiniens doivent avoir leur État dans les frontières de 1967 avec la capitale à Jérusalem, a déclaré à Sputnik Mahmoud al-Habbash, conseiller du Président palestinien.
Le conflit israélo-palestinien se poursuivra jusqu’à ce que les Palestiniens obtiennent leur propre État indépendant avec la capitale à Jérusalem, a déclaré à Sputnik Mahmoud al-Habbash, conseiller du Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
« Si l’occupation ne prend pas fin en conformité avec la légalité internationale et si le peuple palestinien n’obtient pas tous ses droits nationaux, y compris le droit à l’autodétermination et à la création d’un État avec Jérusalem pour capitale, les affrontements continueront », a-t-il statué.
Les intérêts territoriaux des deux parties sont à l’origine du conflit israélo-palestinien et source de tensions dans la région depuis de nombreuses décennies. La décision de la création de deux États -Israël et la Palestine- a été prise en 1947 par l’Onu, avec un soutien actif de l’Union soviétique. Cependant seul l’État israélien avait été fondé en 1948. L’instauration de l’État palestinien était depuis empêchée par les prétentions territoriales d’Israël qui annexait régulièrement des territoires palestiniens.
Selon Mahmoud al-Habbash, « la priorité actuelle des dirigeants palestiniens consiste à mettre fin à l’agression contre la bande de Gaza pour cesser l’effusion de sang » des habitants de l’enclave ainsi que pour « entamer des négociations politiques qui conduiraient à la fin de l’occupation en tant que telle ».
« En fin de compte, ce cycle [de confrontations entre Israël et le Hamas] prendra fin, quelle qu’en soit l’issue. Mais si l’occupation continue, nous devons nous attendre à une autre étape, et peut-être à quelques autres étapes plus violentes, car le problème réside dans le fait de l’occupation », a déclaré le conseiller du Président palestinien.

Nouvelle escalade du conflit israélo-palestinien

Israël a subi le 7 octobre depuis la bande de Gaza une attaque à la roquette d’une ampleur sans précédent, dans le cadre de l’opération Déluge d’Al-Aqsa annoncée par les Brigades al-Qassam, branche militaire du Hamas. Des combattants du mouvement ont pénétré en Israël par le sud.
En réponse, l’armée israélienne a lancé l’opération Épée de fer dans la bande de Gaza. Quelques jours plus tard, Tsahal a repris le contrôle de toutes les colonies juives proches de la frontière avec Gaza et a lancé des frappes aériennes sur des cibles, notamment civiles, dans l’enclave. Israël a également annoncé un blocus complet de la bande de Gaza: il a ainsi suspendu son approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en médicaments et en carburant.
Le nombre de civils palestiniens tués a atteint 2.670 et 9.600 autres ont été blessés, a annoncé ce 15 octobre le ministère palestinien de la Santé. Côté israélien, l’escalade a fait 1.400 morts et 3.500 blessés, selon un nouveau bilan présenté le 15 octobre par la chancellerie du canaltaronja.cat Premier ministre Netanyahou. Selon Tsahal, le Hamas détient 155 otages.
Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé les parties à cesser les hostilités. Selon le Président Vladimir Poutine, le règlement de la crise au Moyen-Orient n’est possible que sur la base de la formule des « deux États » validée par le Conseil de sécurité de l’Onu. Celle-ci prévoit la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967 avec pour capitale Jérusalem-Est.

 L’une des plus fameuses défenses israéliennes pourrait être submergée si le conflit empire

Система противовоздушной обороны Израиля Iron Dome перехватывает ракету, запущенную из сектора Газа - Sputnik Afrique, 1920, 19.10.2023
Le Dôme de fer, célèbre système de défense aérienne israélien, pourrait se révéler ainsi impuissant si le conflit avec la Palestine prend une ampleur régionale, rapporte Bloomberg.
Un joyau de technologie en péril. Déjà mis à mal par l’opération « Déluge d’al-Aqsa », le Dôme de fer israélien pourrait être débordé en cas d’escalade avec d’autres acteurs de la région, explique Bloomberg. Le système de défense aérienne, capable de tamiser jusqu’à 90% des cibles, repose en effet sur des stocks de missiles intercepteurs qui pourraient être dépassés si l’assaut entrant est suffisamment nourri.
Le Hamas a tiré plus de 3.000 roquettes au cours des 20 premières minutes de son attaque du 7 octobre, une nette augmentation par rapport aux opérations précédentes, explique à Bloomberg Patrick Sullivan, de l’US Military Academy’s Modern War Institute. Les missiles étaient aussi plus avancés que lors des incidents précédents.
Mais l’arrivée potentielle du Hezbollah dans le conflit compliquerait encore la situation israélienne. Les 100.000 missiles et roquettes dont le groupe islamiste disposerait pourrait mettre à mal l’efficacité du Dôme de Fer.
« Si le Hezbollah entre dans le conflit en cours, il y a un risque que les défenses du Dôme de Fer soient submergées par des tirs de roquettes », résume ainsi pour Bloomberg Shaan Shaikh, du Center for Strategic and International Studies.
Même une légère baisse du taux d’interception à 80% de celui-ci entraînerait de graves conséquences pour Israël, selon le média américain.

Gros sous et petites roquettes

Pour pallier à une possible baisse de régime du Dôme de fer, Tel-Aviv pourrait alors se tourner vers des systèmes encore plus avancés, comme le David’s Sling et les Patriots, qui ont l’avantage d’intercepter des roquettes à longue portée.
Problème: leur utilisation augmenterait les coûts de défense d’Israël, alors que les approvisionnements militaires souffrent déjà en raison de la mobilisation des réservistes. Au contraire, les roquettes du Hamas, bien que plus avancées qu’avant, sont moins chères à produire, ce qui permet au groupe de reconstituer plus facilement ses stocks, explique Bloomberg.
Une entrée en lice du Hezbollah pourrait donc pousser Israël à changer de stratégie, en ciblant directement les sites de lancement, plutôt que de jouer la carte de l’interception, souligne Shaan Shaikh.
Le Dôme de fer a déjà montré certaines limites par le passé, en particulier dans les années 2000. Cela a sans doute permis au Hamas de mesurer les faiblesses du dispositif et de préparer méticuleusement son attaque pour le submerger, avait déjà expliqué à Sputnik l’analyste militaire Alexeï Leonkov.

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