Sommet arabe à Riyad : le président iranien appelle à qualifier Tsahal d’«organisation terroriste»

A gauche, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Au centre, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président iranien Ebrahim Raïssi, à Riyad, le 11 novembre 2023.        © Présidence iranienne. Source: AFP

 

Les dirigeants arabes et le président iranien sont réunis le 11 novembre en Arabie saoudite pour un sommet conjoint qui devrait souligner l’urgence de mettre fin à la guerre à Gaza, qui risque d’embraser la région. L’Arabie saoudite a tenu «les autorités d’occupation (israéliennes) responsables des crimes commis contre le peuple palestinien».

Lire aussi  Gaza : «L’expansion du champ de la guerre est devenue inévitable», selon l’Iran

Les réunions d’urgence de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) se tiennent à Ryad, cinq semaines après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.

L’Arabie saoudite «tient les autorités d’occupation (israéliennes) pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien», a déclaré le prince héritier Mohammed ben Salmane, à l’ouverture du sommet. «Nous sommes certains que le seul moyen de garantir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région est de mettre fin à l’occupation, au siège et à la colonisation», a-t-il ajouté.

Le président iranien Ebrahim Raïssi, qui visite pour la première fois l’Arabie saoudite depuis le rapprochement des deux pays en mars, a demandé aux pays islamiques de désigner l’armée israélienne comme une «organisation terroriste». L’Iran soutient le Hamas mais aussi le mouvement islamiste libanais Hezbollah et les rebelles Houthis du Yémen, qui font craindre une extension du conflit. Israël affirme vouloir détruire le Hamas et rend le groupe responsable du nombre élevé de morts, l’accusant d’utiliser des civils comme boucliers humains, ce que le mouvement nie.

L’Algérie et le Liban appellent à sanctionner Israël La Ligue arabe et l’OCI devaient au départ tenir leurs réunions séparément, mais le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé tôt le 11 novembre que les deux sommets seraient tenus en commun. Deux diplomates arabes ont expliqué à l’AFP que cette décision avait été prise après des désaccords sur une déclaration finale du sommet arabe.

Certains pays, notamment l’Algérie et le Liban, ont proposé de rompre les liens économiques et diplomatiques avec Israël et de cesser d’approvisionner en pétrole ce pays et ses alliés, selon ces diplomates. Toutefois, au moins trois pays parmi lesquels les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont rejeté cette proposition. «Il est honteux que les pays occidentaux, qui parlent toujours des droits de l’homme et des libertés, restent silencieux face aux massacres en cours en Palestine», a déclaré pour sa part le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a quant à lui souligné que Washington avait «la plus grande influence sur Israël» et «portait (en conséquence) la responsabilité de l’absence de solution politique» au conflit.

Les présidents indonésien Joko Widodo, l’égyptien Abdel Fattah al-Sisi, l’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et le président syrien Bachar al-Assad figuraient également sur la liste des participants au sommet. Environ 1 200 personnes ont été tuées côté israélien, en majorité des civils, le jour de l’attaque du Hamas, selon les autorités israéliennes. Et 239 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza, selon les mêmes sources.

Depuis, Israël bombarde sans relâche le territoire palestinien contrôlé par le Hamas. Plus de 11 000 personnes parmi lesquelles au moins 4 500 enfants y ont été tuées, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.


LIRE AUSSI Les chefs de la CIA et du Mossad à Doha : le Qatar au cœur des négociations


  36e jour de l’agression contre Ghaza: La barbarie sioniste révèle l’hypocrisie du «monde libre»

                               par Mohamed Mehdi

Au 36e jour de l’agression sioniste contre les populations civiles de Ghaza, l’armée d’occupation a poursuivi pour le troisième jour consécutif le bombardement des environs immédiats des hôpitaux, aggravant ainsi la situation déjà critique de ces établissements de santé qui n’arrivent plus à prendre en charge les blessés ni assurer l’accueil aux citoyens déplacés. La situation des hôpitaux et des structures d’aide humanitaire, maintes fois décriées par les responsables sur place, ne semble pas émouvoir, du moins très peu, les responsables politiques du «monde libre» qui continuent à ignorer la demande de cessez-le-feu de centaines de milliers de manifestants dans le monde entier, en faveur de la Palestine et contre le génocide et les crimes de guerre qui sont commis depuis 36 jours à Ghaza, par l’entité sioniste.

Hier encore, des dizaines de martyrs et de blessés dans de nouveaux bombardements qui ont touché les environs des hôpitaux mais aussi des quartiers entiers dans le nord et le centre de Ghaza, et ont visé également les personnes qui se déplaçaient vers le sud de Ghaza qui n’est pas moins ciblé que le reste de la bande enclavée. Les avions de l’occupant sioniste ont renouvelé vendredi soir leurs bombardements sur les environs et les cours des hôpitaux indonésiens et Al-Shifa, dans le centre de la ville de Ghaza, a rapporté l’agence de presse palestinienne ‘WAFA’. La même source a ajouté que les avions et l’artillerie d’occupation sionistes ont repris leurs bombardements sur les cours extérieures de l’hôpital Al-Shifa et les environs de l’hôpital indonésien, où l’électricité a été complètement coupée ce soir en raison de l’épuisement complet du carburant.

Les environs de l’hôpital Al-Shifa ont, de nouveau, été soumis à des bombardements d’artillerie d’occupation, et des bombes au phosphore interdites au niveau international, des bombes ont été larguées sur les quartiers proches et sur le camp de Al-Sate, sachant qu’il abrite des milliers de personnes déplacées, en plus des blessés, des malades et les équipes médicales. Selon ‘Wafa’, les avions de guerre sionistes ont également bombardé plusieurs maisons faisant plusieurs martyrs et des dizaines de blessés notamment à l’ouest de Khan Younes et au nord de la bande de Ghaza.

OMS : un enfant tombe en martyr toutes les dix minutes

Un enfant tombe en martyr toutes les dix minutes dans la bande de Ghaza, a estimé le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Selon M. Ghebreyesus qui s’exprimait lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, sur la situation au Moyen-Orient, l’entité sioniste «tue en moyenne, un enfant toutes les dix minutes dans la bande de Ghaza».

Il a rappelé aussi que plus de 10.800 personnes sont tombées en martyrs dans la bande de Ghaza, dont près de 70% sont des femmes et des enfants. Depuis le 7 octobre dernier, l’armée sioniste mène une agression contre Ghaza faisant au moins 11.208 martyrs et plus 29.500 blessés, selon un nouveau bilan du ministère palestinien de la Santé.

Pour l’OMS, le système de santé de la bande de Ghaza est «à genoux», a alerté vendredi le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) devant le Conseil de sécurité de l’ONU, notant que la moitié des 36 hôpitaux de l’enclave ne fonctionnaient «plus du tout». «La situation sur le terrain est impossible à décrire: des couloirs d’hôpitaux où s’entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des chirurgies sans anesthésie, des dizaines de milliers de personnes réfugiées dans les hôpitaux», a lancé Tedros Adhanom Ghebreyesus, comptabilisant «plus de 250 attaques» sur des établissements de santé à Ghaza et en Cisjordanie depuis le début de l’agression sioniste le 7 octobre. «Je comprends ce que les enfants de Ghaza traversent, parce que j’ai vécu la même chose lorsque j’étais enfant», a noté le directeur général de l’OMS, originaire du Tigré en Ethiopie. «Le son des tirs et des obus sifflant dans l’air, l’odeur de la fumée après qu’ils aient frappé, les balles traçantes dans la nuit, la peur, la souffrance», a-t-il décrit. Le patron de l’OMS a également réclamé une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, estimant que «depuis longtemps» cette instance «ne remplit plus le rôle pour lequel il a été créé», le maintien de «la paix et la sécurité mondiale».

Genève : Minute de silence pour Ghaza d’ambassadeurs auprès de l’ONU

Une quarantaine d’ambassadeurs auprès de l’ONU à Genève, pour la plupart de pays arabes et musulmans, y ont observé vendredi une minute de silence pour les martyrs à Ghaza et pour réclamer un cessez-le feu, ont rapporté des médias. Ces ambassadeurs, dont ceux de Cuba et du Venezuela, ont aussi signé un appel conjoint demandant à la Communauté internationale une action urgente pour arrêter les violences meurtrières et traiter la grave crise humanitaire à Ghaza. A noter qu’il n’y avait aucun ambassadeur de pays européens sur l’estrade où se déroulait la minute de silence.

«Il est nécessaire d’instiller de l’humanité et de la sagesse et de réveiller la conscience de l’humanité face à ces atrocités commises contre des civils palestiniens innocents», a déclaré à cette occasion l’ambassadeur égyptien, Ahmed Ihab Abdelahad Gamaleldin. «Deux millions et demi de personnes ne peuvent pas être considérées comme des dommages accidentels ou collatéraux», a-t-il ajouté, en référence au nombre d’habitants de la bande de Ghaza. Ce n’est «pas une guerre entre l’entité sioniste et les combattants du Hamas. C’est un génocide qui se déroule, au vu et au su du monde entier, sur les écrans de télévision», a déclaré l’observateur permanent des Palestiniens auprès de l’ONU, à Genève, Ibrahim Khraishi qui a également critiqué la politique des «deux poids deux mesures» des pays occidentaux.

M. Khraishi a encore dénoncé le «soutien aveugle» des Etats-Unis à l’entité sioniste, qui selon lui a entraîné ce dernier «à se comporter comme un Etat au-dessus des lois». Le véritable ami de l’entité sioniste devrait brandir le drapeau rouge devant son visage et lui dire qu’il faut arrêter», a-t-il poursuivi, avertissant que les actions de l’entité sioniste étaient en train de «dessiner un nouvel ordre mondial international».

L’ambassadeur russe à l’ONU: «Aucune zone sûre à Ghaza»

Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vasily Nebenzia, a indiqué vendredi qu’il n’y avait aucune zone sûre dans la bande de Ghaza. Le diplomate russe a ajouté, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Moyen-Orient: «Les frappes délibérées contre des installations civiles constituent une violation flagrante du droit humanitaire international».

«Les mosquées qui ont été attaquées il y a quelque temps sont situées dans le sud de la bande de Ghaza, ce qui confirme qu’il n’y a tout simplement plus de zones sûres pour les civils dans la bande». Pour le représentant de la Russie à l’ONU, «ce n’est pas le moment approprié pour discuter de ce qui va se passer à Ghaza. Le moment est venu d’établir un cessez-le-feu et de préserver la vie des civils qui sont tués à grande échelle». «Il y a un avenir pour Ghaza, et nous devons sauver son présent», a-t-il ajouté.


       Le visage hideux du sionisme

Quelques jours avant la tenue des réunions d’urgence de la Ligue arabe et de l’OCI, en Arabie saoudite, le MAE britannique était au Caire pour «inciter à ne pas franchir certaines limites», aussi bien en ce qui concerne la poursuite de l’agression sioniste à Ghaza que l’ouverture totale du passage de Rafah, toutes deux réclamées pourtant à cor et à cri par les foules manifestant leur colère face à la barbarie sioniste, partout dans le monde. Il aura été entendu, son message étant par nature celui des États-Unis et des alliés occidentaux, solidaires des gouvernements sionistes successifs, depuis des décennies. Israël, disent-ils, «craint que le Hamas exploite le passage de Rafah pour obtenir des armes et des munitions». Ce qui signifie qu’il faut laisser l’entité sioniste poursuivre le génocide des Palestiniens, à Ghaza comme en Cisjordanie, après s’être assurée, des années durant, que le projet de deux États est torpillé par l’implantation massive des colonies juives.
Le fait est qu’une escalade dans la région du Moyen-Orient n’est souhaitée par personne, à l’exception de l’entité sioniste qui compte y trouver le prétexte d’une agression de la République islamique d’Iran et la destruction de son programme nucléaire civil, stigmatisé à la fois par Washington et Tel-Aviv. D’où la nécessité pour les pays arabes et islamiques de la région de ne pas céder à la provocation, laissant le soin aux groupes alliés de déployer les mises en garde et les missiles, selon les circonstances.

Depuis le 7 octobre, le mythe d’une armée sioniste sûre d’elle et dominatrice s’est effondré, tel un château de cartes, et la situation actuelle n’est pas plus reluisante, à en juger par les pertes enregistrées lors de l’opération terrestre. Même si la pratique du mensonge sur ces pertes est ancienne du côté sioniste qui sait qu’elles sont vite résorbées par l’allié américain, les observateurs les évaluent à plusieurs centaines de soldats morts et à plus de 90 blindés détruits par la résistance palestinienne. Cela sans compter le fait que les objectifs assignés par Netanyahu à cette armée qui se livre ouvertement aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité est loin d’être atteint, plus d’un mois après l’agression barbare contre une population civile dont les souffrances morales sont aggravées par le siège qui exclut l’eau, l’électricité, le carburant et les denrées alimentaires et qui n’épargne ni les infrastructures, ni les écoles, ni les mosquées et les églises. Toufan al Aqsa a contribué, au final, à révéler au monde entier le visage hideux du sionisme et sa doctrine fasciste et colonialiste dont est victime le peuple palestinien depuis plus de 70 ans./


                   39 nourrissons à Ghaza meurent en martyrs par manque d’oxygène

                          Netanyahu persiste et signe

L’horreur est totale. On croyait les abominations de l’armée sioniste listées, mais on découvre chaque fois qu’elle parvient à repousser les limites de la barbarie déjà extrêmes. Hier, la ministre palestinienne de la Santé, Mai Al-Kaïla, a révélé que 39 nourrissons du service de soins de l’hôpital Al-Shifa, à Ghaza, déjà agressé la veille par les bombardements aériens et d’artillerie sionistes, sont tombés en martyrs en raison du manque d’oxygène. Voilà des jours et des jours que l’OMS, l’UNRWA et bien des ONG n’ont pas cessé de crier «halte au feu», de multiplier les appels au secours mais, sans cesse, Israël et les Etats-Unis ont répondu, haut et fort: «silence dans l’hécatombe!». Mme Al-Kaïla a indiqué, lors de la conférence de presse tenue au siège du ministère à Ramallah, que l’entité sioniste «commet un crime de guerre et un génocide dans la bande de Ghaza. Elle a assiégé et bombardé des hôpitaux». Et elle a eu raison d’ajouter: «Maudite soit la communauté internationale qui ne peut pas arrêter la machine de destruction et de massacre des malades et des blessés dans les hôpitaux. Tout cela se passe sous les yeux du monde».

Selon les chiffres communiqués, 20 des 35 hôpitaux dont dispose l’enclave de Ghaza ont été mis hors d’état de fonctionner par l’armée criminelle sioniste et le gouvernement fasciste de Netanyahu qui privent, depuis plus d’un mois, la population civile palestinienne d’eau, d’électricité, de nourriture, de carburant et de soins. Comme celui d’Al-Shifa, l’hôpital Al-Nasr a été également bombardé sans relâche, de sorte que la crèche et les installations d’énergie solaire sont sinistrées et que les différents services sont à l’arrêt, faute d’électricité et d’eau.
Les appels à une intervention urgente de la communauté internationale demeurent vains et les Palestiniens ne savent plus vers qui se tourner pour espérer un terme à l’agression fasciste d’Israël dont les dirigeants civils et militaires ne cachent pas leur mépris des peuples du monde entier et des gouvernements qui les exhortent au respect des valeurs humaines qu’ils ne cessent de bafouer en toutes circonstances.

Le Premier ministre sioniste d’ultra droite, Benjamin Netanyahu, a prétendu, dans une réaction aux nombreux appels au cessez-le-feu et aux condamnations des agressions barbares sionistes contre la population civile de Ghaza, que «la responsabilité de tout tort fait aux civils incombe au Hamas», qui, selon lui, «utilise des civils comme boucliers humains». Tous les mensonges, même les plus éhontés, tous les prétextes, tous les subterfuges auront été utilisés par les dirigeants sionistes dans leur tentative de génocide qui met à nu la barbarie affichée et nargue, sans l’ombre d’un souci, l’opinion internationale quelle qu’elle soit.


Chaabane BENSACI


>>>Génocide à Gaza : les dirigeants arabes et musulmans rejettent l’argument de légitime défense


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *