FREE PALESTINE ! ENCORE ET TOUJOURS

     

 par Belkacem Ahcène-Djaballah

– Un arbre n’est la propriété de personne. Il t’appartient à titre temporaire, comme tu peux lui appartenir. Nous venons de la terre, nous lui donnons notre amour et notre travail, elle nous nourrit. Quand nous mourons, nous retournons à la terre. D’une certaine manière, c’est elle qui nous possède. La Palestine nous possède et nous lui appartenons (Susan Abulhawa, «Les matins de Jénine». Roman © Editions Media-Plus, Constantine, 2008).

– On n’arrête pas un mouvement populaire par la force (Ali Hammoutène, «Réflexions sur la Guerre d’Algérie».Essai © Enag Editions (Editions Sned, 1983), Alger 2013).

– Chaque fois que le malheur a voulu nous marquer de son sceau, nous avions toujours imprimé à notre destin le chemin de la résistance et celui de l’honneur (Sahli Mohamed Chérif, «Décoloniser l’Histoire. Introduction à l’histoire du Maghreb. Suivie de Le Message de Yougourtha». Essai © Quipos Editions, Alger 2014).

– La lutte, sans contrepartie, pour une cause juste, quels qu’en soient les obstacles, donne des ailes ; ceux qui n’ont pas connu, pendant leur jeunesse, le bonheur de lutter pour défendre leurs principes, ont manqué une étape essentielle de leur vie (Radzewsky Marie-Claude, «Le théâtre de la vie. Mémoires d’une avocate engagée». Mémoires © Casbah Editions, Alger 2015).

– (A propos de l’occupation de la Palestine et du «jeu» des associations juives, lobbyistes, aux Etats-Unis). L’histoire et la Bible nous enseigne que la force et la brutalité, associées à l’injustice, n’ont jamais réglé définitivement les problèmes entre les peuples. Bien au contraire, elles ne peuvent qu’attiser la haine entre eux et nous mener, à long terme, à la catastrophe (Khelifa Mahieddine, «Le Manuscrit. Histoire d’une famille juive en terre d’Islam». Roman © Editions Gaïa, Alger 2016).

– Nous le voyons fréquemment dans les médias occidentaux et nous avons le sentiment qu’une vie palestinienne ne vaut pas une vie du colonisateur. Cela est dramatique. Plutôt d’avoir ce genre de traitement d’information faussée, nous devrions directement évoquer les raisons de cette situation (Karim Zeribi, consultant et éditorialiste de presse franco-algérien © Radio Chaîne I, mardi 10 octobre 2023).

– Malheureusement, si cette violence barbare est sans excuse mais elle n’est pas sans cause. J’ai vu et vécu un peu de l’injustice et de l’humiliation qui sont le quotidien des Palestiniens à Gaza et ailleurs dans des territoires que l’on ne peut décemment plus appeler Palestine, tant la colonisation d’Etat ou «sauvage» l’a méthodiquement morcelée au point de rendre désormais impossible une unité territoriale souveraine aussi modeste soit-elle. L’injustice historique et quotidienne, l’usage d’un rapport de force disproportionné, l’humiliation permanente, font le lit d’une violence qui n’a rien d’aveugle. Mais cela nous peinons à le voir (Mgr Jean-Paul Vesco, Archevêque d’Alger. Tribune © La Croix (Quotidien, France), lundi 16 octobre 2023)

– Il faut déconstruire l’idée selon laquelle, la question palestinienne est une affaire arabe ou islamique ! Cette idée veut faire passer le conflit israélo-palestinien pour une question religieuse ou ethnique. Ce qu’il n’est pas ! Ce qui se passe en Palestine est une colonisation de peuplement conduite par l’Occident collectif au profit des juifs du monde (Hosni Kitouni, chercheur en Histoire. Entretien © El Watan, lundi 23 octobre 2023).

– Ah mon pays, ce petit pays à densité dramatique, vous dirais-je le nom ? Ou faudra-t-il que je le taise ? Ce pays de Terre sainte, autant sainte que ceinte (Suzanne el Kenz, «De glace et de feu». Roman de Suzanne el Kenz© Editions Barzakh, Alger 2023).

– Les Etats -Unis sont les amis des Arabes, mais aussi d’Israël. Si le choix s’impose, ils seront toujours du côté d’Israël» (Houphouët-Boigny, in «Mes missions confidentielles. Le dossier Boumédiène/Houphouët -Boigny». Récit de Ghoulem Berrah (Dr)© Casbah Editions, Alger 2023).

– Cet Etat (note : Israël) subira le sort de l’Afrique du Sud, des blancs d’Afrique du Sud; cet Etat finira éventuellement par s’intégrer dans la région, et il s’y dissoudra ; dans le cas contraire, il sera complètement rejeté, il faut laisser faire le temps», (Houphouët-Boigny, in «Mes missions confidentielles. Le dossier Boumédiène/Houphouët -Boigny». Récit de Ghoulem Berrah (Dr) © Casbah Editions, Alger 2023).

– Tant que les Palestiniens n’auront pas de patrie, la place qui leur revient en Palestine, il n’y aura pas de paix (Houphouët-Boigny, in «Mes missions confidentielles. Le dossier Boumédiène/Houphouët -Boigny». Récit de Ghoulem Berrah (Dr)© Casbah Editions, Alger 2023)

– «Avant Ghaza, le monde entier était colonisé. Ghaza est en train de nous libérer. Le monde qui était à la dérive est sans boussole et là Ghaza est apparue d’un seul coup. Paradoxalement, avec toute cette souffrance et cette douleur, elle nous a ramené à notre humanité, nous a ramené à la boussole morale» (Régina Sneiffer, écrivaine libanaise. Entretien © El Moudjahid, mercredi 10 janvier 2024).


       Régina Sneiffer, écrivaine libanaise : «Ghaza est en train de nous libérer»

 

«Ghaza : Cette petite lumière qui vient dans une obscurité pour nous faire réaliser que la dignité aujourd’hui est beaucoup plus chère que la vie», «Ghaza est en train de nous libérer», «Ghaza nous renvoie vers une autre réalité. Celle d’un monde qui était complètement à la dérive avant le 7 octobre».

C’est avec ces phrases fortes et poignantes que l’écrivaine Régina Sneiffer, née au Liban, a partagé son regard sur la tragédie humaine et le génocide qui se déroulent sous nos yeux à Ghaza depuis le 7 octobre.
Invitée de Karim Bouaziz dans son émission « L’Echiquier international », cette femme de lettres estime que les mots manquent devant l’atrocité des images qui parviennent tous les jours de Ghaza « Celui qui garde un brin d’humanité encore ne peut pas ne pas réagir, ne pas souffrir ne pas pleurer. Je ne sais pas comment on arrive, au aujourd’hui, à continuer à vivre normalement, à manger normalement, à dormir normalement, à s’offrir un peu de joie en fêtant des événements avec ce qui se passe », s’est elle interrogée.

Pour l’auteur de « Une femme dans la tourmente de la Grande Syrie », « Ghaza est un drame mais Ghaza est aussi et le petit grain de sable qui va faire dérailler et qui a déjà déréglé toute une machine qui était en marche avant ». Selon elle, certes Ghaza c’est une question de colonisation, mais pas seulement « Ghaza nous renvoie vers une autre réalité, vers un monde qui était complètement à la dérive avant le 7 octobre. Ce monde là était colonisé entièrement, mais autrement. Ghaza c’est cette petite lumière qui vient dans une obscurité et qui nous fait réaliser que la dignité aujourd’hui est beaucoup plus chère que la vie et nous renvoie vers nos racines. Nos racines culturelles, nos racines morales et nous renvoie vers beaucoup de choses. Avant Ghaza, le monde entier était colonisé et c’est ce qu’on réalise aujourd’hui… Ghaza est en train de nous libérer de tout ça », dit-elle.

L’écrivaine considère que la guerre fait partie de l’humanité sauf qu’aujourd’hui, estime l’intervenante, le monde entier est colonisé par de multiples façons notamment par la politique, l’économie, le social, la technologie, l’argent et la culture, « on était dans un monde accaparé par un pouvoir où la distance entre le pouvoir et les finances était très étroite, où on essayait de nous contrôler par la technologie. Ce qui est nouveau dans le mouvement de l’histoire actuelle c’est que l’élément technologique est venu s’ajouter à d’autres outils de pouvoir comme l’argent et tous les autres moyens de contrôle et par la technologie par l’intelligence artificielle », poursuit l’écrivaine.

Pour cette dernière tout cela a eu comme conséquences « l’effacement et l’effondrement de nos valeurs dans nos sociétés et l’effondrement de l’éducation ». Elle poursuit « dans un monde qui manque de plus en plus de ressources, on allait vers de plus en plus de contrôle. Observez, un peu, comment on affaiblissait les Etats, comment on contrôlait les cerveaux des gens par les réseaux sociaux par les médias, aussi comment on diffusait dans nos sociétés des principes qui ne faisaient pas partie de nos valeurs ni de nos cultures. C’est cela le monde qui était à la dérive et sans boussole et là Ghaza est apparue d’un seul coup. Paradoxalement avec toute cette souffrance et cette douleur, elle nous a ramenés à notre humanité, nous a ramené à la boussole morale », s’est-elle exprimée. Pour cette dernière, l’agression sioniste contre Ghaza « est une guerre sans scrupule, c’est sans morale mais aussi la guerre des lâches car même la guerre a des règles et ses armes… ».
Amel Saher


 

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