Gazoduc d’hydrogène reliant l’Algérie à l’Europe : Le projet sort des cartons

    Un défi mondial qui vise à transporter près de 4 millions de tonnes d’hydrogène vert.

SoutH2 Corridor: projet ambitieux, lien énergétique entre l’Algérie et l’Europe, il doit faire de l’Italie, partenaire privilégié de l’Algérie, un carrefour majeur pour l’acheminement de l’énergie renouvelable et l’hydrogène vert, vers le Vieux Continent.

Le sujet est à nouveau évoqué. Le projet implique le développement des énergies renouvelables au Sahara, minimisant l’impact sur la nature et créant des opportunités de développement tangibles pour la Tunisie et l’Algérie», a déclaré Nicolas Jennison, responsable de l’hydrogène vert au sein de Snam, principale entreprise italienne de transport de gaz naturel, dans une récente interview au magazine américain Forbes.

Il faut rappeler que le développement du partenariat dans le domaine de l’hydrogène vert dans le cadre du projet «SoutH2 Corridor» notamment a constitué l’un des principaux sujets de débat entre les participants à la 5e édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie, organisée le 23 octobre à Alger. Ils se sont focalisés sur les possibilités de réaliser le corridor «SoutH2», qui représente un «nouveau projet» pour le transport de l’hydrogène vert produit en l’Algérie. Il s’agit d’un «projet ambitieux qui nécessite des études techniques et économiques approfondies», avait indiqué le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Les études en question devaient être menées avec les entreprises, les sociétés Snam (Italie), Gasconnect-Austria (Autriche), Trans Austria Gasleitung GmbH (Autriche) et Bayernets GmbH (Allemagne). Le projet «SoutH2 Corridor» constitue une «vraie dorsale de transport de l’hydrogène de l’Algérie vers l’Allemagne, via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche, visant à fournir un hydrogène renouvelable en utilisant les gazoducs existants», a-t-il été souligné, lors de cette rencontre. Il faut savoir à ce propos que l’Algérie s’appuie sur un réseau de pipe-lines remarquable.

À la concrétisation du projet de gazoduc transsaharien (Tsgp) visant à connecter les gisements de gaz naturel nigérians à l’Europe, via le réseau de gazoduc algérien, s’ajoutent deux autres gazoducs à caractère structurant, régional et intercontinental: le gazoduc Medgaz qui relie l’Algérie à l’Espagne à partir de Beni Saf jusqu’au port d’Almeria par voie sous-marine, ainsi que le gazoduc Galsi qui relie, via la Sardaigne, l’Algérie et l’Italie. Ces gazoducs qui transportent, aujourd’hui, le gaz naturel: demain, ils transporteront l’hydrogène. Une solution précieuse, non coûteuse et durable, a affirmé Nicolas Jennison.

Doté d’un exceptionnel potentiel solaire, le pays est incontestablement bien placé pour produire de l’hydrogène vert et à des coûts très compétitifs, de surcroît. «L’Algérie peut devenir un exportateur important d’hydrogène vers l’Europe, à des prix très compétitifs», avait assuré le Commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, Noureddine Yassaâ. Il faut rappeler que le président de la République avait affirmé, le 24 février 2022 à l’occasion de la célébration du 51e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, que l’Algérie était capable de devenir «un acteur clé» dans le domaine de l’hydrogène vert. Les jalons commencent par être posés. La Compagnie nationale pétro-gazière Sonatrach et le Groupe italien ENI avaient procédé, le 25 mai 2022 à la signature d’un mémorandum d’entente visant à la réduction de l’empreinte carbone à travers l’exploitation de l’hydrogène vert, lors de la visite d’État effectuée par Abdelmadjid Tebboune en Italie.

«La réalisation, à titre d’essai, d’un projet d’hydrogène en Algérie avec des compagnies allemandes, qui sera suivi par un projet industriel pour la production d’énergie à partir de l’hydrogène» est au programme, avait révélé le 13 juin 2022, le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab, lors d’un entretien avec la ministre adjointe aux Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne, Katja Keul. «SoutH2 Corridor» représente à ce titre une pièce maîtresse…

Mohamed TOUATI


     Américains, Allemands, Italiens et Chinois convergent vers l’Algérie

                               Le rush des investisseurs

     Le pays est une terre d’investissement et de partenariat, loin des déchirements idéologiques.

La mission économique américaine en Algérie, initiée ces derniers jours, est de l’avis des observateurs des relations algéro-américaines, l’une des plus «abouties», tant au niveau de représentation des opérateurs économiques, qu’au plan des intentions des managers US.

Il faut savoir que ces derniers ne sont pas venus la tête vide, mais plutôt bien pleine d’observations déjà faites lors de précédentes missions. Cela renvoie à une réelle maturité des intentions d’investissements, avec en prime, un ciblage des opportunités et des régions censées recevoir d’importants projets.

La mission US, couronnée, avant-hier, par une rencontre avec le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, et, hier, avec celui de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a identifié les espaces de partenariats et fixé les domaines de transfert de technologie et de savoir-faire. Les ministres algériens étaient, disons-le, à l’aise face aux patrons américains, en ce sens que le Code des investissements a déjà produit ses effets. Les milliers de projets en voie de réalisation, dont des centaines d’IDE représentant plusieurs milliards de dollars, apportent à l’Algérie l’assurance d’une attractivité économique qui ne manquera pas de susciter l’intérêt des Américains.

Ces derniers, reçus, hier, par le ministre de l’Énergie et des Mines affichaient clairement leur intérêt. Et ce ne sont pas de quelconques compagnies qui ont fait le déplacement. De véritables géants mondiaux dans leurs domaines respectifs. Exxon Mobil, Chevron, parmi les Champions du monde dans le pétrole et le gaz, Hecate Energy et ARC Energy, leaders internationaux dans le renouvelable. Dans les solutions technologiques innovantes, Nesr, une pépite de la Scilicon Valley a également fait le déplacement d’Alger. Dans ce groupe de géants, on retiendra Philippe Group Mining, certainement intéressé par le lithium et autres terres rares, dont regorge le sous-sol algérien.
La cartographie minière et énergétique, le dynamisme de l’économie nationale, l’évolution dans le bon sens de la législation des affaires et la centralisation de la position géostratégique de l’Algérie, au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, attise l’enthousiasme des opérateurs américains. Ces derniers constatent de visu l’engouement chinois, italien et allemand. Une entreprise de ce pays, Laeis, est en passe de réaliser un mégaprojet avec un partenaire algérien, Als Reractory, rapporte l’Aapi dans sa page Facebook, sans autre détail. Les Européens, fortement intéressés par le développement en Algérie de l’hydrogène vert, affichent des intentions certaines d’investissement dans l’industrie des renouvelables, d’autant que, conjoncture géopolitique oblige, l’Algérie n’a quasiment pas de concurrent en matière de coûts énergétiques des investissements.

Acte concret du Conseil d’affaires algéro-américain (Usbac) qui pilote la mission économique, a été de réunir, avec le concours de Sonatrach, une vingtaine de chefs d’entreprises américaines. Versant toutes dans l’industrie gazière et pétrolière, il était question de sonder les opportunités d’investissement. L’ensemble de la chaîne de valeurs des hydrocarbures, ainsi que le développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène, ont été discutés entre Algériens et Américains. Il devient clair, avec l’entrée en lice des géants US que la phase d’observation est bel et bien dépassée. On en veut pour preuve, qu’au même moment, Vénézuéliens et Hollandais ont exprimé leur souhait de nouer des partenariats dans les secteurs de l’agriculture, la pêche, les énergies vertes…Bref, il devient évident qu’une étape nouvelle s’ouvre pour l’économie nationale, à travers des annonces d’investissements colossaux, démontrant le nouveau statut de pays attractif qui place l’Algérie au coeur de l’équation africaine.

Cela l’oblige certes, à assumer des responsabilités de pays-locomotive de l’Afrique, en partenariat avec le Nigeria, l’Égypte et l’Afrique du Sud. Mais dans le même temps, son rôle de puissance-relais lui conférera une respectabilité dans le cadre du nouvel ordre mondial multipolaire qui se profile. L’Algérie ne sera pas la «nouvelle Suisse», mais il est entendu que son potentiel économique et le désir de coopération qu’expriment tous les centres de puissances, en fera une terre d’investissement de partenariat, loin des déchirements idéologiques. Il est certainement trop tôt de l’affirmer, mais au train où vont les intentions des uns et des autres la concernant, l’Algérie est partie pour s’imposer comme un point d’appui pour une croissance africaine, censée profiter à tous.

Saïd BOUCETTA


          Economie: Des Américains intéressés par l’investissement en Algérie

                            par A. Z.

La volonté des Américains d’investir en Algérie, hors du domaine des hydrocarbures, existe depuis bien longtemps dans un marché très séduisant de par son aspect purement économique, mais certaines considérations, notamment sur le plan de la lourdeur et l’instabilité législative, les ont poussés à l’observation et la temporisation.

Aujourd’hui, avec l’amélioration du cadre législatif des investissements, principalement à travers la promulgation de la Loi sur l’Investissement, les hésitations commencent à se dissiper. Dans ce sens, plusieurs investisseurs américains ont fait part, lundi dernier, de leur intérêt à investir dans plusieurs secteurs en Algérie, notamment les Energies renouvelables, l’Agriculture, l’Industrie et la Technologie, particulièrement après avoir pris connaissance du climat des affaires en Algérie, surtout en termes des facilitations et des avantages fiscaux contenus dans la nouvelle loi sur l’Investissement.

Les investisseurs américains s’exprimaient, lors d’une rencontre de travail entre l’Agence algérienne de promotion de l’Unvestissement (AAPI) et une délégation d’hommes d’affaires américains, présidée par le directeur général de l’Agence, Omar Rekkache, le président du Conseil d’administration du Conseil d’affaires algéro-américain (USABC), David Wilhelm, ainsi que par le président de ce Conseil, Ismail Chikhoune. M. Wilhelm a indiqué que la délégation qui l’accompagne (représentant 26 entreprises), est venue en Algérie, «car étant convaincue des opportunités d’investissements qui y sont offertes». Affirmant que la délégation américaine «est impressionnée» par les changements qu’a connus l’Algérie, ces dernières années, dans l’objectif d’améliorer le climat des affaires, soulignant que ceci leur a permis de «réaliser un progrès» vers la conclusion d’accords pour la concrétisation, à l’avenir, de projets en Algérie. Pour M. Wilhelm, «après l’amélioration du climat des affaires en Algérie, notre tour est venu pour transférer la technologie, le savoir et les capitaux vers l’Algérie et œuvrer à y rester, à travers des investissements fructueux et une coopération gagnant-gagnant». M. Chikhoune a indiqué, dans une déclaration à la presse, que «pour la première fois», les fonds d’investissement aux Etats- Unis d’Amérique (USA) affichent un intérêt à investir en Algérie, relevant que ceci intervient grâce aux avantages contenus dans la nouvelle loi sur l’Investissement. «En vue d’examiner les opportunités d’investissement, plusieurs hommes d’affaires américains, versés dans le domaine de l’Agriculture se rendront, en février en Algérie, tandis qu’une délégation d’opérateurs économiques algériens se dirigera vers les Etats-Unis après le mois de Ramadhan», a-t-il soutenu.

M. Rekkache a, quant à lui, mis en avant «le progrès remarquable» qu’a connu le climat des affaires en Algérie, ces dernières années, à travers la consolidation de la stabilité du système législatif lié à l’Investissement, la simplification des procédures et le renforcement de la transparence dans les échanges.

Espérant voir des projets qui profitent aux différentes parties, M. Rekkache a affirmé à la délégation américaine la disponibilité, en Algérie, de toutes les conditions favorisant des investissements réussis, en plus du soutien et de l’accompagnement de l’AAPI. Dans une déclaration à l’APS, il a passé en revue le nombre d’investissements américains déclarés jusqu’à 2023, à savoir 11 projets dont 10 ont été concrétisés, répartis entre 9 projets de partenariat algéro-américain et 2 projets dans le cadre de multinationales.

Les américains appelés à investir dans la valorisation des matières premières

De son côté, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a également rassuré «les opérateurs économiques en ce qui concerne l’investissement dans le secteur de l’Industrie», affirmant que «la nouvelle loi sur l’investissement protège les opérateurs étrangers». Lors d’une rencontre, lundi dernier, avec la délégation d’hommes d’affaires américains qui s’est déroulée en présence de 25 hommes d’affaires américains, M. Aoun a appelé ces derniers à investir dans différents domaines notamment dans les énergies renouvelables (ENR), l’industrie sidérurgique, les pièces de rechange, le Rail et les industries pharmaceutiques, mettant en exergue les garanties offertes aux investisseurs étrangers par la Loi sur l’investissement. «La stratégie du secteur de l’Industrie et de la Production pharmaceutique ouvre grand la voie aux projets générateurs de richesse et d’emplois à même d’apporter une plus-value à l’économie nationale», a souligné le ministre, soutenant que pour ce faire, «il est impératif de disposer d’une véritable industrie qui couvre différents domaines». Après avoir suivi les exposés et propositions des hommes d’affaires américains qui ont affiché leur pleine disponibilité à investir dans le secteur de l’industrie, M. Aoun a exhorté les membres de la délégation américaine à investir dans les domaines liés à la valorisation des matières premières, qui font partie des secteurs auxquels les autorités publiques accordent une importance accrue, étant des secteurs vitaux dans le domaine industriel.

Et, le ministre de l’Industrie a salué «la forte volonté des hommes d’affaires américains d’aller de l’avant vers l’établissement de partenariats et d’accords gagnant-gagnant, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à accélérer la concrétisation de ces partenariats de manière efficace», selon les termes du communiqué du ministère.

A l’issue de la rencontre, le premier responsable du secteur a appelé les opérateurs économiques à «tenir des réunions et des rencontres bilatérales avec les entreprises souhaitant se lancer dans l’investissement, sous la supervision des cadres du ministère en vue de répondre à toutes les préoccupations et de commencer à travailler dans les plus brefs délais», indique le même communiqué.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *