Asymptomatiques et guéris du Covid-19 : des séquelles importantes sont possibles

Aujourd’hui nous souhaitons alerter sur un point peu traité : les séquelles du Covid-19 chez certains malades.

I. L’alerte de Didier Raoult sur les lésions

Pour bien montrer que, évidemment, nous ne menons ici aucun combat « personnel », mais que nous essayons de vous informer du mieux possible, sans manichéisme, nous sommes heureux de vous présenter une importante information donnée par Didier Raoult, dans le coeur de son domaine de compétence :

« On se rend compte que les gens qui sont dits asymptomatiques très souvent en réalité ont des lésions pulmonaires que l’on peut observer au scanner low dose qu’on pratique maintenant très très régulièrement. Et donc on ne sait pas vraiment si les gens qui sont asymptomatiques sont malades ou pas. » [Didier Raoult]

On apprend ainsi que des personnes qui ne se sont même pas rendu compte qu’elles ont été atteintes par le Covid-19 peuvent avoir des lésions. Il faudra voir si elles laissent des séquelles à terme – qu’il serait donc important de dépister à l’avenir.

II. Guérir du coronavirus, et après : Quelles sont les séquelles laissées par le Covid-19 ?

Source : C News, AFP, 28-03-2020 (et ici)

Une maladie qui ne ressemble à aucune autre. C’est ce que ressentent les patients guéris du coronavirus. Mais malgré la guérison, le Covid-19 laissera des traces, somme toute pas identiques d’une personne à l’autre.

En effet, «on ne pense pas qu’il y ait des séquelles pour les personnes qui ont eu de faibles symptômes», a expliqué à FranceInfo, le professeur et infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris, Xavier Lescure.

Toutefois, le peu de recul que les médecins ont sur cette pathologie ne permet pas d’émettre avec précision les séquelles que garderont les patients gravement touchés. Pourtant, certaines d’entre elles semblent aujourd’hui attestées.

LA FIBROSE PULMONAIRE

Les poumons sont les premiers organes touchés par le coronavirus. Dans une vidéo 3D réalisées par des chercheurs de l’hôpital universitaire George Washington aux Etats-Unis, on peut apercevoir que sur des poumons sévèrement infectés par le Covid-19 le tissu pulmonaire est très largement endommagé.

Cette simulation, élaborée à partir des données d’un malade bien réel d’une cinquantaine d’années admis en soins intensifs et placé sous respirateur, permet ainsi de mieux comprendre comment le virus se développe. Il est en effet facile de différencier le tissu pulmonaire endommagé représenté dans une couleur vert jaunâtre. L’infection s’étend sur chaque côté des poumons, n’épargnant aucune zone.

Le docteur Keith Mortman, chef du département chirurgie thoracique de l’hôpital George Washington et aguerri en la matière, lui-même n’en revient pas.

«Il y a un tel contraste entre le poumon malade infecté et le tissu pulmonaire sain adjacent, qu’il n’y a même pas besoin d’être médecin pour comprendre ces images et à quel point le coronavirus peut être grave», a-t-il déclaré aux médias américains. « C’est quelque chose que le grand public peut regarder et ainsi prendre la mesure des dégâts que cela occasionne », conclut le spécialiste.

Comme le confirme le docteur Keith Mortman, chef du service de chirurgie thoracique : « quand cette inflammation se réduit, elle laisse des cicatrices sur les poumons et crée des dégâts à long terme. » Ajoutant que : « cela peut détériorer les capacités respiratoires d’un patient dans le futur ».

Ainsi, les patients gravement touchés développeraient une fibrose pulmonaire provoquant chez certains d’entre eux une forte gêne respiratoire. Une pathologie que les autopsies ont confirmée. Comme le souligne Xavier Lescure : « on voit que les personnes qui décèdent ont de grosses lésions liées à des inflammations pulmonaires »

LE STRESS POST-TRAUMATIQUE

Il y a les séquelles physiques et il y a les séquelles neurocognitives. Ces dernières résulteraient d’un long passage en réanimation que subissent certains patients gravement atteints. Interrogé par FranceInfo, le professeur Jean-Michel Constantin, anesthésiste-réanimateur à la Pitié-Salpétrière (Paris) : «on observe des séquelles neurocognitives très impressionnantes à la suite de syndromes de détresse respiratoire aigüe».

Un passage long et parfois traumatisant pour certains patient. En effet, «vous vous retrouvez pendant trois semaines avec une machine qui respire pour vous, vous être endormis, vous êtes paralysés avec des curares (des anesthésiques, ndlr)», a expliqué le chef de service de médecine intensive réanimation à l’hôpital Saint-Antoine à Paris.

Et face au syndrome post-traumatique que peuvent développer certaines personnes, le professeur Jean-Michel Constantin, alerte : «tout cela est régressif mais il faut du temps, des années. Et on ne s’en remet pas de la même manière à 20 ans ou à 80 ans.» Certains experts, dans la même ligne, ont prévenu que la réanimation peut être « déraisonnable », conseillant ainsi à certains malades les soins palliatifs, plutôt que la réanimation.

Source : C News, AFP, 28-03-2020


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