One, two, three… Viva les femmes d’Algérie

 par Belkacem Ahcene-Djaballah

La ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la Femme, Kaoutar Krikou a pris, dernièrement (30-31 mai à Amman), part aux travaux du Premier Forum arabe pour l’égalité des sexes, organisé par la Commission économique et sociale des Nations-Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA). L’ESCWA, étant l’une des cinq (5) commissions régionales relevant du Conseil économique et social des Nations-Unies, a pour mission de renforcer le développement socio-économique en Asie de l’Ouest à travers la coopération et la complémentarité au double plan régional et international. Egalité des sexes, dites-vous ? Peut-être, on dit bien peut-être, dans le monde occidental où l(on voit des femmes accéder -avec, encore, malheureusement, bien des difficultés- aux plus hautes fonctions de l’Etat (Chef de l’Etat, Premier ministre, ministre…). Peut-être, on le redit sans être très sûr, dans le monde arabe (exemple récent de la Tunisie avec une femme premier ministre) et africain (Ethiopie). Mais, peut mieux faire chez nous ! Des chiffres qui parlent :

Le volume de l’emploi féminin s’élève à 2 620 000 en 2019, soit 20,4% à peine. Quant au taux de présence des femmes dans les hautes fonctions de l’Etat , il est passé de 21% en 2016 à 16,4% en 2018, un taux qui est certes reparti à la hausse en 2020 en atteignant les 18,34%. C’est si peu. Moins de femmes parlementaires, moins de ministres femmes. Heureusement, au niveau des cadres (la main-d’œuvre !), plus de 61% sont dans les administrations en qualité de cadres et cadres supérieurs, 22% dans les postes d’encadrement supérieur (chef de bureau) et seulement 18% dans les hautes fonctions de l’Etat. Bien sûr, ce ne sont pas les textes réglementaires (ex: celui des quotas au niveau des Assemblées), ni même les déclarations (et /ou appels) officielles publiques qui font défaut et ce depuis déjà pas mal de temps. Hélas, il y a comme un recul.

Des chiffres qui parlent ! La faute à la gent féminine ? Aux hommes, époux, pères, frères et cousins, quand ce ne sont pas les voisins. Ou , tout simplement, à la société, laquelle au-delà des déclarations publiques et des textes relativement encourageants , reste enfermée dans des comportements et des clichés qui datent (il n’y a qu’à revoir les commentaires concernant les tenues des gymnastes filles durant les derniers JM) : conservateurs, obsolètes; les seules rescapées étant les fonctions supérieures de l’Administration, face au déficit de candidats mâles ou de niveau. Mais, il arrive même que la femme elle-même se rende «complice», soit par conviction soit par calcul soit par nécessité. Voilà qui ne fait l’affaire que des «machos». Au moment où certains parlent (et/ou souhaitent la) de révision du Code de la famille, il faut espérer que des dispositions libératrices soient introduites, ceci dit pour éviter les tensions et les affrontements, d’autant que nos femmes, et elles l’ont prouvé par le passé, qu’elles soient « voilées » ou non, ne se sont jamais laissé faire et ne veulent plus de, seulement, se contenter de « rouler le couscous ». En fin de parcours, au-delà des sacrifices et des coups, elles sont to ujours sorties…gagnantes.

La preuve par JM d’Oran 2022 ! La montée en force et (et avec quelle beauté, svp !) de la jeunesse féminine sportive avec un gros lot de médailles récolté. Tout particulièrement dans les disciplines non collectives, c’est à dire celles où l’individu est bien présent, par son endurance, son savoir-faire et, surtout, sa volonté de réussir, par une victoire très nette, avec art et la manière. Autre montée à saluer, celle des femmes à de très hauts grades au sein de l’ANP.


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