La preuve de l’implication directe des services secrets français au Maghreb

Par R. Mahmoudi

 Le ministre tunisien de la Défense, Abdelkrim Zoubeidi, a annoncé mardi qu’une tentative d’infiltration de deux groupes armés français a été déjouée dans son pays. Selon lui, ces deux groupes voulaient traverser les frontières terrestres et maritimes entre la Tunisie et la Libye sous couverture diplomatique. Il s’agit de treize Français armés venus de Libye et munis de passeports diplomatiques.

Ces révélations, outre qu’elles risquent de provoquer une grave crise diplomatique entre Tunis et Paris, viennent dévoiler le jeu trouble de la France dans la région. En apportant son soutien politique et diplomatique à l’offensive du chef milicien libyen Khalifa Haftar sur la capitale, la France cherche clairement l’embrasement et la dislocation totale de ce pays qu’elle a déjà envahi en 2011, sous couvert de la protection des populations civiles contre la «dictature» du colonel Kadhafi.

En effet, au moment où des pays du voisinage et l’émissaire du secrétaire général de l’ONU, le Libanais Ghassan Salamé, redoublaient d’efforts pour stopper cette aventure folle du maréchal autoproclamé Khalifa Haftar et appeler au dialogue entre les deux parties en conflit pour relancer le processus de paix, Paris, soutenu par Riyad et ses alliés arabes, encourageait leur homme de lige à passer à l’offensive, en violation flagrante des accords de cessez-le-feu signés en juillet 2017 à Lourdes, en France, et aussi des résolutions des Nations unies en la matière.

Réagissant à ces révélations, le gouvernement français a eu une réponse peu convaincante, en déclarant que les personnes arrêtées par les autorités tunisiennes avaient été envoyées en Libye pour assurer la sécurité du personnel diplomatique français en poste à Tripoli. Encore que cela ne les autorisait pas à passer illégalement les frontières de deux pays étrangers.

R. M.


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