vendredi, 26 avril 2024

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Conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité à Oran: «Parler d’une seule voix»

       

par Sofiane M.

 L’Afrique n’a «d’autre choix que de parler d’une seule voix décisive et forte, que ce soit au Conseil de sécurité ou dans toute autre instance» pour «mettre fin à la marginalisation du continent au sein du système international», a affirmé jeudi matin le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans son allocution de bienvenue à la 8ème conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tient du 2 au 4 décembre à l’hôtel Méridien d’Oran.

Le conférencier a insisté tout au long de son discours sur «la nécessité d’assurer un soutien adéquat aux membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU dans le traitement des questions de paix et de sécurité africaine» tout en exhortant les pays africains «à redoubler d’efforts pour faire entendre la voix de l’Afrique au niveau international, pour faire en sorte que ses efforts soient reconnus et que ses préoccupations majeures, ses intérêts stratégiques et ses perspectives raisonnables soient dûment pris en compte». «Nous pensons qu’il y a encore plus de place pour l’amélioration pour atteindre notre objectif commun d’une Afrique parlant d’une seule voix capable d’influencer le processus décisionnel au sein du Conseil de sécurité de l’ONU», a ajouté le ministre tout en précisant que cette «entreprise panafricaine implique que nous reconnaissions d’abord nos propres lacunes et redoublions d’efforts en amont et en aval pour traduire dans les faits la vision inscrite dans l’agenda 2063 d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, portée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale». Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que dans un «contexte marquée par la détérioration du paysage global de paix et de la sécurité, notre contient a besoin d’un rôle plus important de l’Union africaine dans la prévention et la résolution des conflits». Il a insisté sur la nécessité de développer les «architectures africaines de gouvernance et de paix et de sécurité pour relever défis croissants auxquelles les pays africains sont confrontés» actuellement.

Ramtane Lamamra a aussi appelé les pays africains à œuvrer avec plus de détermination au niveau international pour «rendre le multilatéralisme plus avantageux pour l’Afrique» dans le but bien précis de «mettre fin à la marginalisation du continent au sein du système international, y compris le Conseil de sécurité de l’ONU». Il a toutefois souligné que pour atteindre cet objectif, les pays africains doivent «renouveler leur attachement aux valeurs et idéaux du panafricanisme et agir collectivement pour éviter tout facteur qui pourrait mettre en péril l’unité de notre organisation continentale, l’Union africaine». Le ministre a rappelé que l’Algérie «s’apprête à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU et à apporter sa contribution au nom de l’Union africaine, au cours de la période 2024-2025, en pleine coordination avec ses homologues africains au sein du Conseil et en conformité avec les décisions pertinentes des organes délibérant de l’UA». Il a, à cette occasion, tenu à «réitérer la profonde gratitude de l’Algérie aux Etats membres de l’UA qui ont soutenu notre candidature», tout en renouvelant l’engagement de l’Algérie «à faire de son mieux pour remplir le mandat continental».

L’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux, Mme Leila Zerrouki, a déclaré, de son côté, en marge de cette conférence de haut niveau que cette rencontre a pour visée de préparer les trois futurs représentants du continent au Conseil de sécurité de l’ONU pour remplir leur mandat. Les trois représentants de l’Afrique doivent se concentrer sur «des défis communs sur lesquels on n’a aucune divergences à l’intérieur de l’Afrique». Questionnée sur les menaces qui risquent de fragiliser la cohésion des pays africains dans les instances internationales, elle a précisé que «partout dans le monde on peut avoir des divergences, mais on doit travailler davantage pour préserver le travail accompli pour la voie collective entamé en 2013. Ce travail ne doit pas se briser (…) Même s’il y a des divergences bilatérales, l’Afrique doit préserver sa cohésion multilatérale» dans les instances internationales. L’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux a signalé que l’Afrique se trouve aujourd’hui au milieu d’un «monde en recomposition. On voit des tensions partout et si vous n’êtes pas bien préparés si vous n’êtes pas fort vous allez devenir un champ de bataille. La menace est réelle et l’Afrique doit œuvrer pour sortir des conflits et non importer d’autres conflits».


      Paix et sécurité en Afrique: Conférence de haut niveau à Oran

par Sofiane M.

La diplomatie algérienne multiplie les rencontres avec ses alliés africains pour préparer une réplique commune à la campagne menée par le Maroc pour l’octroi à l’entité sioniste du statut d’observateur à l’Union africaine (UA).

La conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui se tiendra à Oran du 2 au 4 décembre, sera ainsi l’occasion pour la diplomatie algérienne de créer un front commun contre la récente décision du président de la Commission de l’Union africaine qui a accordé un statut d’observateur à Israël. Le prochain sommet des chefs d’Etat africains prévu en février prochain devra en effet examiner cette décision qui est d’ores et déjà rejetée par plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Tanzanie, la Namibie et bien sûr l’Algérie. La diplomatie algérienne peut compter dans cette bataille sur ses nombreux alliés dans le continent africain. Le ministre tunisien des Affaires étrangères et de l’Emigration des Tunisiens à l’étranger, Othmane El Jarendi, qui est arrivé mardi soir à Oran pour participer à la conférence de haut niveau a d’ailleurs déclaré que son pays partage avec l’Algérie une vision politique et sécuritaire commune sur les affaires de la région. Le ministre tunisien des Affaires étrangères est arrivé à l’aéroport international d’Oran en compagnie du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra et le ministre tchadien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Tchadiens à l’étranger, Cherif Mahamat Zene. Le ministre tunisien a affirmé à sa descente de l’avion que « les relations algéro-tunisiennes, très anciennes, sont en continuelle évolution, nonobstant la coordination totale, étroite et permanente entre les dirigeants des deux pays et entre moi et mon frère Ramtane Lamamra ». Othmane El Jarendi a affirmé que les deux pays sont en coordination constante sur toutes les questions de la région, du monde et des questions bilatérales, faisant référence à la consultation permanente et continue entre les deux pays. « Nous tenons vivement à travailler en commun dans tous les domaines et dans toutes les circonstances », a-t-il souligné, rapporte l’APS. Il a précisé que sa présence à Oran s’inscrit dans le cadre de la réunion du Conseil de paix et de la sécurité en Afrique.« C’est une occasion de plus pour ce Conseil de se réunir à Oran avec les membres africains non permanents du Conseil de sécurité, de nombreux fonctionnaires de l’Organisation des nations unies (ONU) et des hauts fonctionnaires de l’Union africaine (UA), pour la consultation, le dialogue et la coordination sur toutes les questions intéressant l’Afrique dans tous les domaines, en particulier ceux liés à la sécurité, la paix et le développement », a-t-il signalé. Et d’ajouter que « la conférence sera l’occasion d’échanger les points de vue sur les moyens les plus efficaces d’œuvrer dans l’intérêt de l’Afrique et dans l’intérêt de nos pays et de dégager des recommandations que nous suivrons dans notre activité diplomatique au niveau du Conseil de sécurité et au niveau du Conseil africain de la paix et de la sécurité ». Il a également affirmé, dans le même contexte, que l’Algérie, qui accueille cette rencontre, « est toujours précurseur pour développer tous les cadres appropriés de dialogue, que ce soit au niveau arabe ou africain et récemment au niveau des pays voisins de la Libye », ajoutant «les rencontres des prochains jours font partie de ces cadres de concertation que nous offre notre sœur l’Algérie pour que nous puissions dialoguer les uns avec les autres et dégager des stratégies de travail qui profiteront à nos pays et à la sécurité et la paix dans notre région».

Il est à rappeler que l’Algérie s’oppose à l’octroi du statut d’observateur à Israël car l’entité sioniste ne remplit pas les critères d’acceptation. Le postulant à ce statut doit avoir « un comportement compatible avec les buts et principes de l’acte constitutif de l’UA comme le droit à l’autodétermination, la non occupation de territoires par la force et l’obligation de régler pacifiquement les différends ».


La Coordination entre le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) et le Groupe des Etats africains membres non-permanents du Conseil de sécurité de l’ONU a été au centre d’une réunion tenue vendredi 3 décembre 2021, en marge de la Conférence ministérielle de l’UA (Oran 2-4 décembre).

Au cours de cette rencontre, placée sous le thème ” la paix et la sécurité en Afrique “, Jerandi a souligné que les trois pays africains membres non-permanents du Conseil de sécurité (A3) ont eu une contribution ” significative ” au sein du Conseil grâce notamment à l’appui de la Mission d’observation de l’Union africaine à New York.

” Ces pays ont réussi à attirer l’attention du Conseil de sécurité au sujet de plusieurs questions d’importance capitale “, a indiqué le ministre, citant en particulier la sécurité et le développement en Afrique, les effets du changement climatique, la lutte contre la précarité dans les zones de conflit, et l’importance de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.

A cet égard, Jerandi a présenté un ensemble de propositions ” concrètes ” qui concernent notamment la répartition des tâches entre les pays de ce groupe, le renforcement de la complémentarité avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et la création de mécanismes permettant le suivi de la mise en œuvre des recommandations du groupe (A3) lors de l’élection de nouveaux membres africains au Conseil de sécurité.

Jerandi a également proposé la mobilisation des missions africaines pour évaluer la situation dans les zones de conflit, et l’examen des moyens d’assurer le financement nécessaire aux opérations de maintien de la paix en Afrique.

Ces propositions ont trouvé un écho favorable auprès des pays africains participant à la Conférence, a souligné le ministre, cité dans un communiqué du département des Affaires étrangères.

>> Ramtane Lamamra : «Le séminaire a donné une vision claire de l’avenir»


         Après l’affaire Pegasus: Un nouveau scandale d’espionnage marocain

par El-Houari Dilmi

Alors que le scandale du logiciel sioniste « Pegasus » n’en finit pas de faire des vagues à l’échelle planétaire, voilà que le régime du Makhzen est accusé de tenter de noyauter la communauté musulmane en France.

Selon l’hebdomadaire français « Le Point », le Conseil français du culte musulman (CFCM), dirigé par Mohammed Moussaoui, serait infiltré par les services de renseignement du Makhzen, un nouveau scandale d’espionnage pour le Maroc après l’affaire Pegasus. L’espion qui est un agent secret marocain du Makhzen, serait soupçonné d’avoir tenté d’influencer la pratique de l’islam en France à travers son rôle présumé d’ « agent traitant » du président du CFCM. Selon le média français, il s’agit de Mohamed B., résidant en France depuis 2010, et qui fait objet d’un mandat d’arrêt depuis mars 2018 pour « corruption d’agents publics en France ». Fiché «S03», il est soupçonné d’avoir tenté d’infiltrer plusieurs organisations islamiques françaises pour le compte des services de renseignement marocains. L’homme qui a disparu de la circulation et dont les recherches pour le retrouver sont restées vaines, aurait réussi à s’accaparer des dizaines de fiches d’informations confidentielles portant sur des personnes plus ou moins liées à la mouvance terroriste. Mohamed B. aurait réussi l’opération de la transmission illégale de documents officiels dont certains seraient classés « confidentiel défense », indique l’hebdomadaire.Dans le même cadre, les enquêteurs sont persuadés que Mohamed B. est un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), l’équivalent marocain de la DGSE française. Sa mission consistait à renforcer le contrôle du Makhzen sur la pratique de l’islam en Europe. « Plus qu’un simple agent, l’homme est en réalité un rouage essentiel de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) », rapporte le magazine français. Toujours d’après « Le Point », l’espion fait partie du réseau marocain visant à asseoir l’influence du Maroc sur de nombreuses mosquées françaises, à l’instar de ce qu’a été révélé il y a quelques semaines par les médias néerlandais sur le même subterfuge mis en place par le Makhzen pour espionner les fidèles des mosquées en terre néerlandaise, dont des ressortissants marocains.

Dans le cadre de cette enquête, « Le Point » souligne que les quittances de loyer de l’appartement parisien occupé par Mohammed Moussaoui seraient directement adressées à un certain Samir X., attaché à l’ambassade du Maroc en France, mais qui en réalité serait le numéro 3 de la DGED à Paris. « Une pratique en cours depuis des années sous l’impulsion de Mohamed B.», mentionne l’hebdomadaire.

« Ces relations et cette tentative d’ingérence du Maroc sont susceptibles d’inquiéter fortement au sommet de l’Etat, alors que le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin ambitionne de réformer en profondeur la gouvernance du culte musulman en France », écrit l’hebdomadaire français. En juillet dernier, une opération d’espionnage à grande échelle via le logiciel Pegasus, menée par les services marocains à l’encontre de milliers de chefs d’Etat, responsables, journalistes et militants de nombreux pays, a été révélée par plusieurs médias du monde entier.


 La 8ème conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique s’est clôturée hier à l’hôtel Méridien d’Oran par l’adoption de plusieurs recommandations pour la «consolidation du rôle des institutions panafricaines dans le système international», la «lutte effective contre les menaces sur la sécurité et la paix dans le continent et en particulier le terrorisme» et le «renforcement des efforts pour Afrique parlant d’une seule voix capable de défendre ses intérêts au sein du Conseil de sécurité de l’ONU».

Le chargé d’Etudes et de Synthèse au cabinet du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Irtiab Kamel, a estimé dans une conférence de presse tenue en marge de cette conférence de haut niveau que «le processus en cours entamé en 2013 à la demande des pays africains et à l’initiative de l’Algérie a pour objectif de renforcer la voix du continent dans les instances internationales». Le conférencier a précisé que cette rencontre a autorisé «la définition des concepts et des politiques nécessaires pour traiter les menaces sur la sécurité dans le continent». Il a ajouté que les participants à cette conférence ont insisté sur le «renforcement des institutions panafricaines» et la «lutte contre le terrorisme qui s’est étendu à des régions qui ne connaissaient pas ce phénomène auparavant». «L’une des plus importantes recommandations de cette conférence est la nécessité de la lutte ensemble contre le terrorisme et la dénonciation des pays qui financent et encourage ce fléau», a affirmé le conférencier.

Il a rappelé que cette conférence s’est intéressée à trois axes à savoir «la réflexion sur les acquis et les lacunes de l’architecture de la gouvernance en Afrique», «les perspectives du renforcement de l’efficacité des mécanismes de l’Union Africaine pour lutter contre la menace du terrorisme en Afrique» et «l’amélioration de la coordination pour renforcer la voix de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité». Le conférencier a précisé qu’ «un consensus s’est dégagé sur le besoin de soutenir toutes initiatives et les efforts visant à soutenir les institutions panafricaines» tout en ajoutant que les participants ont insisté sur «la nécessité du respect les décisions prises par ses institutions par tous les pays africains» et «l’appui des positions de ces institutions dans les instances internationales et en particulier ONU».

Les délégations africaines ont également appelé à la promotion des mesures préventives pour combattre le terroriste sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. Les délégations africaines, qui soutiennent que le terrorisme est l’une des menaces les plus préoccupantes pour la sécurité, la paix et la stabilité en Afrique, recommandent des mesures préventives pour bloquer tout accès aux groupes terroristes à internet et les réseaux sociaux.


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