Sur le Mouvement populaire algérien : force et faiblesse

Un recueil assemblant les articles publiés au sujet du Mouvement populaire algérien, jusqu’au 13 janvier 2020, vient de paraître. Le premier texte fut publié juste une semaine après son surgissement. Déjà, l’accent fut mis sur la nécessité de l’auto-organisation de base de ce Mouvement, avec l’article intitulé « Du cri à l’organisation », publié le 27 février 2019.

Les textes présentés dans l’ouvrage permettent de suivre le déroulement du Mouvement populaire, dans ses diverses phases, en s’efforçant de mettre en évidence ses qualités et ses faiblesses. La plus grave de ces dernières est, jusqu’à aujourd’hui, soit onze mois après, une carence d’auto-organisation, partant de la base territoriale, passant par les localités jusqu’à constituer un comité (ou assemblée) national représentatif de l’ensemble du Mouvement. Cette auto-organisation autonome permettrait au Mouvement de se doter de structures de base démocratiques adéquates afin d’établir une plateforme commune d’action, exprimée et défendue par des représentants élus sur mandat impératif. Autrement, le Mouvement est destiné à être organisé, depuis son déclenchement comme dans son déroulement, de manière hétéro-gérée par des agents plus ou moins occultes, servant d’abord leurs intérêts exclusifs de caste dirigeante.

L’ensemble des textes du recueil expose les difficultés concernant cette auto-organisation. À ce sujet, voici le plus étrange et significatif : les opposants déclarés à cette structuration du Mouvement populaire n’ont pas été les gérants de l’appareil étatique, mais des personnalités diverses, politiques et de la dite « société civile », se déclarant en… faveur du Mouvement populaire. Concernant cette étrange et inattendue attitude, des hypothèses sont exposées dans les textes. La principale est que cette opposition à l’auto-organisation du Mouvement a comme but occulte, quoique qu’en disent ses partisans, de maintenir une emprise sur celui-ci, afin de conserver ou de s’offrir un privilège de caste « élitiste », sous forme de postes administratifs dans une éventuelle nouvelle administration. Déjà, on constate des cas de « personnalités » ayant réalisé cette opportunité. Ainsi, le Mouvement populaire  servirait uniquement comme masse de manœuvre, comme c’est le cas général, toujours et partout dans le monde.

Une curiosité, – qui est une faiblesse -, principale du Mouvement populaire est de voir ses participants manifester toute leur énergie durant des marches hebdomadaires, sans jamais considérer l’importance de prolonger et d’affermir ces marches par des rencontres de discussion et de clarifications. Signalons, toutefois, l’existence ou la naissance de certains comités et associations dont l’impact, malheureusement, n’est pas significatif sur le Mouvement.

Pour la mise de l’ouvrage à la disposition du public, il a semblé nécessaire de ne pas recourir à une maison d’édition, mais de le proposer en accès libre, en format PDF électronique (1). Ainsi, le plus grand nombre y aura accès, de manière facile et gratuite. Quant aux amateurs de livre en papier, ils ont la faculté de transformer l’ouvrage selon leur désir.

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(1) Télé-déchargement ici :  
https://www.editionselectronslibres-edizionielettroniliberi-maddah.com/ell-francais-sociologie-oeuvres-sur-intifadha-algerie-2019.html

Kaddour Naïmi

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