Un retrait du Moyen-Orient pour combattre la Chine en mer de Chine? Un jeu perdu d’avance…

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rencontre entre le ministre iranien de la Défense, général Amir Hatami, avec des responsables militaires chinois en mai 2020. (Photo d’archives)

Le vendredi 4 septembre et pour la première fois depuis que les USA ont décidé d’en découdre militairement avec la Chine, un Su-35 chinois a été abattu dans le ciel de Taïwan. « L’incident » dont la responsabilité a été niée aussitôt par les autorités de Taipe qui vient de signer de juteux contrats d’achats d’armements avec le Pentagone, ne pourrait qu’avoir un seul bénéficiaire: les USA.

Citant des experts chinois, Avia.pro affirme que l’accident d’avion impliquant le chasseur Su-35 « serait dû à une défaillance complexe de tous les systèmes embarqués de l’avion de combat », ce qui ne peut se produire « qu’en cas d’influence externe sur les systèmes de l’avion, soit, par une attaque électronique » : « Cela n’est possible qu’en cas d’un puissant ciblage radioélectronique sur les systèmes d’un avion de combat, et étant donné que Taïwan ne dispose pas de systèmes de guerre électronique à moyenne et longue portée, l’impact sur le Su-35 pourrait être effectué par des navires de guerre de la marine américaine, déployés dans les eaux de la région ». il s’agit donc du premier acte de guerre US contre la Chine.

 

Cela va d’ailleurs dans l’air du temps, puisque les Etats-Unis ne cachent plus leur visée à créer une structure d’alliance formelle «semblable à l’OTAN» dans la région Asie-Pacifique, ne serait-ce que pour réagir à cet état de quasi « échec et mat » où ils se trouvent économiquement face à la Chine. Même militairement, l’Amérique tend à être dépassée : en 2020, la Chine dispose en effet de la plus grande flotte militaire au monde en termes de nombre d’unités, avec 350 bâtiments de surface et submersibles dont 130 bâtiments de guerre. Les États-Unis disposent, eux de 293 unités (bâtiments de surface et submersibles).

D’où cette poussé US folle pour réunir l’Inde, le Japon et l’Australie dans un type d’alliance multilatérale formelle «ressemblant plus étroitement à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN)». Le seul hic? Toute coalition pro-US ne pourrait fonctionner qu’à condition de compter en son sein, les USA eux-mêmes. Et encore: dans le golfe Persique, les Américaines ont tout fait depuis 2019 à créer des coalitions de tout genre et leur dernière tentative remonte à il y a une dizaine de jours où ils ont poussé les Emirats à rendre publiques leurs liens vieux de 20 ans avec Israël.

Le National Interest y revient en établissant un parallèle entre la stratégie US en mer de Chine et et celle de l’Iran et de la Chine dans le golfe Persique : « Les alliés de Washington ne peuvent rien sans lui, ce qui n’est le cas ni de la Chine ni de l’Iran et on se demande ce qui en sera de leur alliance militaire dans le golfe Persique. Déjà les Iraniens en sont à explorer leurs potentiels de face-à-face avec les USA en Caraïbes  par l’alliance avec le Venezuela. On se demande s’ils n’iraient aussi s’engager en mer de Chine? »

Et l’article d’ajouter : « La campagne militaire des Etats-Unis en Irak a fondamentalement bouleversé l’ordre régional et international et a plutôt rendu plus forts les acteurs régionaux. Ce fut une erreur grave et le résultat d’une telle erreur aura été l’émergence d’une puissance régionale indiscutable qu’est l’Iran et qui attire automatiquement la Chine et la Russie. Puis il y a l’incapacité des États-Unis à se conformer aux nouvelles évolutions qu’envahissent tous les pays de la région et tout ceci a permis à l’Iran d’étendre sa sphère d’influence au Moyen-Orient et à y intégrer même la Russie et la Chine, une alliance qui s’est manifestée par les premières manœuvres navales conjointes Iran-Russie-Chine de toute l’histoire! »

Plus loin The National Interest commente le pacte sino-iranien de 25 ans: « Bien que personne ne sache dans les détails le contenu de ce fort complexe accord de partenariat économique et sécuritaire entre la Chine et l’Iran, l’accord aura des implications régionales, extra-régionales et internationales bien plus vastes qu’il n’apparaît. Le nouvel accord stratégique sino-iranien sape sans nul doute les tentatives américaines de minimiser l’influence de la Chine et de l’Iran à la fois en mer de Chine et au Moyen-Orient car plus d’un pays asiatique dépendent du transit de l’énergie dans le golfe Persique. C’est une stratégie fort subtile pour contrer l’action anti chinoise dans le Pacifique tout en permettant l’Iran de résister à la pression américaine sur les plans économique et politique et étendre sa zone d’influence au Moyen-Orient. on tend même à dire que la proximité Chine-Iran va au-delà des relations bilatérales et de la sphère économique, leur permettant de remodeler l’ordre régional et international. Le fait que l’Iran aide la Chine à s’établir dans le golfe Persique et dans la mer d’Oman, pourrait contrebalancer les tentatives américaines d’équilibrer la puissance chinoise en Asie de l’Est. »

 

« Et qui dit l’équilibrage extern, dit neutraliser la puissance d’un rival en s’appuyant sur la capacité des alliés. En réponse, la Chine a cherché à étendre son théâtre politique à l’océan Indien et au golfe Persique, contrecarrant les tentatives des États-Unis de contenir Pékin en construisant un réseau de pôles stratégiques dans la région qui était traditionnellement la sphère de l’influence américaine. Mais il y a plus, l’allié de Pékin dans ce grand jeu n’est ni le Japon, ni l’Australie encore moins l’Inde, c’est l’Iran, seul pays au monde à avoir frappé une base US, à détruire un drone américain et à envoyer ses pétroliers défier les sanctions US en pleins Caraïbes. »


 

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