24 septembre 2020 – Nguyen Phu Trong, Président de la République socialiste du Viet Nam, prend la parole lors du débat général de la 75e session de l’Assemblée générale de l’ONU (New York, 22-29 septembre 2020).
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ONU : le chef du Parti adresse un message à la 75e session
Voici le texte intégral du message.
Votre Excellence Volkan Bozkir, Président de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies,
Votre Excellence António Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU),
Mesdames et messieurs,
Je tiens à féliciter votre Excellence Volkan Bozkir pour votre élection à la présidence de la 75e Assemblée générale des Nations unies. Je suis convaincu que sous votre direction expérimentée et compétente, notre session sera un succès.
Permettez-moi également d’exprimer mon estime pour les contributions importantes que son Excellence Tijjani Muhammad-Bande, président de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies, et le secrétaire général António Guterres ont faites malgré les énormes défis posés par la pandémie de COVID-19.
Monsieur le président,
Nous célébrons le 75e anniversaire des Nations unies et entrons dans la troisième décennie du XXIe siècle dans des circonstances extraordinaires.
Pour la première fois dans l’histoire, les dirigeants des États membres ne peuvent pas se réunir au débat général de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies. Cela ne diminue cependant en rien notre détermination et notre capacité à délibérer et à rechercher des solutions aux problèmes d’intérêt commun.
Je fais écho à l’évaluation du secrétaire général selon laquelle nous sommes confrontés aux défis les plus dangereux depuis la naissance de l’ONU, en particulier les impacts de la pandémie de COVID-19 sur l’économie, la société, la politique et, surtout, la vie humaine.
Monsieur le président,
Dans ce contexte, je salue le thème de notre session : « L’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmer notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme – affronter le COVID-19 par une action multilatérale efficace ». Permettez-moi de partager certaines de mes réflexions dans ce sens.
Premièrement, les mécanismes multilatéraux mondiaux et régionaux doivent être renforcés. Nous avons besoin d’une Organisation des Nations unies (ONU) véritablement cohésive et inclusive, où chaque membre, grand ou petit, riche ou pauvre, puisse avoir voix au chapitre pour décider des questions d’intérêt commun. L’ONU doit servir d’« incubateur » pour les initiatives de coopération multilatérale pour la paix, le développement et la prospérité. D’autres réformes devraient être entreprises pour transformer l’ONU en une organisation plus forte et plus efficace, capable de remplir son rôle d’harmonisation des intérêts et des comportements des États face aux changements monumentaux de notre temps.
Deuxièmement, la Charte des Nations unies et les principes fondamentaux du droit international doivent être défendus et avancés en tant que normes de comportement pour tous les pays dans les relations internationales contemporaines. Nous devons être résolus et persévérants à faire progresser la coopération et l’amitié pour lutter contre les conflits et l’hostilité. Nous devons privilégier le dialogue à l’affrontement, et le règlement pacifique des différends aux actes unilatéraux d’imposition. Dans cet esprit, le Vietnam appelle à la levée des sanctions unilatérales qui nuisent au développement socioéconomique des pays et aux moyens de subsistance de la population, en particulier l’embargo imposé à Cuba.
Troisièmement, la pandémie de COVID-19 sert d’avertissement sévère pour nous tous, exigeant nos engagements plus forts et nos actions plus fortes pour promouvoir un développement durable, inclusif et centré sur l’homme. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 doit continuer à être le cadre de notre coopération pour surmonter cette pandémie pour une reprise durable. Nos politiques et nos actions doivent avoir l’intérêt de notre peuple au cœur, afin que personne, ni aucun pays, ne soit laissé pour compte. Les pays en développement devraient recevoir une aide financière, une aide technologique et commerciale pour réaliser les objectifs de développement durable.
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Monsieur le président,
Il y a 75 ans, le 2 septembre 1945, le Président Hô Chi Minh a prononcé la Déclaration d’indépendance qui a proclamé la naissance de la République démocratique du Vietnam (aujourd’hui République socialiste du Vietnam). Depuis ces premiers jours, le Président Hô Chi Minh, à plusieurs reprises, a envoyé des lettres aux membres fondateurs de l’ONU, exprimant le désir du Vietnam de devenir membre de l’Organisation. Si ce n’est qu’en 1977 que cette aspiration est devenue réalité, la longue et tenace lutte du Vietnam pour conquérir et défendre l’indépendance nationale, la souveraineté et l’intégrité territoriale a servi de contribution concrète au mouvement mondial pour la paix, la démocratie et le progrès social, finalement les mêmes nobles objectifs auxquels l’ONU aspire. Permettez-moi de saisir cette occasion, au nom du peuple vietnamien, pour exprimer notre profonde gratitude aux pays et aux amis internationaux pour votre généreux soutien à notre juste lutte passée pour l’indépendance nationale et le développement national actuel.
Le Vietnam était autrefois un pays pauvre et arriéré ravagé par la guerre, étranglé par l’embargo. Après 35 ans de Dôi Moi (Renouveau), le Vietnam est devenu un pays en développement à revenu intermédiaire et vise à devenir un pays industriel à revenu élevé d’ici 2045. Dans la lutte contre le COVID-19, malgré les difficultés, le Vietnam a enregistré des résultats positifs et remarquables. Nous avons réussi à contenir la pandémie tout en favorisant le développement social et économique. Par solidarité internationale et sachant que la pandémie n’est vaincue que lorsque nous gagnons tous, le Vietnam s’est engagé dans la coopération et le partage d’expériences avec de nombreux pays, y compris le soutien fourni aux personnes les plus touchées par la pandémie et aux efforts internationaux communs.
Le Vietnam mène une politique étrangère d’indépendance, d’autonomie, de multilatéralisation et de diversification des relations. En tant que partenaire fiable et membre actif et responsable de la communauté internationale, le Vietnam attache de l’importance aux travaux de l’ONU et a élargi sa coopération globale avec l’Organisation. Le Vietnam travaillera avec les États membres pour rendre l’ONU plus démocratique, transparente et efficace.
En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour le mandat 2020-2021, le Vietnam promeut le dialogue, la désescalade des tensions et de la confrontation et des solutions justes et raisonnables aux problèmes de paix et de sécurité régionaux et mondiaux. Nous défendons le multilatéralisme et le respect du droit international et de la Charte des Nations unies, et renforçons les relations entre l’ONU et les organisations régionales, en particulier l’ASEAN.
En tant que président de l’ASEAN en 2020, le Vietnam travaille avec ses autres États membres pour construire une région de paix, d’amitié et de coopération, afin de concrétiser la vision de l’ASEAN en tant que communauté politiquement cohésive, économiquement intégrée et socialement responsable. Avec les pays de la région et de l’extérieur, nous nous engageons à maintenir et à promouvoir la paix, la stabilité, la sécurité et la sûreté maritimes et la liberté de navigation dans la Mer Orientale (mer de Chine méridionale), conformément au droit international, en particulier à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982. Nous appelons toutes les parties concernées à faire preuve de retenue, à éviter les actes unilatéraux qui compliqueraient la situation et à régler les litiges et les différends par des moyens pacifiques dans le respect des processus diplomatiques et juridiques.
Monsieur le président,
Au cours des 75 dernières années, les États membres ont minutieusement bâti une Organisation des Nations unies pour la paix, la coopération et le développement. Nous avons le devoir de renforcer et de revigorer la plus grande organisation multilatérale du monde, en particulier face aux immenses défis et opportunités du XXIe siècle.
Je vous remercie de votre aimable attention.