Algérie / Sortir du mal-développement touristique : Comment s’ouvrir au tourisme international ?

   

   par Said Boukhelifa*

«Sans la liberté de blâmer, point d’éloges flatteurs » Beaumarchais

« Si l’Algérie s’ouvrait au tourisme, ce serait bien pour ce pays, car il est mieux que le Maroc et la Tunisie réunis. Je rajouterai que j‘ai visité plus de deux cents pays, je dois dire que pour moi, l’Algérie est le plus beau » Yann Arthus Bertrand. Reporter / photographe. «L’Algérie vue du ciel» 2015PREAMBULE

Au cours du Conseil des ministres de la deuxième semaine de septembre 2021, le président de la République Abdelmadjid TEBBOUNE, avait évoqué le développement du tourisme interne et celui de la destination Algérie. Orientations reprises, deux jours après, par le Premier ministre, lors de son passage à l’Assemblée populaire nationale. Mais pour les profanes, les initiés et les experts, rien de précis ne fut divulgué. Quelle feuille de route? Quelle vision ? Quelle stratégie ? Quels objectifs? La durée et quel horizon? Comment? Avec quoi? Avec qui? Où / territoires? Notre président avait même évoqué le tourisme, en deux ou trois mots, lors de la cérémonie de son investiture en décembre 2019, au CIC Club des pins. Nous étions heureux pour l’avenir de ce secteur. Car c’est le premier président à l’avoir fait dans des circonstances pareilles.

Si nos grands décideurs sont animés, par ce concept des trois «C», 1-Conviction, «Sommes- nous, tous entièrement convaincus de développer notre tourisme sans relâche ? Cette conviction implique indubitablement l’appel aux compétences, le deuxième «C». Quand les deux premiers «C» sont réunis et indissociables, on aboutit au troisième «C», 3-la concrétisation des objectifs tracés. Sans le concept des 3 «C», il serait vain au Conseil national du tourisme et notamment le ministère du Tourisme, ce mal-aimé du gouvernement, avec son faible budget annuel, depuis fort longtemps, voir un jour notre destination développée, attractive, harmonieuse, très prisée. Car le chemin sera long, compte tenu du retard observé. Il faudrait aussi beaucoup de patience. Une destination se construit ou se reconstruit, dans la durée, celui d’une génération, soit vingt ans. Crescendo.

Alors j’apporte ma modeste contribution, sans complaisance en proposant cette démarche, cette vision, ces axes, ces paramètres, parmi les plus importants, mais non exhaustifs. Aux grands décideurs d’en tirer judicieusement profit, pour le bien de notre «Aimée et souffrante destination Algérie»

TOURISME SAHARIEN ET TOURISME CULTUREL /archéologique

C’est une approche et une démarche les plus appropriées, afin de renouer avec les flux touristiques des étrangers reçus jadis. Cette vision exclut le tourisme balnéaire et le tourisme de masse à l’endroit des étrangers. Notre côte sera réservée aux nationaux, pour lesquels, des efforts seront faits en termes d’amélioration des prestations hôtelières et d’attractivité tarifaire. Afin d’envisager de faire retenir une partie du grand nombre de ceux qui choisissent d’aller ailleurs.

Sur une période graduelle de 10 ans, une stratégie visant 100.000 touristes convenablement par an à recevoir via les tour-opérators étrangers ou agences, en partenariat avec l’ONAT, TVA et les agences de voyages. Puis 200.000, 300. 000, chaque année pour arriver à 1 million de touristes en 10 ans. Horizon 2034. Et ce serait merveilleux d’atteindre ce chiffre d’un million, qui fera réintégrer l’Algérie millénaire dans le concert international des destinations touristiques attractives, prisées, et nous serons appelés à refuser du monde, du fait de l’attractivité unique de nos destinations sahariennes Ahaggar/Tamanrasset, Tassili, n’Ajjers /Djanet, Ghardaia/Mzab, Aurés/Ghouffi, Gourara/Timimoun,

Touat/Adrar, Saoura/Kerzaz, Beni-Abbes,Taghit. Plus nos 22 sites archéologiques numides et romains, méconnus. De nos jours, c’est le monde qui refuse de venir vers nous, à cause de cette perception par les étrangers de destination fermée au tourisme.

LE TOURISME BALNEAIRE PAS ATTRACTIF POUR LES ETRANGERS.

Beaucoup d’Algériens, décideurs, élite intellectuelle et simples citoyens, de nos jours, pensent qu’avec la mentalité réfractaire au tourisme, perçue chez certains de nos concitoyens et compatriotes à l’étranger, il n’y a pas de tourisme international à recevoir. Et d’emblée dans leur imaginaire, ils pensent tous et surtout au tourisme balnéaire. A nos complexes balnéaires, à nos plages et leur environnement. « Impossible pour un couple suédois, ou deux femmes allemandes, de pouvoir circuler librement, sans être importunés. »

Ce sont des préjugés tenaces car les mentalités changent et évoluent vers le positif avec une pédagogie touristique, initiée dès le primaire, une sensibilisation constante des citoyens, par les pouvoirs publics, le mouvement associatif, les Offices locaux de Tourisme. Avec le temps, la culture touristique s’installera crescendo. Sur le moyen et le long terme. Mais, à ces pessimistes, ou opposants par une idéologie qui rejette le tourisme en général, nous leur répondrons que l’Algérie est un pays d’Afrique du Nord, méditerranéen par excellence, arrosée par cette mer, berceau des trois civilisations : pharaonique, grecque, romaine. Nous ne pouvons nous complaire et nous accommoder, de cette peu reluisante dernière place sur 22 pays. Nous étions dans le TOP TEN, 8ème place, dans les années 70. Et l’Algérie moderne des lumières, n’est pas enclavée, géographiquement, entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan, pas loin.

Et toujours à ces pessimistes, tant mieux pour eux et tant pis pour notre destination balnéaire, nous dirons, que d’abord :

1- Notre pays avec ses faibles capacités litières en bord de mer, moins de 50.000 lits en 2023, dont à peine 10% correspondent plus au moins aux normes internationales.

Soit 5.000 lits, une offre bien malingre, pour pouvoir concurrencer les 15 millions de lits offerts aux normes, par nos concurrents méditerranéens, dont des géants, Espagne, Italie, Grèce, France avec sa riviera, et à un degré moindre le Portugal et la Turquie qui joue dans la cour des grands, depuis une dizaine d’années. Sachant que le pays de Mustafa Attaturk, était derrière l’Algérie dans les années 70.

2- Et surtout, très important de souligner que depuis 1990, soit 33 ans, plus aucun touriste étranger, via des tour-opérators étrangers, n’est venu séjourner sur notre côte, enlaidie par des constructions anarchiques sur le plan urbanistique et par de pseudos hôtels privés à l’architecture rebutante sans commodités. En effet, depuis 1990, les derniers touristes venus, c’étaient des Italiens du tour-operator Travel Club Milano, qui avait programmé en 1989 et 1990, des séjours par charters, à la Corne d’Or Tipaza et avant, depuis 1988, plus de touristes français, hollandais, suisses, sur nos rivages, via les tour-operators. Qui ont rayé de leurs brochures, vitrines et plus tard de leurs sites internet, les séjours balnéaires chez nous. Absents sur la carte touristique internationale, depuis 33 ans. Et ils ne sont pas prêts d’y revenir pour très longtemps. Les bikinis ne reviendront plus pour très longtemps. Aux Algériens de profiter de nos complexes et hôtels, mais pas dans n’importe quelles conditions de séjours et tarifaires. Ils méritent tous nos égards au même titre que les touristes jadis. Alors que nous reste t-il à proposer et à offrir comme produits touristiques, suite à l’abandon du tourisme balnéaire et son corollaire, le tourisme de masse. ?

Heureusement que nous en avons deux, de haute teneur touristique, mais qui demeurent des richesses dormantes. Mais qui peuvent, bien pris en charge, d’ici dix ans, replacer l’Algérie, comme destination très prisée, appréciée, et en faire une destination mondiale, à moyenne échelle, c’est-à-dire, recevant des touristes des cinq continents. Notamment sur le plan notoriété, image, car depuis plus de 30 ans, elle est revêche, avachie. Le comble pour un pays que les voûtes célestes, offrandes divines, ont doté d’immenses et uniques richesses touristiques, qui est classé de facto parmi les plus dix belles destinations du monde, mais hélas, selon les échos qui nous parviennent des experts étrangers, elle figure parmi les destinations attardées, mal classée, 156ème sur 200 pays. Alors qu’une réelle volonté politique, absente sur le terrain, au bout de 10 ans, pourrait la faire hisser par les 40 destinations les plus attractives. Comme dans les années 70.

LE TOURISME SAHARIEN ET LE TOURISME CULTUREL /ARCHEOLOGIQUE, deux richesses dormantes.

En effet, il s’agit de deux produits hauts de gamme, destinés à deux segments de clientèle à l’échelle mondiale qui ne sont pas parmi les plus importants en termes de flux touristiques.

Car sur les 1 milliard 400 millions de touristes enregistrés par l’OMT, Organisation mondiale de tourisme, les adeptes du tourisme balnéaire et du Djing. /méga soirées disco-électronique, à Ibiza, Cancun , Croatia et ailleurs, représentent 70%, ceux pour les expéditions campements et bivouacs,, Alpes, Pyrénées, Cordillères des Andes, Népal/Katmandou, Caucase, 5%, et pour le tourisme culturel 5% aussi, soit 70 millions de touristes potentiels x, 2, un marché de 140 millions, à cibler par une communication institutionnelle de qualité adossée à des compétences avérées d’ici et parmi la diaspora. Et en relation avec le programme de promotion au sein des salons et des foires à l’étranger. Sur 140 millions potentiels, sommes-nous capables de faire intéresser, 1%, soit 1 million 400.000 touristes à venir à la dixième année, 2033 ? Oui, par la volonté politique réelle et la conviction dévouée du Conseil National du Tourisme et du gouvernement d’où découlerait une inter-sectorialité convaincue, constante et efficace.

LE TOURISME SAHARIEN

Le Hoggar et le Tassili N’ajjer, des expéditions en campements et bivouacs. Les capacités de charge, environnement et logistique des agences de voyages ne peuvent permettre de recevoir plus de 140.000 touristes par an, sur une période de 7 mois, d’octobre à fin-avril/mai. Soit 20.000/ mois. Car les expéditions se composent de 10 à 15 personnes maximum, pour une bonne maîtrise du voyage, sur le plan, organisation. Si nous arriverions à les faire drainer vers ces deux destinations d’extrêmes sud, aux produits hauts de gamme, par la plus value de dame nature, avec ses paysages grandioses uniques et diversifiés, cela ferait une bonne renommée de la destination Algérie, le bonheur des ATV, chacune nourrissant 3 à 4 familles. Et le réconfort des boutiques d’artisanat local. En outre, beaucoup l’ignorent, si la culture touristique a disparu au Nord depuis plus de quarante ans, elle existe toujours au Sud. Dans le Hoggar, le Tassili, le Touat, le Gourara, le Mzab et dans d’autres contrées du Sud et du Grand Sud, les enfants naissent et grandissent dans un environnement familial et parental, qui a conscience des besoins en tourisme et de ses retombées socio-économiques. Créateur de richesses, d’emplois de jeunes et des effets induits profitables aux populations locales. Quand le tourisme revient dans ces régions, la joie et l’espoir reviennent, en évitant à certains jeunes de dévier vers des besognes prohibitives. Drogue et trafic de tout genre. Les ATV locales sont de véritables professionnelles, elles font uniquement du réceptif dans leur région et des environs, des endroits qu’elles maîtrisent bien. Faisons-leur confiance, les tour-operators, ont toujours été satisfaits de leurs prestations, campements et bivouacs, écotourisme, respect de l’environnement. Les ATV locales sont très imprégnées du tourisme durable, depuis le séminaire sur le tourisme alternatif organisé en 1988, à Tamanrasset, sous l’égide de l’OMT, Organisation mondiale du Tourisme, Laissons travailler les ATV locales, ouvrons leur les sites merveilleux et attractifs, très prisés par la clientèle internationale, mais qui demeurent fermés depuis 2008/2009, des sites rémunérateurs et nourriciers, pour elles. Notamment le Tassili du Hoggar, un joyau du Hoggar, au même titre que l’Assekrem et l’Immidir méconnu. Il faut savoir que la superficie du Hoggar, est équivalente à celle de la France et que depuis 50 ans, seulement moins de 10% de ce grand territoire ont été proposés et visités par les touristes. Allégeons les escortes pesantes, contraignantes pour les ATV et les touristes. Elles doivent être discrètes, accompagnatrices et agréables, pas rédhibitoires. Pour cela un séminaire de formation /initiation au tourisme, à leur intention, afin de les sensibiliser et leur inculquer que les venues de ces groupes de touristes étrangers, apportent de la richesse sur le plan économique et créent des emplois au profit de nos jeunes Sahariens. Car l’impression qu’ils ont toujours donnée, c’est celle d’une corvée, d’une grande responsabilité stressante à protéger ces touristes qui viennent les déranger, ATV comprises qui sont peu considérées. Par contre leur haut commandement a conscience de l’importance du tourisme et ses retombées socio-économiques. In fine, une semaine d’expéditions dans l’extrême Sud, en campements et bivouacs, coûte 3 fois plus cher qu’une semaine en bord de mer. Donc le tourisme de petite quantité ramène financièrement plus que le tourisme de masse pollueur de l’environnement naturel.

LE TOURISME CULTUREL, ARCHEOLOGIQUE

Un autre produit haut de gamme, car consommé surtout par une clientèle aisée, des seniors retraités, qui payent cher pour la culture à travers le monde et en descendant dans une hôtellerie très confortable 4* et 5 * étoiles. Américains, Anglo-saxons, Japonais, Australiens, Canadiens, Europeens…

Notre destination est en mesure de satisfaire cette clientèle aisée, cultivée et exigeante pour son confort et ses découvertes culturelles.

En effet, l’Algérie est la deuxième destination mondiale, en termes de vestiges romains, 22 sites qui demeurent méconnus à l’étranger. Elle se classe après l’antique Rome, l’Italie. Et lors de la prochaine participation annuelle de l’ONT, en février 2024, à la Bourse du tourisme de Milan, un important salon en Europe, il faudrait songer à choisir ce thème, « ALGERIA L’ALTRA ITALIA ROMANA », qui signifie l’Algérie l’autre Italie romaine et notre stand Algérie devrait être de 200 m² et non pas parmi les plus petits, 90 m², devrait être couverts de grosses affiches sur les ruines de Tipaza, Djemila, Timgad, Hippone/Annaba, Theveste /Tébessa, Taghaste/Souk-Ahras, Madaure/Mdaourouch, Medraccen/Batna, Tiddis/Constantine, Ce serait, inédit, époustouflant et très attractifs, pour les visiteurs italiens. Mais, le personnel de comptoir du stand Algérie et les décideurs algériens, sur place, doivent bien maîtriser la langue de Dante et l’anglais. En plus de leur culture et connaissance de l’Algérie antique romaine. Les figurations en mission, aphones, atones, derrière les comptoirs non rentables à bannir ou à éviter… L’Algérie serait en mesure de recevoir mille groupes de 30/40 touristes, pour le tourisme culturel/archhéologique, soit annuellement 30.000/40.000 visiteurs.

LE PRODUIT CULTUEL SAINT AUGUSTIN

Le produit unique et exceptionnel basé sur la figure emblématique et millénaire de Saint-Augustin, Hippone et Madaure/Mdaourouch, doit être judicieusement exploité et commercialisé. Vers l’étranger, notamment vers les USA, où il existe plus de 400 associations augustines, adeptes de la philosophie religieuse de Saint-Augustin. Le Président américain Joe Biden l’avait évoqué, le jour de son investiture. Et il existe un grand salon de tourisme, le Pow How de Chicago, Illinois., qui mériterait que l’ONT Algérie, aille promouvoir ce produit cultuel, la civilisation romaine et le Hoggar et le Tassili, etc. Seule une équipe compétente anglophone maîtrisant le produit Saint-Augustin, et les autres sites, devrait partir en mission.

La méritocratie doit prendre le dessus sur la médiocratie. Cela n’a pas été du tout le cas, ces 20 dernières années. Et les salons, cela se prépare, 6 mois à l’avance, décor du stand, thématique, fiches à établir par produits pour les missionnaires qui doivent les apprendre et les maîtriser dans la langue du pays d’accueil de la foire ou du salon du tourisme. Nous pourrons envisager de recevoir 100 groupes de 30 participants américains en moyenne par an, soit 3.000 au total.

LE PRODUIT MICE ET LE TOURISME CYNEGETIQUE

En appoint aux deux produits phares cités plus haut, il y a le tourisme de congrès et d’affaires, repris sous le concept MICE, meeting, incentives, congrès, events.

Le MICE, exige des destinations attractives, possédant des centres adaptés aux congrès, et des hôtels de grands conforts 4 et 5* étoiles. L’Algérie en possède 4 villes concernées par le MICE, mais qui ne savent pas comment amortir ou rentabiliser les centres construits. Manque flagrant de communication interne et externe. Notamment, le Centre international de Club des pins CIC, adossé au Sheraton pour l’hébergement et la restauration. Les visites touristiques, post-congrès qui sont toujours prévues, dans les programmes des villes organisatrices, ici, concerneront les ruines de Tipaza, le petit musèe antique, le tombeau Cléopâtre Séléné, la Basilique notre Dame d’Afrique, panorama sur la baie d’Alger du Makkam Echahid. La Casbah à éviter, tombant en ruines et ruelles sales. Oran, le Centre des conventions adossé au Méridien. Visites touristiques, Santa Cruz et le Murdjado, et en allant plus loin Tlemcen, El Mechouar et le Palais des rois musulmans, le Centre culturel et le mini-Alhambra, des joyaux. Constantine, le Centre Ahmed Bey, un zénith, adossé aux Mariott, Novotel, Ibis, Tropea/Panoramic et au Cirta/Mariott. Les visites touristiques au musée Palais Ahmed Bey, le monument/arc de la victoire, les ruines de Tiddis, le tombeau de Massinissa au Khroub. Setif, son Marriot, sa salle des conférences, pour les visites, les ruines de Djemila. Par le biais de salons dédiés au tourisme d’affaires, à Paris, Genève, Amsterdam, Vienne, l’Algérie pourrait recevoir, bon an mal an, des congrès de 200 à 400 participants, une dizaine annuellement. Soit 2.000 à 4.000.

LE TOURISME CYNEGETIQUE OU CHASSE TOURISTIQUE

Autre produit haut de gamme, très prisé par la jet-société et par les gros patrons d’entreprises, qui paient chers leurs voyages. Ils viennent à condition que le gibier foisonne. Chez nous il déborde, les sangliers prédateurs, visitent même les poubelles communales de certaines cités. Et ils exigent des hôtels très confortables qui existent partout dans les environs des forêts de chasse. En général ce sont des groupes de chasseurs de 10 à 15 personnes, qui seraient heureux d’abattre une vingtaine de sangliers. Dans les années 80, l’ONAT avait reçu, en une année 340 chasseurs, répartis en groupe de 20 personnes. L’Algérie est en mesure aujourd’hui de recevoir 3.000 chasseurs sur l’année, soit 250 groupes répartis sur les forêts de l’Est, du Centre, de l’Ouest et du Sud, les palmeraies d’ Ouargla/Touggourt. Donc, un total général, de 260.000 touristes, pour tous les produits cités, en voyages organisés , à recevoir, entre 2024 et 2026, si on se décide sérieusement à relancer notre destination, en faisant appel aux nombreuses compétences marginalisées, ici et parmi la diaspora. L’économie du tourisme est basée sur des services, il lui faut impérativement, à tous les niveaux, un personnel formé et qualifié. Aurions-nous toujours des appréhensions à recevoir des touristes étrangers? Et nous complaire dans notre peu reluisante dernière place depuis plus de 30 ans dans le pourtour méditerranéen, sur 22 pays. Ces 260.000 touristes, ne sont qu’une projection chiffrée. Si nous les recevrions dans de bonnes conditions, nous quitterons cette place peu envieuse de lanterne rouge.

LE CONSEIL NATIONAL DU TOURISME

Sa réanimation en 2021 est applaudie, autant par l’administration centrale que par les opérateurs en tourisme, les partenaires sociaux. Mais ce CNT installé par le Premier ministre Ali Benflis en 2003, ne s’est jamais réuni 2 fois par an, à ce jour. En 2021, on a rajouté à leur demande les ministères de la Culture et de l’Environnement ! Le comble, ils ne figuraient pas en 2003. En octobre 2021, sa première réunion allait se tenir à Annaba, sous la présidence du Premier ministre actuel, elle fut annulée la veille parce que la visite prévue du complexe d’El Hadjar fut reportée ! A notre avis, ce CNT ne se réunira jamais dans sa lourde composante de 17 ministres, un mini-gouvernement pour un secteur économique important du tourisme mais peu considéré par les pouvoirs publics. Il faudrait le faire dissoudre et le faire remplacer par un Comité interministériel, moins lourd, composé du tourisme, de la culture, de l’environnement, du transport, des affaires étrangères, et de l’intérieur et des collectivités, soit 6 ministères qui se réuniraient tous les 3 mois.

Création d’une agence nationale d’ingénierie touristique (ANIT)

Il serait temps de créer une Agence nationale de l’ingénierie touristique (ANIT), rattachée directement au Premier ministre. Elle s’occupera à analyser et synthétiser les rapports d’activités des DTA. Préparer et fournir les documents au comité interministériel pour ses réunions périodiques. Elle devrait également reprendre le SDAT (Schéma directeur d’aménagement touristique). Le faire actualiser pour sa mise à jour. Notamment au niveau des chiffres et des projections. Et en faire une synthèse pour le CNT. Mais avant, ce SDAT devra être repris, le faire approuver par un texte de loi, puis un autre texte pour son application, enfin, le budgétiser. Car c’est une véritable boussole, un phare éclairant, que l’on attendait depuis plus d’un quart de siècle ! Avant, on naviguait à vue entre 1988 et 2008, année de la publication du SDAT, 250 pages. Ce précieux document est le meilleur depuis la charte du tourisme établie en 1966.

Les directions de tourisme de wilayas, peu de promotion

Depuis leur création en 1995, elles ne font pas la promotion de leurs wilayas, par les médias, presse, TV, faute de budget de promotion attribué.

Alors, comment inciter les nationaux à venir visiter et connaître leurs wilayas et régions. Nous sommes désolés de souligner que nos DTA sont les seules, au niveau méditerranéen, sur 22 pays, à ne pas faire la promotion de leurs destinations respectives. A part quelques dépliants, posters, plus ou moins bien faits, selon le «savoir-faire» des «agences de communication».

En effet, la majorité des 58 DTA ne possèdent pas de portails promotion tourisme, les rares qui le possèdent, il est indigent, pas attractif. Ni actualisé. Deux ou trois qui viennent de créer en 2023, un site Visit Algeria, par maladresse et incompétence en marketing touristique, l’ont établi seulement en arabe et en anglais. Excluant de facto les marchés potentiels touristiques francophones, Suisse, Belgique, France, Québec, qui représentent 70% des touristes reçus par le passé.

Tourisme réceptif international, très peu de touristes reçus depuis 1970

Il faut souligner que l’Algérie a reçu moins de 500.000 vrais touristes depuis 1970, soit un demi-siècle. En effet, moins d’un demi-million de visiteurs, dans le cadre du tour-opérating, le monde des voyages organisés, à partir de l’étranger par les agences touristiques vers notre pays. Des forfaits/packages touristiques, circuits, expéditions, séjours, payés en devises. L’Algérie touristique demeure une terra incognita, une terre méconnue, car absente sur la carte touristique mondiale depuis plus de trente ans. Il est admis que sur le 1 milliard 400 millions de touristes recensés par l’Oganisation mondiale du tourisme en 2019, avant le Covid, 70% ne sont pas cultivés et peu connaissent la géographie du monde. Notamment les Américains.

Depuis 1992, plus de 30 ans, les flux touristiques faibles ont baissé pour devenir insignifiants. Durant cette longue période, la destination Algérie n’a pas reçu plus de 60.000 touristes étrangers, soit 2.000 par an, via le tour-operating, dans le monde, Europe, USA, Asie, Australie, des tour-operators qui publiaient les programmes touristiques de l’ONAT et des ATV, notamment celles du Grand Sud, Hoggar et Tassili. Et de la Saoura, Adrar/Timimoun. Les Australiens et Américains venaient pour des circuits culturels/archéologiques, saint Augustin et les nombreux vestiges romains, Tipasa, Djemila/Sétif, Timgad/Batna, Hippone/Annaba, Madaure/Mdaourouch, Taghaste/Souk Ahras, Théveste/Tébessa.

Les Japonais et Chinois pour les peintures et gravures rupestres du Tassili N’ajjer.

Et c’est le tour-operating qui détermine si une destination est prisée, affirmée, attractive. Ce ne sont pas les entrées aux frontières, sources de la PAF/DGSN, qui englobent les Subsahariens, les Chinois, Turcs, Syriens, Tunisiens, nationaux résidant à l’étranger qui déterminent la bonne santé d’une destination.

L’approche canadienne est plus pragmatique et réaliste. Elle se base sur les arrivées aux hôtels et sur les nuitées engendrées. Dans cette optique, la SIH, HTT et ses EGT devraient mettre en place un canevas de saisies de statistiques touristiques, au niveau des hôtels, sous leur tutelle. Nombre par nationalité, hommes d’affaires, touristes de circuits, long séjour, week-end, une nuitée. Il est à souligner que ce travail se faisait convenablement et régulièrement par Altour et l’ONAT, de 1975 jusqu’en 1991. Sans ces statistiques établies par SIH, HTT, EGT, ONAT, TVA, FNH, DTA/ATV…, nous resterons dans la situation de non visibilité et de non lisibilité. Et par conséquent, aucune projection ne pourrait se faire, afin de relancer correctement, au moment opportun, le tourisme réceptif international.

Procédure de délivrance de visas aux touristes potentiels

Si on veut absolument relancer la destination Algérie, il faudrait revoir et alléger la procédure bureaucratique, lourde, longue, aléatoire, mise en place en 2011, avec le concours de la DG Tourisme du MTA !

Qui est dissuasive à souhait, décourageante, pour certains touristes, qui ne sont pas venus chez nous, mais malheureusement partis ailleurs. Et ce sont également les échos des tour-opérateurs étrangers qui se posaient la question : «L’Algérie veut-elle réellement recevoir des touristes» ?

Cette maladroite, voire aberrante décision, arrêtée conjointement par les AE, les Services de sécurité et le MTA, est celle-ci, toujours en vigueur.

Le partenaire étranger transmet, trois semaines à un mois, à son partenaire algérien la liste nominative de ses touristes, avec toutes les informations demandées. Noms, prénoms, lieu et date de naissance, nationalité, fonction, N° de passeport…, jours d’arrivée/départ.

Commence alors une véritable expédition bureaucratique, inutile, l’ATV algérienne devra la faire viser par la DTA locale, les services de sécurité, les trois corps, surtout pour le Grand Sud, Hoggar et Tassili, Donc, 4 visas, signatures, cachets. Quant un ou deux responsables désignés sont absents, en mission, maladie, il faudrait attendre leur retour. Puis transmettre cette liste nominative, au MTA, dont le DG tourisme doit la viser à son tour, puis la transmettre aux services des AE. Qui, enfin, la visera et la transmettra à son consulat pour délivrance des visas demandés. Soit six signatures pour recevoir des touristes ! Alors qu’une procédure simple, souple, pourrait combattre cette effarante bureaucratie. Celle que je propose :

A-Entre l’ATV étrangère et l’ATV algérienne, il y a une convention de collaboration, qui est ou qui doit être arrêtée. Elle comprend, en annexe, toutes les infos nécessaires. Les programmes touristiques prévus avec les villes et sites à visiter, les dates et périodes, à travers un calendrier, les groupes prévus, 10 à 15 personnes pour les expéditions dans le Grand Sud, 30 à 50 personnes pour circuits en bus.

B-Cette convention signée entre les deux ATV partenaires, entre deux et six mois, est déposée dans les mêmes délais, à l’avance, au consulat concerné. Avec copies aux AE, MTA, DTA, services de sécurité, juste pour information.

C-Deux à trois semaines, parfois un mois, la liste nominative des touristes, pour l’obtention des visas, est déposée au consulat, selon les termes de la convention, et en conformité avec son contenu. Par exemple, circuit des Oasis, 7 nuits, 8 jours, groupe de 40 personnes, dates arrivée/départ. Villes de passage prévues dans l’annexe du contrat, Alger-Bou Saada, Biskra-El Oued- Touggourt-Ouargla-Ghardaïa-Laghouat, Bou-Saada-Alger. Avec les dates de passage dans les hôtels par ville/wilaya.

Le consulat établira les visas d’entrée, normalement, dans des délais acceptables. Dix à quinze jours. En janvier 2023, une nouvelle procédure fut décidée et établie, aussi bureaucratique que l’ancienne et qui enlève les prérogatives aux consulats/AE de délivrer les visas en apposant l’autocollant sur les passeports des touristes. Unique au monde ! Ce sont les services du ministère de l’Intérieur qui contrôlent les dossiers des touristes, et c’est à la PAF d’accorder à l’arrivée les visas d’entrée, dits de régularisation. Le Premier ministre actuel, en 2022, avait déclaré aux diplomates réunis au CIC Club des pins/Alger que «l’obtention des visas par les investisseurs et les touristes étrangers était la plus difficile au monde, n’attendez plus la réponse tardive d’Alger, vous devez délivrer dans des délais réduits les visas».

Cette nouvelle procédure va à l’encontre de ses orientations. En effet, elle se déroule ainsi : 1-l’agence de voyages algérienne retire de la plateforme numérique de la direction du tourisme de wilaya, les formulaires de demande de visa, établis par les services de l’Intérieur; 2-elle les transmet à son partenaire à l’étranger qui les fait remplir par ses clients; 3- le partenaire les renvoie remplis à l’agence algérienne; 4-cette dernière les transmet avec tous les documents exigés à la direction du tourisme de wilaya; 5-elle les envoie aux services de l’Intérieur, qui sont censés les contrôler au bout de 15 jours et les renvoyer à la direction du tourisme; 6-celle-ci les remet à l’agence algérienne qui les envoie à son partenaire étranger qui remet chaque formulaire visé à ses clients qui doivent présenter ce document à l’enregistrement au niveau des aéroports d’embarquement. Un groupe de 26 touristes français n’a pas pu embarquer, en février passé, vers l’Algérie, faute d’avoir reçu à temps les formulaires, car les services d’une direction du tourisme avaient omis de remettre à temps les dossiers complets aux services de l’Intérieur. Oubliés dans les tiroirs, bien que reçus 30 jours avant, mais communiqués à l’Intérieur que 4 jours avant la date d’arrivée en Algérie. Revenons à la réflexion du Premier ministre et que les consulats reprennent leurs prérogatives mais en délivrant les visas dans des délais ne dépassant pas une semaine et en autorisant les tour-opérators et agences de voyages occidentales, à ramasser tous les passeports avec dossiers complets des touristes, les déposer et les récupérer auprès des consulats. Il n’y a pas mieux si on veut vraiment recevoir des touristes. Et s’ouvrir réellement au tourisme. Et non pas les dissuader à venir chez nous, et partir vers les pays qui leur délivrent le visa avec facilité et rapidité.

Escortes des services de sécurité à revoir

Dans le Sud, Oasis et Saoura, et dans le Grand Sud, Hoggar et Tassili, les escortes, notamment celles du Darak El Watani, sont maladroites, envahissantes, étouffantes. Anti-tourisme. Et ce sont les échos parvenus des ATV locales et étrangères. Et j’en fus témoin, alors CES/conseiller au MTA, en 2013, entre Adrar et Timimoun. Changement à cinq reprises d’escortes, pour 220 km. Leurs passeports étaient demandés. J’accompagnais 5 VIP britanniques, concernés par le tourisme. Pas un seul touriste de Grande-Bretagne n’a été envoyé par eux, depuis 2013, soit dix ans. Ils avaient vu et subi ces escortes pas du tout discrètes. Parmi ces 5 VIP, il y avait la présidente de la chambre de commerce britano-algérienne et le président d’un club des loisirs. Deux journalistes et un directeur d’agence de voyages.

Il y a un excès de zèle de la part de certains sous-officiers, car leur commandement ne leur a jamais donné ces instructions qui entravent sérieusement le bon déroulement du circuit au grand dam des touristes, médusés dans leur bus. Certains osent demander les passeports, déjà compostés aux aéroports.

Et à la limite territoriale des wilayas et communes, il y a la relève des brigades des escortes. Quand une est en retard, le bus plein de touristes est bloqué jusqu’à son arrivée. C’est l’escorte qui doit attendre à l’avance le groupe de touristes et non pas l’inverse. Puis ces escortes, en véhicules 4X4, marchent au ralenti, 20 à 30 km à l’heure, faisant perdre beaucoup de temps aux groupes qui rateront des visites prévues. Depuis plus de 20 ans que ces escortes existent, il est temps d’y renoncer. Car les groupes de touristes, encadrés par un guide national, passent par des routes nationales, Oasis et Saoura, empruntées par beaucoup de véhicules. Les services devraient juste sécuriser les passages des bus de touristes, en ayant à l’avance les programmes des circuits. Et dans l’extrême Sud, ils séjournent en bivouac, 100 à 250 km dans les environs. Et les Touaregs connaissent très bien leur région.

La participation de l’Algérie aux foires et salons du tourisme à l’étranger

La participation effective et de qualité aux salons étrangers requiert une approche marketing pointilleuse, bien pensée et bien ciblée. Le décor général du stand Algérie doit se faire en rapport avec le segment de clientèle étudié, saharien ou culturel, ou les deux à la fois.

Notre pays est en mesure d’offrir aujourd’hui des produits touristiques sahariens très attractifs et des produits culturels/archéologiques d’une exceptionnelle richesse mais inconnus ou méconnus.

Quels Salons et Foires ? Berlin (Allemagne) Mars – (5 jours)

Le premier marché émetteur de touristes (47 millions/an). 70% optent pour le balnéaire, 10% pour le culturel et le tourisme d’aventures, soit près de 5 millions potentiels.

Si par un plan media de qualité et un marketing mix (des 4 P, produits, prix, place, promotion, on arriverait à capter, à convaincre et à faire ramener 2% de ces 47 millions, cela représenterait plus de 200.000 touristes par an ! II faut souligner que dans le cadre du tour-operating (voyages organisés par les TO européens), l’Algérie n’a pas encore reçu au cours des 50 dernières années plus de 150.000 touristes pour le tourisme culturel et le tourisme saharien réunis.

Cet important marché leader n’a pas «émis» en voyages organisés (Tour Operating) plus de 40.000 touristes en Algérie, en 50 années.

Londres (World Travel Market) Novembre – (4 jours)

Le marché britannique représente 20 millions/an de touristes. Même démarche, même approche, 10% de ce marché, soit 2 millions, et si nous en captons 2,5 soit 100.000 touristes/an. Pas plus de 10.000 touristes britanniques ont visité l’Algérie en voyages organisés en 50 années. Ce marché comprend deux segments qui sont intéressés par les tourismes saharien et culturel.

Paris TOP RESA Fin Septembre – (5 jours)

Ce salon professionnel du tourisme de Paris, l’Algérie y participe depuis 1976. Rencontre entre plusieurs opérateurs de tourisme et office nationaux de tourisme. Le marché français depuis 3 décades représente 85% des flux touristiques étrangers reçus en Algérie. C’est le 3e marché émetteur avec 18 millions/an. Le tourisme saharien et culturel ! Et de mémoire (pieds-noirs) sont les plus prisés.

UTRECHT (Pays-Bas) Janvier – (6 jours)

II s’agit du 4ème marché émetteur avec 5,5 millions/an. Le saharien et le culturel sont les deux produits également que l’Algérie peut proposer au profit des Néerlandais, même démarche et approche marketing que pour Berlin et Londres.

Une promotion doit être entretenue sur la durée afin de bien s’incruster dans l’imaginaire des touristes potentiels. L’Algérie participait à ce salon depuis 1991 et jusqu’en 2007.

FITUR Madrid Janvier et BIT Milan Février

Deux marchés émetteurs méditerranéens avec chacun près de 10 millions de touristes/an. Ils dégagent une très forte image de pays réceptifs du fait que l’Italie était leader dans les années 70, l’Espagne dans les années 80 auxquels la France a succédé depuis les années 90, ces deux marchés ont un potentiel client : pour nos produits sahariens et culturels. Pour l’Italie, nous avons 22 sites romains, méconnus au niveau de ce marché.

Salon des vacances Bruxelles 2ème semaine Février

Le marché de la Belgique est intéressant pour notre destination. Jadis, une douzaine de tour-operators publiaient notre destination (1986 – 1991).

Les pays de l’Est (Russie, Pologne, Tchéquie) à éviter.

L’ONT avait participé en 2005/2023 à ces salons sans aucune étude de marché au préalable en imitant la Tunisie qui offrait un très bon produit balnéaire avec un rapport qualité/prix très attractif.

Ce sont des marchés émergents avec la Hongrie qu’il faudrait cibler à l’horizon 2030, pour leur proposer les produits de notre tourisme saharien et tourisme culturel.

Genève, Montreux, Tunis, Le Caire, Dubaï, Serbie, Bulgarie, Croatie, des salons sans retombées promotionnelles et commerciales.

L’ONT, sur injonction du ministère, a participé à d’autres salons sans aucun impact pour la destination Algérie, Genève, Montreux, Tunis, Le Caire, Dubaï, Toulouse, Marseille, Istanbul, Avignon, Malaga, Cagliari, Serbie, Bulgarie, Croatie, Russie.

Indigence et vétusté du rail en Algérie

Notre pays étant le premier en Afrique de par sa superficie, plus de 2.400.000 km², le rail et le chemin de fer doivent tisser une toile nationale, d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Impérativement, nous devons songer au développement du rail, à double voie bien entendu, le long de la côte, d’Alger vers El Kala à l’Est et vers Ghazaouet à l’Ouest. Le rail doit arriver aux pieds des montagnes, puis continuation par bus, minibus ou microbus. Tikjda, Talaguilef, Chélia dans les Aurès, dans le massif des Bâbords (Bordj Bou Arréridj), les monts d’Aïn-Defla et des Traras (Tlemcen) et autres régions montagneuses, massif de Collo, où l’investissement public et privé doit être boosté, afin de permettre l’éclosion d’une multitude de structures légères adaptées au milieu d’accueil. Il faut sauvegarder et réhabiliter les villages ancestraux aux maisons en tuiles, qui dépérissent sous les aléas et les intempéries du temps, car vidées de leurs propriétaires partis ailleurs. En Kabylie, dans les Aurès, et dans des massifs montagneux d’Est en Ouest. Ces destinations concernent les quatre saisons, hiver, printemps, été, automne, pour la pratique du trekking, des randonnées pédestres, des sports d’hiver, de l’agrotourisme, de l’écotourisme, du tourisme solidaire ! Le rail doit arriver aussi en milieu saharien à Béchar – Taghit, Beni Abbes, Adrar, Timimoun, El Menea, Ghardaïa, Ouargla, Touggourt, El Oued, Biskra, Boussaâda. Horizon 2030 ? Des trains modernes, confortables, climatisés, avec un système de réservations on-line et auprès des agences de voyages, complémentaires aux bureaux SNTF (insuffisants). Sans le rail, difficile de faire du tourisme domestique qui ne repose pas que sur des hôtels et des sites à visiter. Le chemin de fer, cet oublié, indispensable aux déplacements multiples et fréquents et aux grandes capacités de transport de passagers. Par cette période de disette financière, il s’agit là d’un projet pharaonique aux coûts énormes. A méditer, à penser et à projeter, en attendant des jours meilleurs ! Le rail et le train sont des éléments structurants des espaces touristiques.

Par ailleurs, il faudrait songer impérativement à revoir la signalisation routière, défaillante, insuffisante, absente parfois, exaspérante et déroutante (plaques directionnelles).

La formation touristique de qualité négligée

Depuis trente ans, la formation touristique a été délaissée, faute de convictions et de volonté politique. Les ressources humaines formées et de qualité seront les fondements pour la réalisation des objectifs tracés. L’homme doit être au centre des préoccupations des pouvoirs publics, du CNT et du MTA. Le marché des compétences hôtelières et touristiques est inexistant. Il faudrait le créer et le construire, à court et moyen termes. Les hôtels 3*, 4* et 5*, qui ont ouvert ces dix dernières années, souffrent tous d’un manque de personnel qualifié. Les prestations sont en deçà de leur classement. Même si le confort existe. Réanimer la carte pédagogique nationale de la formation touristique élaborée en 2011 par le MTA, inachevée et non mise en application.

Revoir le contenu obsolète des programmes pédagogiques de nos écoles et instituts de tourisme. Et former des formateurs en tourisme.

Le Mexique possédait en 2021, 150 écoles et instituts de formation en hôtellerie et tourisme, avec 12.000 étudiants inscrits. L’Algérie 5 écoles et instituts publics, plus une vingtaine d’écoles privées dont la moitié dispense une formation de qualité moyenne, voire bâclée. Deux grandes écoles prévues et budgétisées en 2007/2008, à Aïn Témouchent et surtout celle de Tipasa, 1.200 places pédagogiques, d’envergure internationale. Partenariat avec l’UE et le Canada. N’ont jamais vu le jour et leur budget récupéré par le Trésor !

CONCLUSION

Voilà, une projection réaliste, non exhaustive, pour la relance du réceptif tourisme international, sans balnéaire, à court, moyen et long terme, horizon 2034.

Il faudrait s’y mettre, dès 2024, avec une volonté inébranlable, car notre destination Algérie, n’a plus de temps à perdre, mais du temps à gagner, avec les efforts conjugués de tous, CNT, administration centrale, directions régionales, offices locaux de tourisme, experts, partenaires sociaux, opérateurs du tourisme, formateurs spécialisés et société civile. Le tout adossé au concept des 3 « C », conviction, compétences, concrétisations. Car de nos jours, aux yeux des experts et des prescripteurs de voyages étrangers, «l’Algérie demeure fermée au tourisme». Dommage pour cette «aimée et souffrante Algérie touristique».


*President du snat, syndicat national des agences de tourisme expert international afest/amforht


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par Cherif Ali


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