Bola Tinubu à la Tribune des Nations Unies : « Nous sommes en train de négocier avec les autorités militaires du Niger pour le rétablissement de la démocratie »

 

 

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo

Le Président de la République du Nigeria et Président en exercice de la Cédéao a de nouveau confirmé que des négociations se poursuivent avec les autorités militaires du Niger (CNSP) pour un retour à l’ordre démocratique au Niger. Asiwaju Bola Ahmed Tinubu qui intervenait mardi à la tribune des Nations Unies à l’occasion de la 78e Assemblée générale de l’ONU, qui n’a fait aucune mention d’une intervention militaire comme envisagée par l’organisation communautaire, s’est fait le chantre de la démocratie en Afrique, seule « alternative crédible », selon lui, pour faire face aux défis politiques, sécuritaires et socioéconomiques auxquels fait face actuellement le continent mais aussi pour garantir le bien-être et la prospérité des populations africaines.

« Nous devons affirmer la gouvernance démocratique comme le meilleur garant de la volonté souveraine et du bien-être des peuples », a plaidé le chef de l’Etat nigérian dans son discours à la tribune des Nations unies. Un discours dans lequel il a axé une partie à la démocratie en Afrique, dénonçant la « vague de coups d’état » qui selon lui sont « une erreur ». Le Président du Nigeria et également président en exercice de la Cédéao a saisi l’occasion pour évoquer la situation politique au Niger, marquée par la prise de pouvoir par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a renversé Bazoum Mohamed fin juillet dernier.

« Concernant le Niger, nous négocions actuellement avec les autorités militaires. En tant que président de la CEDEAO, je cherche à contribuer au rétablissement d’une gouvernance démocratique qui puisse répondre aux défis politiques et économiques auxquels cette nation est confrontée, y compris les groupes extrémistes violents qui cherchent à installer l’instabilité dans notre région. Je tends une main amicale à tous ceux qui soutiennent sincèrement cette mission ».

Dans son intervention où il s’est fait le chantre de la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique, le Président Tinubu n’a nulle part évoqué l’intervention militaire au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel comme le menacent les Chefs d’Etat de l’organisation communautaire. A l’évidence, cette option n’est plus sur la table d’autant qu’il y a quelques semaines, le président nigérian avait émis l’idée d’une transition militaire de neuf (9) mois, à l’image de ce qui s’était passé dans son pays. Il a en ce sens exhorté les émissaires de la Cédéao ainsi que les médiateurs traditionnels et religieux du nord-Nigéria à poursuivre leurs efforts pour une sortie pacifique à la crise, précisant même que « personne n’est intéressé par la guerre ».

Aussi, en début de ce mois, le premier ministre de transition Ali Mahaman Lamine Zeine, avait également affirmé que des « négociations sont en cours avec la Cédéao » avec l’espoir « d’un accord dans les prochains jours ».

A.Y.Barma


      Transition : le  CNSP met en place une Commission pour traquer les « voleurs de la République » (Officiel)

Tiani signature

Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général Abdourahamane Tiani, a signé ce mercredi 20 septembre une ordonnance portant création, missions, composition et modalités de fonctionnement d’une Commission de Lutte contre la Délinquance Économique, Financière et Fiscale (COLDEFF). Selon les explications du porte-parole du CNSP et du gouvernement de transition,  la Commission dispose de tous les pouvoirs nécessaires pour mettre en œuvre les orientations du CNSP et du gouvernement relatives à la lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale, dans le respect des lois et règlements de la République. Il s’agit principalement, et selon le CNSP, de recouvrer tous les biens publics illégalement acquis ou détournés.

L’annonce de la mise en place de la Commission de Lutte contre la Délinquance Économique, Financière et Fiscale (COLDEFF), a été faite dans un communiqué lu en fin d’après-midi de ce mercredi 20 septembre 2023, par le Colonel-major Abdourahamane Amadou, porte-parole du CNSP et du gouvernement de Transition.

Selon le communiqué, « la création de cette Commission matérialise l’un des engagements forts pris lors de son Message adressé à la Nation le 28 juillet 2023 en vue de lutter contre la corruption, l’impunité, le détournement des biens publics et la mauvaise gouvernance ». Ainsi, est-il indiqué, la Commission dispose de « tous les pouvoirs nécessaires pour mettre en œuvre les orientations du CNSP et du gouvernement relatives à la lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale, dans le respect des lois et règlements de la République ».

Selon le colonel-major Abdourahmane Amadou, « la COLDEFF constitue une réponse aux attentes légitimes du peuple nigérien à la justice, avec pour mission principale le recouvrement de tous les biens publics illégalement acquis et/ou détournés ». En ce sens, annonce le communiqué, le Président de la Transition, engage le CNSP, le gouvernement et les membres de la COLDEFF à « travailler sans faille en gardant à l’esprit, seule la noble mission de défense des intérêts du Niger ».

Pour rappel, lors de la déclaration de prise de pouvoir et ensuite dans le premier message à la nation de son président, le CNSP a motivé son action, outre la « persistance de la dégradation de la situation sécuritaire », par la « mauvaise gouvernance économique » de l’ancien régime. Avec la mise en place de cette Commission, les  nouvelles autorités militaires entendent certainement répondre à une des exigences de la société civile et de des populations, celle de faire la lumière sur la gestion de l’ancien régime mais aussi les nombreux scandales qui ont été révélés surtout par les différents rapports de la Cour des comptes, l’Inspection générale d’Etat ou la HALCIA (Haute autorité de lutte conte la corruption et les infractions assimilées). Des dossiers qui ont mis en lumière des scandales dans la gestion des finances de l’Etat dans des affaires devenues emblématiques (Uraniumgate, Ministère de la défense MDN ou fonds Covid-19…), sans qu’au final les responsabilités ne soient réellement établies et les coupables punies conformément à la loi et afin que l’Etat puisse rentrer dans ses droits.

Lors de son premier point de presse, en début de ce mois, le premier ministre de transition Ali Mahamane Lamine Zeine a indiqué que tous ces dossiers seront transmis à la justice et des audits menées au niveau des institutions, établissements et autres structures de l’Etat, tout en écartant « une chasse au sorcières ».

A.Y.Barma


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *