La Chine accuse les États-Unis de transformer Taïwan en poudrière

 

      En vendant des armes à Taïwan, les États-Unis transforment l’île en poudrière et poussent le peuple taïwanais au bord du désastre, a déclaré lors d’une conférence de presse mercredi le porte-parole du ministère chinois de la Défense Tan Kefei.

La semaine dernière, le Pentagone a annoncé que le département d’État américain avait approuvé une éventuelle vente de munitions et d’équipements à Taïwan dans le cadre de deux demandes pour un montant total de 440 millions de dollars. Il s’agit de munitions de calibre 30 mm pour 332,2 millions de dollars ainsi que de pièces de rechange pour l’équipement, les armes et les logiciels nécessaires pour 108 millions de dollars.

La représentation de Taipei aux États-Unis, qui remplit les fonctions de l’ambassade de Taïwan, a demandé des projectiles à la fois de combat et d’entraînement.

Le Pentagone estime que la vente potentielle permettra à Taïwan d’améliorer sa sécurité ainsi que de maintenir la stabilité politique, l’équilibre militaire et le progrès économique dans la région.

« La Chine s’oppose fermement à la vente d’armes américaines à Taïwan et a déjà exprimé une sévère réprimande à la partie américaine. Les États-Unis ignorent les principales préoccupations de la Chine, s’immiscent grossièrement dans sa politique intérieure et cherchent délibérément à attiser les tensions dans le détroit de Taïwan, transformant Taïwan en une poudrière et poussant le peuple taïwanais au bord du désastre », a déclaré Tan Kefei.

Selon lui, la Chine appelle les États-Unis à cesser immédiatement la vente d’armes à Taïwan et à arrêter toute interaction militaire sous quelque forme que ce soit ainsi qu’à respecter la promesse de ne pas soutenir l’indépendance de Taïwan.

« Il ne faut pas continuer à suivre cette voie erronée et dangereuse », a déclaré Tan Kefei. Il a également noté que l’Armée de libération du peuple de Chine maintenait un niveau élevé de préparation opérationnelle pour défendre résolument sa souveraineté et son intégrité territoriale, et maintenir la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.

La situation autour de Taïwan s’est considérablement intensifiée après la visite de l’île en août dernier par Nancy Pelosi, qui était alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. La Chine, qui considère l’île comme l’une de ses provinces, a condamné la visite de Mme Pelosi, y voyant un soutien américain au séparatisme taïwanais, et a mené des exercices militaires d’envergure.

Les relations officielles entre le gouvernement central de la Chine et sa province insulaire ont été rompues en 1949 après que les forces du Kuomintang, dirigées par Tchang Kaï-chek et défaites dans la guerre civile contre le Parti communiste chinois, se sont retirées à Taïwan. Les contacts commerciaux et informels entre l’île et la Chine continentale ont repris à la fin des années 1980. Depuis le début des années 1990, les deux parties ont commencé à communiquer par le biais d’organisations non gouvernementales – l’Association de développement des relations de Pékin à travers le détroit de Taïwan et le Fonds pour les échanges à travers le détroit de Taipei.

Ces derniers temps, les États-Unis critiquent vivement Pékin pour une éventuelle résolution par la force du « problème de Taïwan », mettant en garde la Chine contre les graves conséquences d’un conflit armé dans le détroit de Taïwan.

Plus tôt, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères de la Chine Hua Chunying a déclaré que seul Washington pourrait provoquer un conflit militaire entre la Chine et les États-Unis.


Alexandre Lemoine


 

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