Foire du livre de Francfort: l’écrivaine palestinienne Adania Shibli, privée de récompense?

Adania Shibli

 

     Un nouveau scandale témoignant l’OPA de l’entité sioniste non seulement sur le monde politico-économique, sportif et aussi de la culture.
Ainsi des médias allemands viennent de rapporter que la  cérémonie de remise du prix à l’écrivaine palestinienne Adania Shibli prévue à la Foire du livre de Francfort en Allemagne a été annulée.

Adania Shibli devait recevoir, le 20 octobre 2023, le prestigieux prix LiBeraturpreis à la Buchmesse qui se tient du 18 au 22 octobre. Selon les mêmes sources, la cérémonie a été annulée ou reportée car le livre de l’écrivaine «Détail mineur» a été qualifié d’antisémite.

La nouvelle a suscité l’ire de l’Union des écrivains arabes. Plusieurs écrivains et maisons d’édition arabes ont, d’ailleurs, annulé leur participation boycottant ainsi la foire.

Adania Shibli est née en Palestine en 1974. Elle vit entre Al Qods et Berlin. Titulaire d’un doctorat de l’Université de Londres-Est, elle enseigne la culture visuelle et la philosophie. Elle est, également, journaliste. Elle a écrit plusieurs romans, pièces de théâtre, nouvelles et essais. Elle a été distinguée à deux reprises par le Prix du jeune écrivain de l’année, de la Fondation Abdel Mohsin Qattan ; en 2001 et 2003.

Son livre pour lequel elle devait être primée à la Buchmesse, « تفصيل ثانوي » (Détail mineur, ndlr), a été publié en 2016. Il a été traduit en plusieurs langues notamment en allemand. Adania Shibli y raconte l’histoire d’une palestinienne violée puis tuée par des soldats israéliens en août 1949, soit un an après la Nakba, le premier exode forcé des Palestiniens.


Lire aussi :

           Le rêve palestinien de Yara El-Ghadban

Depuis le 7 octobre le Proche-Orient n’a jamais été aussi proche et les mots aussi impuissants. Seul Mahmoud Darwich, poète palestinien, poète troyen, poète des vaincus, peut dire par exemple Il n’existe pas chez moi de vision unique et définitive de l’autre. Celui qui m’a éduqué était juif, celui qui m’a persécuté aussi. La femme qui m’aimait était juive, celle qui me détesta aussi.

Yara El-Ghadban. © Marjorie Guindon
Une langue pleine de nuances et d’humanité que parle Yara El-Ghadban dont le cœur a vibré douloureusement en écoutant l’actualité le week-end dernier. Pour Yara El-Ghadban, 47 ans, c’est l’histoire d’un déracinement qui n’en finit pas. Une naissance à Dubaï, des parents réfugiés palestiniens, de multiples déménagements et une nationalité canadienne qui lui permet d’aller et venir jusqu’en Palestine. Musicologue, anthropologue, enseignante à l’université d’Ottawa, écrivaine, c’est le cœur lourd que nous l’accueillons autour de trois de ses livres aux Editions Mémoire d’encrier : Les racistes n’ont jamais vu la mer (dialogue avec Rodney Saint-Eloi), Je suis Ariel Sharon et Le parfum de Nour

Les choix musicaux de Yara El-Ghadban


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *