par Mohamed Rachid Cheriti*
« L’IA pourrait créer suffisamment de colère sur les réseaux sociaux pour déclencher une guerre : c’est possible ! ». Elon Musk. Au cours des trois dernières décennies, le monde a connu une succession répétée et rapprochée de crises sécuritaires, financières, politiques, et sanitaires, et en parallèle se sont développés des nouveaux secteurs notamment l’informatique, la nanobiologie, neurotechnologie, les télécommunications… etc. Notre société devient de plus en plus dépendante du tout numérique que ce soit du point de vue de connectivité de tous types d’objet, du pilotage de structures industrielles, d’échanges de données…etc. D’ores et déjà, le développement de l’intelligence artificielle (IA), l’avènement de la 5G, le déploiement de la nanobiotechnologie va modifier notre vie quotidienne, conditionnent nos méthodes de travail, et nos interactions sociales. Je cite un aperçu sur ces trois technologies précédentes ci-dessous :
Premièrement, l’intelligence artificielle qui est disponible en continu et n’est pas une fin en soi, elle n’est plus une série des logiciels informatiques mais c’est un ensemble de processus composés électronique , robotique… etc., c’est un moyen pour améliorer la vie des êtres humains, elle peut remplacer l’homme dans des tâches pénibles ou dangereuses, il est probable aussi de remplacer complètement les emplois humains, elle jouera un rôle très important dans plusieurs domaines tels que la médecine, l’industrie, le transport, la robotisation industrielle, les bâtiments, l’énergie… etc. elle peut même réaliser des romans policiers intéressants et plus amusants, simuler des êtres déjà décédés. Les systèmes d’IA segmentent des objets, diagnostic des maladies, entre dans la détection d’objets par exemple la détection et la reconnaissance faciale (actuellement, de nombreux systèmes de reconnaissance faciale sont capables d’identifier avec succès près de 100 % des visages, même sur des ensembles de données difficiles).
A l’inverse, les risques liés à cette technologie en matière du chômage technique qu’elle peut causer est en phase d’évaluation par des experts. L’IA a la capacité de créer des images synthétiques parfois impossibles à distinguer des vraies, et conduit à la création des deepfakes, elle peut même transformer nos échanges commerciaux et impacte notre environnement, elle peut diriger le monde où la liberté individuelle n’aura plus guère de sens, un monde complètement artificiel et sans âme.
Deuxièmement, la 5G, qui n’est pas généralisée et opérationnelle dans le monde entier, mais commence à se déployer sur tous les continents. La 5G permettra de connecter les personnes, les objets, les données, les applications, les réseaux, les systèmes de transport, les territoires…etc.
La 5G est aussi une porte ouverte à un monde ultra-connecté, ultra-automatisé, ultra-surveillé, robotisé. Les réseaux 5G deviendront les yeux et les oreilles de l’intelligence artificielle (un terme utilisé dans plusieurs articles), permettant la connexion d’un million de capteurs par kilomètre carré, ainsi que des communications sécurisées avec faible temps de latence nécessaires pour les applications critiques telles que les véhicules autonomes. En plus, des recherches sur la 6G sont déjà menées dans les laboratoires et les entreprises concernées, les premiers réseaux 6G seraient probablement opérationnels en 2028.
Troisièmement, La nanobiotechnologie est une branche de la biotechnologie qui implique l’utilisation de matériaux et de techniques à l’échelle nanométrique pour étudier les systèmes biologiques et développer de nouvelles technologies médicales. Cela implique l’intégration de la nanotechnologie et la biotechnologie pour créer des dispositifs, des matériaux et des systèmes à l’échelle nanométrique pour le diagnostic, le traitement, et la prévention des maladies, par exemple les systèmes d’administration de médicaments et les agents d’imagerie à l’échelle nanométrique. Cette discipline entre à l’avenir dans la conception des puces à ADN qui sont utilisées dans l’analyse d’expression ou le profil d’expression.
La combinaison de l’IA, la 5G, et la nanobiotechnologie
L’intelligence artificielle (IA), la 5G, et la nanobiotechnologie sont trois domaines distincts mais interconnectés qui peuvent se compléter mutuellement dans plusieurs applications. Ces technologies offrent des opportunités considérables, telles que les réseaux de communication ultrarapides, les avancées médicales révolutionnaires, et les capacités de manipulation génétique précises. Cette combinaison jouera en futur, des rôles intéressants dans plusieurs domaines tels que :
– En médecine par exemple, leur combinaison peut permettre des avancées dans la médecine personnalisée, les nanobiotechnologies peuvent être utilisées pour collecter des données nanobiologiques spécifiques d’un individu, la détection, le diagnostic et le traitement des maladies, ainsi que pour la compréhension fondamentale des processus biologiques, tandis que l’IA peut analyser ces données pour générer des recommandations de traitement personnalisées, la technologie 5G facilite la transmission rapide des informations entre les patients, les professionnels de la santé, et les systèmes d’IA. Bien que la 5G permettra une connectivité globale accrue, soutenant ainsi l’Internet des objets (IoT), l’IA et la nanobiotechnologie ouvrent des portes pour des applications médicales personnalisées et des progrès dans la lutte contre les maladies.
– En Agriculture, cette combinaison peut développer certaines techniques en Agriculture pour augmenter la qualité et l’efficacité des cultures agricoles, par exemple l’utilisation de capteurs qui recueillera des informations utiles sur l’état du sol, l’humidité, le pourcentage de sels minéraux…etc. et envoyer ces informations aux agriculteurs pour qu’ils prennent les mesures nécessaires pour assurer une bonne production. Elle peut même aussi s’intègrer dans l’irrigation programmée avec comme exemple les drones, les systèmes de prévisions météorologiques, et les dispositifs avancés de détection des incendies.
– En Industrie, ces technologies permettront de surveiller l’ensemble du produit, de la chaîne de production, jusqu’à la distribution en surveillant les conditions d’approvisionnement. Ces technologies peuvent remplacer certaines tâches de routines, minimiser le coût, améliorer la qualité des produits…etc. Cette traçabilité de bout en bout permet aux usines, en exploitation, d’optimiser la production et d’améliorer les performances de leurs employés.
– En Energie la combinaison entre dans la transition énergétique en particulier dans les énergies renouvelables en matière d’innovation des nouvelles sources propres et renouvelables, l’efficience de ces énergies, la gestion de la consommation d’énergies en évitant le gaspillage, et en luttant contre la précarité énergétique aussi. En outre, cette combinaison s’étale à plusieurs autres domaines tels qu’en Bâtiments, elle permet le recours aux cités et maisons intelligentes (la domotique), la connexion des appareils électroménagers par la technologie 5G, tandis qu’au nanobiotechnologie elle peut entrer dans la construction des matériaux de construction (ciments, briques, peintures, fenêtres, portes…etc.) moins consommatrices d’énergie. Néanmoins, l’usage de cette combinaison n’est pas exhaustif aux domaines précités mais peut s’étaler à autres domaines dans l’avenir non connus actuellement, telles que les robots soldats, les voyages ultra rapides, les hologrammes avancés, la mise en réseau des cerveaux…etc. parce que cette innovation est très récente et ouverte à des recherches précieuses.
Vers un monde crypté
Le développement futur d’un triptyque 5G-nonobiotechnologie-IA permettrait de reporter, transmettre, et traiter à la volée un grand nombre de données attenant aux secteurs de la santé, de la domotique, de l’automatisation des villes, de l’agriculture, ou de l’évolution des territoires, ceci permettant dans l’idéal d’optimiser simultanément la consommation des structures et le bien-être collectif.
Cette combinaison offre aussi un potentiel considérable pour améliorer les soins de santé, la recherche scientifique, et la médecine personnalisée, en facilitant la collecte et l’analyse de données à grande échelle et en permettant une communication rapide et fiable entre les dispositifs et les systèmes, peut contribuer aussi à la création d’interfaces neurales avancées pour faciliter la communication entre le cerveau et les systèmes de contrôle, échanges d’informations en temps réel entre les prothèses intelligentes, les implants neuronaux et les systèmes y afférant. La combinaison permettra davantage la digitalisation de tous les domaines, collecter les données biologiques spécifiques des individus et les mettra en réseaux, cela permet la domination et la maîtrise de la population.
Vers un monde chaotique
Si la combinaison de la 5G, de l’IA et de la nanobiotechnologie est traitée de manière négative, cela pourrait avoir des conséquences préoccupantes pour l’humanité. Voici quelques scénarios possibles d’impact négatif sur l’humanité. La perte de contrôle pourrait causer des risques existentiels, l’utilisation abusive de cette combinaison pourrait entraîner une violation de la vie privée, une exposition des données personnelles sensibles, et l’accroissement des inégalités sociales.
La surveillance généralisée et les manipulations génétiques non éthiques (la sélection génétique et les thérapies personnalisées) peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé et l’environnement.
Cette combinaison peut offrir des possibilités de manipulation génétique, notamment la modification du génome humain, si cela est utilisé de manière non éthique, cela pourrait avoir des conséquences imprévisibles sur les individus et les générations futures ainsi que des implications éthiques et morales complexes. Cependant, une dépendance excessive à ces technologies sans mesures de sauvegarde appropriées pourrait rendre l’humanité vulnérable à des défaillances techniques, à des cyberattaques, ou à des catastrophes naturelles. Cela pourrait avoir un impact dévastateur sur les systèmes critiques tels que les infrastructures de communication, de santé, de médias…etc.
Un avenir mystérieux
En fin de compte, l’impact de la combinaison de la 5G, l’IA et de nanobiotechnologie sur l’humanité dépendra de la manière dont ces technologies sont développées, mises en œuvre, et réglementées.
Il est important de favoriser un dialogue ouvert et inclusif entre les parties prenantes pour maximiser les avantages tout en atténuant les défis potentiels et en s’assurant que ces technologies sont utilisées pour le bien commun. Ces dispositifs high-tech peuvent nous aider à faire sens des nombreuses données qu’on a, pour mieux comprendre la vie et prendre de meilleures décisions, ce qui serait un objectif humaniste justement, et puis on pourrait aussi réfléchir aux risques qui nous semblent probables et à ce qu’on doit faire.
Par conséquent, l’inquiétude est devenue prépondérante lorsqu’une lettre ouverte d’un millier d’experts du secteur dont Elon Musk le P-DG de Tesla parmi, parue récemment dont ils réclament qu’il faut « mettre en pause » l’avancée de l’intelligence artificielle, ceux-ci souhaitent suspendre pendant six mois les recherches sur les systèmes plus puissants. De ce contexte, ces technologies soulèvent également des préoccupations, et produit une sorte de captation de l’attention vers des scénarios catastrophistes qui ne sont pas vraiment basés sur un raisonnement éclairé d’où les Etats essaient d’avoir des stratégies fermes parce qu’ils sentent que c’est déterminant pour leur futur. À cet effet, Il est crucial, pour tout le monde, d’adopter une approche équilibrée dans l’adoption de ces technologies, en mettant en place des réglementations appropriées et des cadres éthiques solides. La collaboration entre les parties prenantes, la transparence dans les décisions et les pratiques responsables sont essentielles pour maximiser les avantages positifs de ces technologies tout en minimisant les risques potentiels. Une gouvernance éclairée et une réflexion éthique continue sont nécessaires pour façonner l’avenir de la 5G, de l’IA et de la nanobiotechnologie de manière à promouvoir le bien-être de l’humanité. Il y a lieu pour les gouvernements de confier à des organismes spécialisés de l’éthique le rôle d’animation des débats public sur les principes éthiques qui doivent encadrer ces technologies, ensuite former et sensibiliser le grand public aux conséquences pratiques et d’être vigilant sur les usages spectaculaires et alarmistes du concept de ces technologies. %
*Ingénieur spécialisé dans le domaine énergétique
