Le sommet Russie-Afrique : Renforcement des relations entre la Russie et l’Afrique

Sommet Russie-Afrique 2023

Le deuxième sommet Russie-Afrique se tient du 27 au 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg. Contrairement à sa première édition, son programme est consacré à un éventail de sujets plus large, incluant la coopération humanitaire et économique.
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Le sommet Russie-Afrique, qui se tiendra à Saint-Pétersbourg, est l’occasion pour les dirigeants africains et russes de renforcer leurs relations et d’explorer de nouvelles opportunités de coopération. Cet événement important intervient quatre ans après le premier sommet qui s’est tenu à Sotchi, en présence de 45 chefs d’État et de gouvernement. Depuis lors, les relations entre la Russie et l’Afrique ont connu une évolution significative.

 

L’évolution des relations russo-africaines

La Russie a accru sa présence sur le continent africain au cours des dernières années, en développant des partenariats économiques et militaires avec différents pays. Cette présence prend différentes formes, allant des intérêts commerciaux à des partenariats militaires, notamment avec le groupe Wagner. Cependant, certains experts estiment que la Russie n’a pas de stratégie claire en Afrique, mais plutôt une présence basée sur ses intérêts.

D’un autre côté, les pays africains tirent également des avantages de cette relation avec la Russie. Ils bénéficient de l’alimentation, de l’armement et de l’appui militaire russe, qui contribuent à leur stabilité politique et à leur maintien au pouvoir. Cependant, cette relation soulève également des questions, notamment en ce qui concerne les mercenaires de Wagner et leur rôle sur le continent africain.

Le contexte du sommet Russie-Afrique

Le sommet Russie-Afrique se déroule dans un contexte particulier, marqué par les pressions occidentales et la guerre en Ukraine. Certaines tensions subsistent entre la Russie et certains pays africains en raison de l’évolution de la situation en Ukraine. Néanmoins, la plupart des pays africains seront représentés lors de ce sommet, témoignant de l’intérêt et de l’importance qu’ils accordent à leur relation avec la Russie.

Vladimir Poutine, le président russe, évoquera lors du sommet le « nouvel ordre mondial » ainsi que la guerre en Ukraine. Il rassurera également les pays africains quant à la capacité de la Russie à remplacer les céréales ukrainiennes, suite à la non-reconduction de l’accord d’exportation. Ces sujets suscitent des inquiétudes chez de nombreux pays africains, qui dépendent des céréales ukrainiennes.

Les enjeux du sommet

Le sommet Russie-Afrique est l’occasion de renforcer la coopération politique et économique entre la Russie et l’Afrique. Les discussions porteront sur des objectifs spécifiques visant à promouvoir le développement durable et le progrès social et économique des pays africains. Les domaines clés de coopération incluent le commerce, l’investissement, la lutte contre la pauvreté, la formation du personnel, la sécurité alimentaire et le changement climatique.

La Russie soutient les aspirations des pays africains à la stabilité et au progrès. Elle s’engage à aider ses partenaires africains à renforcer leur souveraineté nationale et culturelle, ainsi qu’à résoudre les problèmes régionaux et mondiaux de manière collective. Ce sommet permettra de renforcer les relations russo-africaines et de les rendre plus cohérentes et complètes.

La présence russe en Afrique

La présence russe en Afrique est diversifiée, avec des partenariats économiques et militaires dans plusieurs pays. Le groupe Wagner, une société militaire privée russe, joue un rôle important dans cette présence. Il est présent dans des pays tels que le Soudan, la République centrafricaine, le Mali et la Libye, offrant des services de conseil militaire et de sécurité.

En Centrafrique, par exemple, la présence russe est particulièrement visible. Depuis 2018, le président Faustin-Archange Touadéra a accordé des concessions minières, du bois et du café à Wagner en échange de services de sécurité. Cependant, cette présence suscite également des préoccupations, notamment en ce qui concerne la modification de la Constitution pour permettre au président de se maintenir au pouvoir.

Les défis et opportunités

Ce sommet offre l’opportunité de discuter des défis et des opportunités auxquels sont confrontés les pays africains et la Russie. Il permettra de renforcer les liens économiques, politiques et culturels entre les deux parties. Les discussions porteront sur des sujets tels que le renforcement de la coopération commerciale, les investissements dans les infrastructures, la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques.

Il est essentiel de développer une coopération mutuellement bénéfique qui favorise la prospérité et le développement durable des pays africains. Cela nécessite un engagement continu et une volonté de travailler ensemble pour relever les défis actuels et futurs.

Conclusion

Le sommet Russie-Afrique est une occasion unique de renforcer les relations entre la Russie et l’Afrique. Il permettra de discuter des défis et des opportunités auxquels sont confrontés les deux parties et de promouvoir une coopération mutuellement bénéfique. Ce sommet témoigne de l’importance croissante de l’Afrique dans le monde multipolaire émergent et de l’engagement de la Russie envers le continent africain.

En travaillant ensemble, la Russie et l’Afrique peuvent surmonter les défis et réaliser un développement durable et progressif. Ce sommet marque une étape importante dans le renforcement des relations russo-africaines et ouvre la voie à de nouvelles opportunités de coopération dans les années à venir. Il s’agit d’une occasion précieuse pour les dirigeants africains et russes de se rencontrer, d’échanger et de construire un avenir meilleur pour leurs pays et leurs peuples./


  « Scandaleux »: comment le Kremlin qualifie les pressions occidentales sur les pays africains

Kremlin de Moscou - Sputnik Afrique, 1920, 26.07.2023
Moscou dénonce la campagne de boycott menée par l’Occident qui procède à toute sorte de pressions sur les pays africains pour qu’ils ne participent pas au deuxième sommet Russie-Afrique, selon le porte-parole du Kremlin.
Les pressions non déguisées exercées par les États-Unis, la France et certains autres pays sur les États africains n’empêcheront pas le deuxième sommet Russie-Afrique de se tenir à Saint-Pétersbourg les 27 et 28 juillet, a déclaré ce 26 juillet Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe.
« Il s’agit d’une ingérence absolument flagrante et effrontée des États-Unis, de la France et d’autres États, par le biais de leurs missions diplomatiques dans les pays africains, qui tentent de faire pression sur les dirigeants de ces pays afin d’empêcher leur participation active au forum. C’est un fait, c’est absolument scandaleux, mais cela ne nuira pas à la tenue réussie du sommet », a indiqué M.Peskov aux journalistes.
Selon le porte-parole du Kremlin, le moindre nombre de chefs d’État au sommet Russie-Afrique est surtout lié à leurs propres souhaits, mais les pressions exercées par les États-Unis ont également joué un rôle.
« En ce qui concerne la réduction du nombre de dirigeants étrangers qui sont venus [assister au sommet], c’est effectivement ce qu’il s’est passé. Cela est dû en grande partie aux plans de travail des dirigeants, mais bien sûr, il y a un peu de ce dont nous avons discuté avec vous plus tôt », a-t-il précisé.
Le 25 juillet, M.Peskov avait déjà condamné les tentatives de certains pays occidentaux de dissuader les pays africains de participer au deuxième sommet Russie-Afrique.

Un accueil chaleureux

M.Peskov a ajouté que la Russie était heureuse d’accueillir les chefs d’État et de gouvernement qui sont déjà arrivés, ainsi que tous les autres représentants des nations africaines.
« Nous nous attendons à un sommet très chargé et productif dans les jours à venir », a-t-il souligné.
La semaine dernière, la diplomatie russe avait annoncé que 49 délégations prendraient part au sommet. Au total, 17 Présidents, cinq vice-Présidents, quatre chefs de gouvernement et un chef de parlement figureront parmi les participants.
Le deuxième sommet Russie-Afrique se tiendra à Saint-Pétersbourg les 27 et 28 juillet. Des discussions sur le nucléaire civil, les technologies spatiales, la création de nouvelles routes logistiques, la souveraineté alimentaire et la stabilité du marché des engrais seront au menu.

Lors du Premier sommet Russie-Afrique, qui s’est tenu en octobre 2019 dans la station balnéaire russe de Sotchi, des représentants officiels des 54 pays africains ont été présents. Quarante-cinq d’entre eux étaient représentés par des chefs d’État et de gouvernement.


   Message de Poutine à l’Afrique : «Unir nos forces pour la paix, le progrès et un avenir prospère»

 

Alors que Sommet Russie-Afrique se prépare à débuter, le président russe a écrit un article destiné aux médias et au grand public des pays africains. Dans son message Vladimir Poutine partage sa vision de développement des relations russo-africaines, dans le ferme objectif de mettre en place et de donner un élan supplémentaire aux domaines de coopération prioritaires du travail conjoint pour les prochaines décennies de ce XXIe siècle.

A l’approche du deuxième Sommet et du Forum économique et humanitaire Russie-Afrique, prévus les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine a rédigé un article intitulé «La Russie et l’Afrique: unir nos efforts pour la paix, le progrès et un avenir prospère» à l’intention des médias du continent africain. Le texte a été publié sur le site du Kremlin en plusieurs langues, dont le français.

«À la veille de ces événements représentatifs à grande échelle qui réuniront des chefs d’État et de gouvernement, des entrepreneurs, des scientifiques et des personnalités publiques, je voudrais partager avec les lecteurs des médias majeurs du continent africain ma vision du développement des relations russo-africaines. Je voudrais aussi désigner les axes de coopération qui sont prioritaires pour notre travail commun dans les décennies à venir du XXIe siècle», a noté le leader russe dans son article.

Le président de la Fédération de Russie a souligné que Moscou attachait une grande importance au futur sommet, à l’issue duquel il était prévu d’adopter une déclaration globale et une série d’autres documents. Dans son article, le dirigeant russe a évoqué l’histoire des relations entre l’URSS puis la Russie et les pays d’Afrique, en soulignant que Moscou respectait toujours le principe de «solution africaine aux problèmes africains» et était solidaire avec les Africains dans leur lutte pour l’autodétermination. Il a particulièrement insisté sur le partenariat entre la Russie et l’Afrique à l’heure actuelle où les contours d’un nouvel ordre mondial multipolaire, qui sera plus juste, se dessinaient.

Le président russe a également abordé la coopération économique et commerciale, en notant une augmentation du chiffre d’affaires entre la Russie et les pays d’Afrique et en prêtant une attention particulière aux livraisons de denrées alimentaires en Afrique et à la situation concernant l’accord céréalier. M. Poutine a notamment confirmé que la Russie était en mesure d’assurer les livraisons en remplacement des céréales ukrainiennes aussi bien à titre onéreux que gratuit, d’autant plus que la Russie s’attendait à une récolte record cette année. Globalement, le président russe a fait remarquer que malgré les sanctions la Russie continuerait à œuvrer énergiquement pour organiser les livraisons de céréales, d’aliments et d’engrais sur le continent africain.

Par ailleurs, Vladimir Poutine a parlé dans son article de la formation de cadres, de la coopération dans les domaines social, de la culture, des sports et des médias, ainsi que de la coopération avec l’Union africaine et d’autres organisations d’intégration régionale.

De manière générale et comme Observateur Continental l’avait précédemment noté – le deuxième Sommet Russie-Afrique, ainsi que celui des BRICS, seront incontestablement les grands événements de cette période estivale et de l’année en cours. N’en déplaise aux nostalgiques de l’unipolarité qui ont tenté inlassablement, et continuent à le faire, en vain, à nuire au bon déroulement des dits sommets. Des rendez-vous si pleinement représentatifs de l’ordre multipolaire international contemporain.

Au vu du nombre de nations du grand continent africain, dont le positionnement à venir sera fort probablement décisif pour les affaires internationales du monde moderne, ayant déjà confirmé leur participation au Sommet Russie-Afrique – il est une fois de plus évident que les gesticulations ridicules d’une extrême minorité planétaire qui n’arrive toujours pas à se défaire de sa mentalité néocoloniale et d’extrême arrogance – ne changeront absolument rien pour la suite des événements et développements des partisans de la multipolarité. Des partisans représentés par l’écrasante majorité mondiale.

Mikhail Gamandiy-Egorov


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