Martin Griffiths : «une nouvelle atrocité à Jabaliya encore plus terrifiante»

 

Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a dénoncé mercredi le bombardement du camp de réfugiés de Jabaliya qui a fait des dizaines de martyrs, décrivant «la dernière atrocité en date frappant les habitants de Ghaza».

«C’est simplement la dernière atrocité en date frappant les habitants de Ghaza», où les agressions sont entrées dans une phase «encore plus terrifiante, avec des conséquences humanitaires de plus en plus épouvantables», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Des dizaines de Palestiniens sont tombés en martyrs dans le bombardement mardi du plus grand camp de réfugiés de la bande de Ghaza. L’armée d’occupation sioniste a de nouveau bombardé mercredi le camp de Jabaliya.

«A Ghaza, des femmes, des enfants et des hommes meurent de faim, sont traumatisés et tués dans des bombardements. Ils ont perdu toute foi en l’humanité et tout espoir dans l’avenir», a insisté Martin Griffiths, de retour d’un déplacement en Cisjordanie occupée.

«Pendant ce temps, le monde semble incapable, voire réticent à agir. Cela ne peut pas continuer», a-t-il ajouté, appelant à permettre l’entrée de plus d’aide humanitaire à Ghaza.

«Un échec à agir maintenant aura des conséquences bien au-delà de la région, parce que c’est une crise mondiale», a-t-il mis en garde.


        Démission d’un haut responsable de l’ONU face au génocide

Le directeur du Bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Craig Mokhiber, a annoncé, mardi soir, sa démission de son poste, en signe de protestation contre «l’impuissance de l’ONU à arrêter le génocide» que commet l’entité sioniste contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée et la «complicité» de plusieurs États avec l’occupant.»Ce sera ma dernière communication officielle avec vous en tant que directeur du Bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. J’écris à un moment de grande angoisse pour le monde, y compris pour nombre de nos collègues. Une fois de plus, nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux, et l’Organisation que nous servons semble impuissante à l’arrêter», a écrit M. Mokhiber dans une lettre adressée au Haut-Commissaire, Volker Turk.»Ayant enquêté sur les droits de l’homme en Palestine depuis les années 1980, vécu à Ghaza en tant que conseiller des droits de l’homme de l’ONU dans les années 1990 et mené plusieurs missions de défense des droits de l’homme dans le pays avant et depuis, cela me touche profondément», a, en outre, écrit le désormais ex-responsable onusien des droits de l’homme. Précisant qu’il est avocat spécialisé dans les droits de l’homme avec plus de trois décennies d’expérience dans le domaine, M. Mokhiber a noté que bien que le concept de génocide fait souvent l’objet d’»abus politiques», le gouvernement et l’armée sionistes «ne laissent aucune place au doute ou au débat».»A Ghaza, des habitations civiles, des écoles, des églises, des mosquées et des établissements médicaux sont attaqués sans motif tandis que des milliers de civils sont massacrés. En Cisjordanie, y compris à El-Qods occupée, les maisons sont saisies et réaffectées uniquement sur la base de la race, et de violents pogroms de colons sont accompagnés par des unités de l’armée (sioniste). Partout dans le pays, l’apartheid règne», a-t-il dénoncé. Pour le défenseur des droits de l’Homme, ce qui se passe dans les territoires palestiniens «est un cas d’école de génocide», affirmant que «le projet colonial européen, ethno-nationaliste, en Palestine est entré dans sa phase finale, vers la destruction accélérée des derniers vestiges de la vie palestinienne indigène en Palestine». Selon lui, «les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni et d’une grande partie de l’Europe sont entièrement complices de cet horrible assaut» au mépris des Conventions de Genève.

Des Palestiniens cherchent des survivants après une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Nusseirat, dans la bande de Gaza, mardi 31 octobre 2023.        [AP Photo/Doaa AlBaz]

26e jour de l’agression sioniste: Les réfugiés du camp de Djabalia bombardés deux jours de suite

                             par Mohamed Mehdi

La 26e journée de l’agression sioniste a été marquée par le deuxième bombardement de Djabalia (après celui de la veille) le plus grand camp de réfugiés de la bande de Ghaza où se tassent environ 115.000 habitants dans une superficie de l’ordre de 1 km2. A plus de 400 Ghazaouis touchés, entre martyrs et blessés, lors du premier bombardement, il faut ajouter plusieurs dizaines de martyrs et autant de blessés dans le second bombardement de Djabalia.

Commentant ces massacres, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR) a estimé hier que «les attaques israéliennes violent les principes du droit international». La porte-parole de cette institution onusienne, Elizabeth Trussell, dans une déclaration à Al Jazeera, a exprimé ses «vives préoccupations par le nombre de civils tués à Ghaza». «Nous sommes préoccupés par le fait que les opérations israéliennes ne sont pas conformes au droit international. Nous avons documenté ces crimes contre l’humanité, et nous continuerons à documenter les violations d’Israël qui utilise des explosifs à fort impact dans la bande de Ghaza, où la plupart des victimes sont des enfants».

Mme Trussell a également déclaré que l’OHCHR «exige la libération des otages détenus chez le Hamas» et a exhorté «toutes les parties au conflit à respecter le droit de la guerre».

L’armée sioniste enregistre d’importantes pertes au sol

Depuis le 7 octobre dernier, l’armée d’occupation préfère continuer à bombarder, grâce à la supériorité aérienne que lui accordent les «avions de combat» livrés par les Etats-Unis, au lieu d’aller au sol affronter les combattants de la résistance palestinienne, car cet exercice à haut risque lui a coûté déjà de très nombreuses pertes parmi ses soldats mais aussi des équipements.

Ainsi en une seule journée, les soldats sionistes ont enregistré au moins 14 tués dans leurs rangs. C’est la chaîne israélienne 13, citée par Al Jazeera, qui a rapporté que le nombre de morts parmi les soldats sionistes lors des affrontements au sol qui ont eu lieu mardi avec la résistance palestinienne s’élevait à 14.

Un chiffre qui est «loin de correspondre à la réalité», selon la résistance. Toujours selon Al Jazeera, citant un «commandant de terrain des Brigades Al-Qassam», le nombre de morts parmi les soldats d’occupation «est supérieur à ce qui est annoncé». Ce dernier a rappelé que la résistance a ciblé plusieurs véhicules blindés israéliens lors des affrontements au sol sur plusieurs axes au nord de Ghaza.

Rien que pour la journée de mercredi, les Brigades Al-Qassam ont annoncé avoir détruit 4 véhicules militaires et tué les membres d’une force d’infanterie stationnée à l’intérieur d’un bâtiment à Beit Hanoun dans le nord-est de la bande de Ghaza.

Hamas : un mouvement de libération nationale

Dans un communiqué rendu public hier par le Hamas, signé par Izzat Al-Rishq, membre du bureau politique, le mouvement de résistance palestinienne affirme suivre avec «beaucoup d’intérêt et apprécie les positions et déclarations officielles qui refusent de qualifier le Hamas, les Brigades Al-Qassam et la résistance palestinienne de «terroristes»».

«Nous exprimons notre gratitude pour ces déclarations faites par les présidents turc et algérien, le Premier ministre malaisien et aujourd’hui par le ministre omanais des Affaires étrangères, qui ont clairement exprimé que le mouvement Hamas est un mouvement de libération nationale qui défend sa terre, son peuple et ses lieux sacrés, jusqu’à la création d’un État palestinien, doté d’une pleine souveraineté, avec Jérusalem pour capitale».

Dans ce contexte, le communiqué appelle «tous les pays arabes et islamiques et les peuples libres du monde à imiter ces positions honorables, qui soutiennent les droits de notre peuple et ses aspirations à la liberté et à l’autodétermination, et qui expriment la vérité de la justice de notre cause nationale et notre résistance légitime, face à une brutale occupation terroriste nazie, qui constitue la plus dangereuse et la plus longue occupation de remplacement au monde». Sur le même registre, plusieurs pays d’Amérique latine ont annoncé mardi le rappel de leurs ambassadeurs au sein de l’entité sioniste en riposte aux crimes commis à Ghaza. Il s’agit de la Bolivie, du Chili et de la Colombie.

Pour le ministère des Affaires étrangères chilien, Jorge Carvajal, «les violations du droit humanitaire d’Israël dans la bande de Ghaza sont inacceptables».

Sur X (ex-Twitter) le président colombien Gustavo Petro a déclaré que «si Israël ne cesse pas le massacre du peuple palestinien, nous ne pouvons pas rester dans ce pays».

La Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste «en signe de rejet et de condamnation de l’offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée menée dans la bande de Ghaza».


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