GECF : la Déclaration d’Alger met fin à toutes les dérives pour disqualifier le gaz

 

 par Reghis Rabah*

Ces dévoiements ainsi identifiés peuvent viser des desseins commerciaux liés à la promotion des infrastructures et des équipements des énergies renouvelables comme ils peuvent être d’ordre géopolitique pour entraver les corridors d’échange de l’approvisionnement du gaz naturel, sous toutes ses formes là où il est très demandé.

La déclaration dans sa forme a été brillamment réfléchie pour passer l’ensemble des messages d’une manière politiquement correcte avec un langage très pédagogique.

Elle est aussi cohérente avec l’esprit d’une organisation « consultative » en phase avec ses 6 précédentes déclarations qu’elle met à la disposition de l’opinion internationale dans son site. Elle est équilibrée pour avoir pris en considération l’ensemble des préoccupations de ses membres permanents et observateurs y compris le dernier venu le Sénégal. Juste pour un rappel, la Maurétanie et le Mozambique passent du statut « observateurs à permanents », tandis que le Sénégal adhère comme membre observateur, probablement dans un premier temps. Dans ce cadre justement, nous passerons en revue, plus loin, ces inquiétudes de chacun des membres qui justifient l’unanimité de sa validation avec une facilité déconcertante. Elle est aussi ordonnée dans sa forme pour stresser sur les messages dans le contexte du paragraphe pour plus d’éclaircissement tout en évitant les quiproquos qui peuvent induire l’opinion internationale par des bruits inutiles et fallacieux. En dépit de ce respect dans la pédagogie de sa rédaction le Dr. Mohamed Hamel, en tant qu’homme de terrain, de par ses responsabilités, vit ce freinage de visu, n’a pas pris avec le dos de la cuillère, pour dénoncer d’une manière crue ces détracteurs d’une énergie considérée, dès le début du siècle, comme celle qui l’accompagnera. En effet, dans son allocution à l’ouverture du 7e Sommet sous la présidence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Centre International des Conférences ‘Abdelatif Rahal’, il a indiqué, chiffres à l’appui, que «l’âge d’or du gaz naturel est devant nous et non derrière nous», actuellement. Ceci apparaît sur le leur rapport « Global Gas Outlook 2050 » présenté lors de la réunion des ministres, ce vendredi. La demande mondiale de gaz naturel devrait augmenter de 34% et sa contribution au mix énergétique mondial passera de 23% actuellement à 26% d’ici à 2050. Cette analyse est développée principalement sur la base du Global Gas Model (GGM), un modèle qui présente une polyvalence remarquable et offrant des prévisions complètes du bilan énergétique sur la base de 136 pays et plus de 80 agrégations régionales, tout en assurant que « ce GGM » couvre 35 combustibles et 37 secteurs et constitue une base solide pour les projections perspicaces et détaillées, présentées dans ce rapport. Le Secrétaire général du GECF devait aller plus loin en considérant cet appel à arrêter l’investissement dans le domaine de l’industrie de gaz, en prétextant de protéger l’environnement, fortement rassembleur est « un appel trompeur » qui aboutirait, s’il n’est pas combattu sans merci au « retour de l’utilisation du charbon justement avec des retombées négatives sur cet environnement en plus grave. » (01)

Les principes qui ont guidé le déroulement de ce Sommet

Le premier principe canonique et respecté à la lettre est celui d’une « vision commune » partagée par tous les membres pour la cohésion de l’Organisation en fonction, bien entendu, de ses objectifs statutaires. Cette démarche primordiale vise la cohésion pour aborder toutes les questions avec pragmatisme dans l’intérêt du groupe. Chacun devra trouver son compte. Le second principe est lié à l’approche du problème d’une manière conciliante, concertante et surtout inclusive pour « préserver les intérêts du producteur et celui du consommateur » comme l’a souligné le président de la République, dès l’ouverture du Sommet des chefs d’Etats et des gouvernements, le samedi 2/3/2024. La question des prix n’a pas été abordée comme le pensaient de nombreux analystes sous un angle « offensif » mais celui de leur revendication historique celle de revenir et favoriser des contrats moyen et long terme pour préserver leurs investissements en développant les gisements délinées, et pourquoi ne pas investir dans les nouveaux blocs d’exploration. La garantie de ce genre de contrat est le seul gage pour obtenir cette préservation des intérêts des deux côtés. Quant au prix, la déclaration à travers des négociations dans les deux sens, aspire à un prix au moins « équitable » ce qui est légitime. Il reste, bien entendu, que les membres à l’unanimité « condamnent toutes les restrictions économiques unilatérales entreprises sans l’approbation préalable du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que l’application extraterritoriale de toutes mesures, lois et réglementations nationales à l’encontre des pays membres du GECF qui impactent négativement le développement et le commerce du gaz naturel et mettent en péril la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel. » Le terme défendre cette restriction ne figure pas dans cette déclaration comme le mentionnent par inadvertance certains car change la donne tout de même. (02). Les membres ne nient pas les préoccupations du programme des Nations Unies pour la réalisation des objectifs du développement durable et la prise en charge des besoins énergétiques mondiaux si croissants. Ce programme mise sur le gaz et le GECF en est partisan et conscient. La croissance économique vise le progrès social, tout en préservant l’environnement, constitue les trois piliers de ce développement durable. Il montre ainsi que sa démarche pour promouvoir le gaz naturel comme accompagnateur de la transition dé-carbonée progressivement est complètement en phase avec le programme des Nations Unies. Les membres réitèrent leur « détermination » de poursuivre la promotion du gaz naturel comme une source d’énergie « abondante, abordable, flexible et fiable ». Ils exploiteront et développeront les technologies du gaz naturel la plus respectueuse de l’environnement avec efficacité et durabilité.

Encourager le développement de l’expertise et des mécanismes du GECF pour les communs afin de le conforter en tant que « plateforme leader de dialogue et de coopération sur les questions liées au gaz naturel. » Inciter tous les concernés par cette ressource accompagnatrice aux services qu’offre l’Institut de Recherche sur le Gaz (GRI) qui vient d’être inauguré à Alger pour « élargir la coopération dans, entre autres, les technologies du gaz naturel, la recherche scientifiquement orientée et le renforcement des capacités axées sur l’innovation. »

Que gagnent les uns et les autres dans cette organisation ?

Le media français ‘BFM’ qui n’a pas manqué comme de nombreux titres et sites internet ont commenté cet évènement avait donné une importance capitale en titrant que « les exportateurs de gaz se réunissent à Alger » et juste un petit rappel d’une évidence que « l’Algérie est le premier exportateur de gaz en Afrique. » Les deux commentaires restent incomplets pour juger d’un évènement organisé par un Forum qui détient 70% des réserves mondiales et fournit 40% de sa production au monde. Est-ce que cela laisse comprendre que l’Algérie s’est proposée pour atteindre un tel degré de réussite de ce sommet pour son intérêt d’exportateur « principalement en Europe » ? L’Opinion qui titre que « Abdelmadjid Tebboune veut créer un pont gazier entre l’Europe et l’Afrique » (03) Ou « Tebboune a-t-il déjoué les plans de Mohamed VI sur le gaz Sénégalais » ? (04) Croire à de telles idées, c’est méconnaitre l’Algérie et son histoire. Ainsi moins de deux ans après son indépendance d’une colonisation qui a duré plus de 130 ans, en plein problème lié à la vacance des moyens de production avec une pénurie des ressources humaines, face à une crise financière accrue, subissant le calcul d’un Code Pétrolier Saharien qui été en faveur de l’ancien colonisateur, elle a d’abord pensé aux Africains. Comment ? Dans le cadre de la préparation de la récupération de ses ressources minières, processus prévu dans les documents doctrinaux (Charte d’Alger et Congrès de Tripoli), fortement soutenue par l’ex URSS, elle avait créé un Centre de formation pour préparer la relève pour ses infrastructures pétrolières et gazières mais a insisté auprès de son partenaire soviétique pour lui donner une portée africaine parce que nos frères africains subissent la même chose. Ainsi, est née en 1964, le Centre Africain des Hydrocarbures et du Textile (CAHT) qui a formé les cadres de tous les pays africains dont les Sénégalais et les Marocains et d’autres comme les Sud-Américains, Vietnamiens, etc.

Cette formation qui est ouverte à ce jour dans un cadre universitaire, a été faite sous forme d’aide par un pays en pleine organisation de son économie. Aujourd’hui des centaines d’ingénieurs et techniciens supérieurs dans le domaine des hydrocarbures ont repris déjà la relève dans des postes de hautes responsabilités ont eu le temps d’apprécier, de par leur expérience en Algérie les capacités de disponibilité de ce pays envers l’Afrique.

L’Algérie d’aujourd’hui bis répéta pour l’Afrique

Il faut rappeler que l’Algérie jouit d’une expérience appréciable dans l’exploration, la production, le transport et la commercialisation du gaz naturel. Elle est la première au monde à avoir construit une unité, peu de temps après son indépendance, qui liquéfie le gaz naturel pour le transporter liquide dans les méthaniers sur les longues distances. Elle maîtrise les quatre procédés de liquéfaction. Spécialement pour le gaz, elle lui a dédié tout un département en partenariat avec les Américains à l’Institut Algérien du Pétrole (IAP), aujourd’hui sous l’égide de Sonatrach.

Les cadres formés dans le gaz sillonnent le monde notamment au Moyen-Orient. En amont, elle a fait un exploit mondial de donner au gisement de gaz Hassi R’mel, l’un des plus grands au monde, un troisième souffle après 63 ans de production par les procédés de « boosting » dans sa phase 3.

Elle est très appréciée en Europe, son marché traditionnel pour être qualifiée par l’Union Européenne de « fiable » parce qu’elle a montré qu’on peut compter sur elle pour l’approvisionnement de ses clients et respecte les clauses contractuelles à la lettre. Connue par le monde qu’elle ne croise pas la relation politique avec celle commerciale, la preuve est donnée par l’Espagne, en dépit d’une divergence de vue, elle est, à ce jour, son premier fournisseur avec près de 30% de ses besoins en gaz aussi naturel que liquéfié. Partant, l’UE est prête aujourd’hui et elle y tient à consolider et développer ses relations avec l’Algérie.

Cette position favorisée en Europe servira de courroie de transmission pour instaurer ce dialogue Win-Win entre le GECF et l’UE pour placer le gaz en Europe et facilite l’acheminement du gaz pour ceux qui le ramènent par les voies difficiles dépendant de l’ampleur des conflits en cours : tensions en mer Rouge, le contrôle drastique du détroit d’Ormuz.

Le contournement de ces obstacles augmente le coût du transport et rend le GNL, ramené de loin, peu concurrentiel. Pour les autres membres observateurs, ils peuvent bénéficier, en plus, de cette expérience du service du Centre de recherche et de la formation de leurs cadres pour l’entité que vient de créer le GECF en Algérie. Il faut, au passage, rappeler que l’UE a constaté de visu que l’Algérie a fait plus pour l’Europe que ce continent en a fait pour lui-même, elle a dépensé ses revenus pétroliers et gaziers pour des infrastructures gazières avec 3 sorties vers l’Europe, d’une capacité totale de transport de plus 80 milliards de m³, en ne comptant pas le Gazoduc Maghreb Europe (GME) fermé. Après avoir capitalisé et consolidé le savoir et le savoir-faire pétrolier et gazier. Il est grand temps de tout fertiliser : le choix est tout indiqué SUD- SUD

*Economiste Pétrolier

Renvois

(01)-https://www.elmoudjahid.dz/fr/l-evenement/mohamed-hamel-sg-du-gecf-on-est-toujours-a-l-age-d-or-du-gaz-214249?fbclid=IwAR3N9638j VMzOyti02H3cYveU5fMzd42 UReaRpREehNv4pwOWclbTC4Kwa8

(02)-https://www.elmoudjahid. dz/fr/l-evenement/7e-sommet-du-forum-du-gecf-declaration-d-alger-le-texte-integral-214246?fbclid=IwAR0b ETGA9uqkijjWs3Ww8UcfS-ONoFGS5IV52RC5xunJg3d2hwY4_NeDg2c

(03)https://l.facebook.com/l.php? u=https%3A%2F%2Fflip.it%2FhrtEF4%3 Ffbclid%3DIwAR1EkiiC Or4hLrlAhaHrG3VO4F jdArE1fSarLU8EZQbqAV ZZyrheLTlkmqI&h=AT2L7 uBXnZhZKCaNF05ifPeY75EwzoqU8C vHIbp7hMHAydw5mOYCtY7 WA2qHlBQPfx81yHsEg2qqj hDb6Qkft9A3iS9eTu Df0JlKFGZ6DMcqdQIgHy1 jb8BCYxrooH16a0pkmw

(04)https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F %2Fflip.it%2FL0lqA2%3Ff bclid%3DIwAR0H4nbl EnFxqs_clYXtQ8zPruE3smCMWkk4_rh-PZl4fHtOm V7fcPTg_Ws&h=AT2L7uBXnZhZKCaNF05ifPe Y75EwzoqU8CvHIbp7hM HAydw5mOYCtY7WA2 qHlB QPfx81yHsEg2 qqjhDb6Qkft9 A3iS9eTuDf0JlKFGZ6DMcqdQIg Hy1jb8BCYxrooH16a0pkmw


                                    7e Sommet du GECF : Déclaration d’Alger

Le 7e Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) a clôturé ses travaux samedi à Alger, sous la présidence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, par l’adoption de la Déclaration d’Alger, dont voici la traduction du texte intégral:

« Nous, chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du Forum des Pays exportateurs de gaz (GECF), sur invitation de Son Excellence, M. Abdelmadjid Tebboune, Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire, réunis dans la ville historique d’Alger le 2 mars 2024 pour le 7e Sommet du GECF, dans un esprit de solidarité et de coopération,

Premièrement,

Rappelant les Déclarations des Sommets du GECF tenus à Doha (Qatar) en 2011, à Moscou (Russie) en 2013, à Téhéran (Iran) en 2015, Santa Cruz de la Sierra (Bolivie) en 2017 et Doha (Qatar) en 2022.

Deuxièmement,

Réaffirmant:

1- Les droits souverains absolus et permanents des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel.

2- Notre engagement envers les objectifs du GECF et notre détermination à renforcer le rôle du Forum tout en soulignant sa contribution à la sécurité, à l’équité et à la pérennité énergétiques mondiales.

3- Notre effort pour gérer efficacement et encourager l’utilisation des ressources gazières naturelles des pays membres, visant à promouvoir un développement durable qui profite à la fois aux producteurs et aux consommateurs.

4- L’importance de la coopération et de la coordination entre les pays membres pour le développement de la recherche, de l’innovation, des connaissances et du transfert de technologies liés au gaz naturel, ainsi que pour le partage des meilleures pratiques et la promotion du renforcement des capacités.

5- Notre soutien à un dialogue solide et significatif entre les producteurs, les consommateurs, et les autres parties prenantes concernées, en vue d’assurer la sécurité de la demande et l’approvisionnement, favoriser la stabilité du marché et plaider pour des marchés du gaz naturel transparents, sans entrave et non discriminatoires.

Troisièmement,

Reconnaissant:

1- Le rôle fondamental du gaz naturel dans la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies, la prise en charge des besoins énergétiques mondiaux croissants et la garantie d’un accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne pour tous.

2- Les contributions du gaz naturel, ami de l’environnement, à la lutte contre les changements climatiques et son importance pour consacrer des transitions énergétiques justes, équitables, ordonnées, inclusives et durables, tout en tenant compte des circonstances, capacités et priorités nationales et que la croissance économique, le progrès social et la protection de l’environnement sont trois piliers étroitement liés et complémentaires du développement durable.

3- Les risques et les défis des marchés du gaz naturel découlant de la situation géopolitique et la situation économique, notamment en termes de flux physiques, de fonctionnement des marchés, des arrangements contractuels, du flux d’investissements durables et de l’intégrité des infrastructures sensibles du gaz naturel.

4- L’importance primordiale de la sécurité de la demande de gaz naturel, des cadres juridiques et réglementaires transparents et non discriminatoires et d’une politique énergétique, commerciale, fiscale, outre les politiques environnementales dans les pays importateurs et de transit de gaz naturel.

5- La nécessité d’adopter des pratiques axées sur l’innovation et une recherche scientifiquement orientée pour renforcer le rôle important du gaz naturel dans l’amélioration de l’accès à l’énergie et la réduction de la précarité énergétique.

6- Le rôle important du gaz naturel dans la chaîne des valeurs du secteur pétrochimique et l’industrie chimique en général, avec un large éventail de marchés finaux clés pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, y compris la production d’engrais pour assurer la sécurité alimentaire mondiale et éradiquer la faim.

7- Le besoin impérieux de sécuriser la demande et les approvisionnements et la nécessité d’une coopération internationale ouverte et transparente pour protéger les infrastructures sensibles de gaz naturel et renforcer leur résilience aux catastrophes naturelles, aux incidents techniques et aux menaces d’origine anthropique, y compris l’utilisation malveillante des technologies de l’information et de la communication.

Quatrièmement,

Réitérant:

1- Notre soutien à tous les pays dans leur lutte acharnée contre la précarité énergétique et dans leurs efforts pour apporter la prospérité à leurs peuples, ainsi que dans l’exercice de leurs droits fondamentaux de développer leurs ressources énergétiques.

2- Notre condamnation de toutes les restrictions économiques unilatérales entreprises sans l’approbation préalable du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que l’application extraterritoriale de toutes mesures, lois et réglementations nationales à l’encontre des pays membres du GECF qui impactent négativement le développement et le commerce du gaz naturel et mettent en péril la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel.

3- Notre inquiétude face à la volatilité récurrente de la demande de gaz naturel qui affecte négativement la performance économique mondiale, et notre détermination à travailler avec toutes les parties pour parvenir à des marchés de gaz naturel équilibrés et fiables.

4- L’importance des contrats de gaz naturel à moyen et long terme, des prix équitables et stables du gaz naturel et des investissements soutenus dans le gaz naturel pour améliorer la sécurité énergétique et soutenir le développement de systèmes énergétiques résilients.

Cinquièmement,

Exprimant:

1. Notre détermination à renforcer notre coopération en vue de maintenir la fiabilité et la résilience des systèmes de gaz naturel, d’offrir un approvisionnement efficace et fiable en gaz naturel et d’étendre l’utilisation du gaz naturel pour un développement durable et l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.

2. Notre appel à des investissements opportuns pour la stabilité du marché, un flux sans entrave des ressources financières, l’accès à la technologie et le transfert de connaissances de manière non discriminatoire,

3. Notre accueil chaleureux à l’occasion de la signature de l’Accord sur le Siège de l’Institut de recherche sur le gaz du GECF basé à Alger.

4. Notre détermination à promouvoir des technologies innovantes pour le gaz naturel et les industries connexes, à travers l’Institut de recherche sur le gaz, au profit des pays membres du GECF.

5. Notre rejet de toute utilisation du changement climatique comme justification pour mettre en œuvre des mesures qui entravent les investissements dans les projets de gaz naturel et créer tout moyen de discrimination arbitraire ou toute restriction déguisée en violation directe des règles commerciales.

6. Notre ferme soutien aux pays africains dans leurs aspirations et leurs efforts louables pour lutter contre la précarité énergétique, relever les défis liés à l’accès à l’énergie et favoriser un développement socio-économique durable, équitable et inclusif tout en protégeant l’environnement, conformément au Programme de développement 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

7. Notre rejet de toute intervention artificielle sur les marchés du gaz naturel, y compris les tentatives de modifier la détermination des prix et la gestion des risques des marchés, ainsi que l’imposition de plafonnements de prix motivée par des raisons politiques, qui ne peuvent qu’aggraver la situation du marché et décourager les investissements nécessaires pour satisfaire la demande énergétique mondiale.

8. Notre désapprobation de la mise en œuvre unilatérale d’actions et de mesures fiscales sans précédent supposées être justifiées par la garantie de la sécurité de l’approvisionnement énergétique par certains, au détriment des règles du marché du gaz naturel, et au risque d’accentuer les déséquilibres au détriment des personnes en situation de vulnérabilité

Soulignons notre détermination commune à:

1- Promouvoir le gaz naturel comme une source d’énergie abondante, abordable, flexible et fiable, exploiter et développer des technologies du gaz naturel plus respectueuses de l’environnement, efficaces et durables.

2- Plaider pour une utilisation plus large du gaz naturel aux niveaux des marchés nationaux et internationaux, en tant que mesure stratégique pour lutter contre la pauvreté énergétique et poursuivre les Objectifs de développement durable des Nations Unies. Cela inclut la défense du gaz naturel comme source d’énergie essentielle pour un avenir juste, inclusif et prospère, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte.

3- Contribuer à l’inclusion du gaz naturel comme ressource écologiquement durable dans le climat, les investissements et les réglementations fiscales, le secteur bancaire international et le commerce mondial.

4- Favoriser l’utilisation accrue du gaz naturel dans les transports maritime et terrestre et développer les infrastructures nécessaires pour la fournir à tous les consommateurs de manière efficace et rentable.

5- Soutenir le rôle fondamental des contrats de gaz naturel à long terme, ainsi qu’une tarification basée sur une indexation pétrole/produits pétroliers, pour garantir des investissements réguliers dans le développement des ressources en gaz naturel.

6- Renforcer la place du GECF en augmentant sa visibilité internationale, attirer de nouveaux membres, encourager les partenariats, faciliter le dialogue entre producteurs et consommateurs et élargir la coopération avec les organisations et entités internationales concernées.

7- Soutenir le développement de l’expertise et des mécanismes du GECF pour les projets communs, afin de conforter le rôle du GECF en tant que plateforme leader de dialogue et de coopération sur les questions liées au gaz naturel.

8- Tirer avantage de l’Institut de recherche sur le gaz relevant du GECF pour élargir la coopération dans, entre autres, les technologies du gaz naturel, la recherche scientifiquement orientée et le renforcement des capacités axées sur l’innovation.

9- Souligner l’importance cruciale de la sauvegarde des infrastructures sensibles liées au gaz naturel, y compris les infrastructures transfrontalières, pour garantir leur fiabilité et leur résilience, outre le renforcement de la coopération internationale et de la résilience aux catastrophes naturelles, aux incidents techniques et aux menaces d’origine anthropique, y compris l’utilisation malveillante des technologies de l’information et de la communication.

Les chefs d’Etat et de Gouvernement se sont félicités de l’adhésion de la République du Mozambique, de la République islamique de Mauritanie et de la République du Sénégal au Forum, réaffirmant la quête collective par le GECF du renforcement de la coopération et du dialogue énergétiques.

Les chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres du GECF ont exprimé leur gratitude à Son Excellence Monsieur Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne démocratique et populaire, pour sa présidence clairvoyante des travaux du 7e Sommet du GECF, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple de la République algérienne démocratique et populaire pour leur chaleureuse hospitalité et leurs excellents préparatifs »


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