Assassinat de trois Algériens sur l’axe Nouakchott-Ouargla : une énième provocation marocaine qui « ne restera pas impunie »

ALGER – Le régime du Makhzen par son implication dans l’assassinat de trois ressortissants algériens, en bombardant avec barbarie leurs camions sur l’axe Nouakchott-Ouargla, aura atteint le paroxysme de ses provocations directes et indirectes contre l’Algérie et franchi, avec son impudence habituelle, une spirale de tension, qui risque d’ouvrir la voie à toutes les éventualités, mais dont le prix sera payé très cher.

La sagesse et la clairvoyance de l’Etat algérien ont su maintenir les relations diplomatiques avec le voisin marocain, en dépit de l’histoire, ô combien noire, de trahison que la cour royale traîne derrière elle, devenue d’ailleurs spécialiste dans les coups de poignard dans le dos, depuis que le peuple algérien a embrassé le principe de la liberté, lutté contre l’injustice et s’est révolté contre les imposteurs. Le Makhzen est, de visu, allé loin au point de commettre des crimes atroces et lâches qui ne resteront pas impunis.

En perpétrant un acte terroriste « lâche », le régime du Makhzen aura joué toutes ses cartes et confirmé à l’opinion publique internationale ses pratiques relevant du « terrorisme d’Etat ».

Qualifiant cette agression de « bombardement barbare », la Présidence de la République a affirmé, dans un communiqué, que « plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat ».

L’assassinat des trois ressortissants algériens par « un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région est une nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur », souligne le communiqué.

« Les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré », a précisé le communiqué de la Présidence, insistant que l’assassinat des trois Algériens au moment où le peuple algérien célébrait le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, « ne restera pas impuni ».

Cela étant, l’Algérie qui a décidé, en date du 24 août 2021, de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume du Maroc, refuse toute médiation ou toute tentative de rapprochement entre les deux pays, car l’on ne peut pas mettre sur un même pied d’égalité, « l’agresseur et l’agressé », tel que souligné par le Président de la République lors d’une entrevue avec la presse nationale.

Face à la confusion et à l’imprudence d’un régime qui semble ignorer les rapports de force et qui a échoué à établir de nouvelles alliances géostratégiques fictives, « l’Algérie sait bien ce que coûtent les guerres, car elle compte des millions de chouhada. Nous sommes un peuple résistant qui ne cherche pas la guerre, mais plutôt la paix. Cependant, celui qui cherche la guerre…celui qui nous agressera, le regrettera amèrement », avait mis en garde le Président Tebboune.


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« Il est historiquement et objectivement établi que le royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays, et ce depuis l’indépendance de l’Algérie. Cette animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité et documenté avait débuté avec la guerre d’agression ouverte en 1963, guerre fratricide déclenchée contre l’Algérie », avait déclaré le ministre des Affaires étrangères et la Communauté à l’étranger, Ramtane Lamamra lors de l’annonce de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc.

En 1976, le Maroc « a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaitre souverainement la République Arabe Sahraouie Démocratique », rappelait alors le chef de la diplomatie algérienne.

Le Royaume du Maroc a fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie. Les dernières en date concernent les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre sioniste des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables.

Ces actions hostiles concernent également la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et RACHAD dont les derniers crimes odieux sont liés à leur implication préméditée dans les incendies qui ont ravagé plusieurs wilayas du pays et dans le supplice et l’assassinat abjects du défunt Djamel Bensmail.

L’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus a révélé au grand jour l’espionnage massif et systématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains.

 

Une Guerre déclarée, des objectifs inavoués

 

Face à toutes ces provocations, l’Algérie qui a manifesté son refus du principe du fait accompli et des politiques unilatérales aux répercussions désastreuses sur les peuples maghrébins, a pris plusieurs décisions, notamment la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), la résiliation du contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc, et la fermeture de son espace aérien à tous les aéronefs civils et militaires marocains.

Acculé par les mesures algériennes dont les effets ont commencé à se ressentir en interne, le régime du Makhzen n’a eu d’autres choix que de recourir à « un acharnement flagrant » et à « une attaque abject », après « l’échec cuisant » de sa campagne propagandiste et de ses hostilités à l’égard de l’Algérie.

La revue El Djeich avait souligné dans son éditorial du 3 octobre dernier que « ces hostilités et d’autres telles que la propagande destructrice émanant d’officiels marocains sont intervenues en réaction à « la ferme et indéfectible position de principe de l’Algérie quant à la nécessité d’une solution juste à la question sahraouie ».


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La publication souligne, en outre, que « l’Algérie, forte de son peuple et de son armée, ne renoncerait en aucune manière à ses principes profondément enracinés. Cela a lieu à un moment où il ne fait plus aucun doute que l’Algérie ne ferait pas l’objet d’attaques aussi hostiles et concentrées si elle ne disposait pas de facteurs de force ».

Dos au mur, le Makhzen tente de dissimuler la terreur qui le ronge en menant des opérations irréfléchies. Une terreur illustrée par des manifestations continues depuis plusieurs mois dans les grandes villes pour protester contre la dégradation de la situation socioéconomique et des droits de l’homme au Maroc.

Novembre courant, une autre tension vient enfoncer le clou, à savoir le mouvement de protestation des syndicats du secteur de l’éducation. Les syndicats des avocats et des praticiens de la santé devront , à leur tour, battre le pavé la semaine prochaine.

L’occupant marocain continue de commettre des violations barbares à l’encontre des civils sahraouis et s’en tient au rejet de l’élargissement des prérogatives de la mission du Minurso, refusant aussi d’autoriser aux organisations indépendantes des droits de l’homme de se rendre aux territoires libérés du Sahara occidental pour s’assurer du respect des droits de l’homme.


   Lâche assassinat des trois civils algériens par des drones marocains au Sahara occidental

                                                     La dérive de trop

L’Algérie prend le monde à témoin des dernières provocations marocaines dont les répercussions peuvent conduire à un embrasement qui débordera l’aire géographique de l’Afrique du Nord.

Pour ceux qui, de par le monde, nourrissant encore des doutes sur les intentions franchement bellicistes du royaume du Maroc, ils venaient d’avoir la preuve par le sang. Des drones marocains ont pris pour cibles des camions civils qui faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla et circulaient dans les territoires libérés du Sahara occidental. Le bilan a été lourd: trois innocents Algériens ont été lâchement assassinés dans ce bombardement barbare. L’Algérie prend le monde à témoin de cette dérive de trop. Et si les autorités algériennes ont formellement accusé l’armée marocaine d’avoir commis cette atrocité, c’est qu’elles détiennent des preuves irréfutables qu’il ne s’agissait pas d’une simple bavure militaire. Que cherche le Maroc à travers cette escalade? L’incident est d’autant plus grave qu’il a été commis le 1er novembre, une date très importante pour le peuple algérien symbolisant le déclenchement d’une glorieuse Révolution contre la France coloniale. Cette agression contre des civils prend des proportions plus que jamais dangereuses. Elle signifie que le Makhzen est passé à une étape supplémentaire dans l’escalade inaugurée au début de l’été dernier par une série d’actes hostiles à l’égard de l’Algérie. Après les innombrables provocations, il s’adonne maintenant au harcèlement d’un pays voisin et souverain. Des agissements irresponsables de la part des dirigeants marocains dont la folie n’a apparemment plus de limites. Ces mêmes dirigeants ignorent-ils que l’Algérie a sacrifié près de 15% de sa population pour se libérer du joug colonial? Toute guerre n’est pas souhaitable, mais si elle venait à être imposée aux Algériens, ils savent se battre. Et ils l’ont prouvé contre la quatrième puissance militaire mondiale qu’était l’armée coloniale et contre les hordes terroristes armées et soutenues par des pétrodollars. Le Makhzen n’ignore pas l’Histoire? Mais il a décidément pris goût aux agressions contre son voisin de l’Est un 1er novembre, un jour sacré pour l’Algérie. C’est à cette même date, en 2013 que des manifestants se sont attaqués au consulat d’Algérie à Casablanca, pénétrant dans la résidence diplomatique et arrachant le drapeau algérien, sous le regard amusé des services de sécurité marocains. Les dirigeants marocains, leurs soutiens et le monde ne doivent pas ignorer qu’une éventuelle guerre entre les deux pays aura des conséquences inimaginables sur la planète entière. Elle débordera très largement le cadre maghrébin. A ce titre, il ne faut pas s’étonner que l’Hexagone devienne le champ clos des rivalités algéro-marocaines, ce qui sera dramatique pour une France moteur économique de l’Europe et Mecque du tourisme mondial. Un danger en cache un autre, une guerre entre l’Algérie et le Maroc, c’est comme si on ouvrait la boîte de Pandore. Tout le Sahel où pullulent des milliers de terroristes et des organisations criminelles qui seront revivifiés pour aller atteindre la sécurité de l’Europe et de l’Amérique.

Habitué à l’indulgence du peuple et de l’État algériens qui ont une haute considération pour le peuple marocain, le Makhzen croyait fermement que l’Algérie allait éternellement ignorer ses agressions. Au vu et au su de la communauté internationale, le royaume du Maroc a fait de son territoire une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles contre l’Algérie. Les dernières en date concernent les accusations insensées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain. Jamais depuis 1948, un officiel israélien n’a été entendu proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe. Une inégalable performance marocaine révélatrice d’une hostilité extrême envers son voisin de l’Est. Que dire du scandale Pegasus qui a révélé au grand jour l’espionnage massif auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens? Comment pardonner la dangereuse dérive du Makhzen qui invoquait un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle»? Trop c’est trop!
Une fois ce massacre, dénudant le roi, repris en boucle par tous les médias de la planète et réseaux sociaux, le Makhzen monte au créneau et nous ressort sa rengaine préférée: le mensonge éhonté pour se dédouaner d’un acte barbare. «Le Maroc n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations», soutient une source marocaine anonyme ajoutant que le Maroc «ne veut pas la guerre». Le mensonge a toujours été une régle de choix chez le Makhzen, y compris le roi Mohammed VI lui-même. Dans son discours prononcé en juillet dernier, à l’occasion du 22e anniversaire de son accession au Trône, Mohammed VI a appelé à l’apaisement passant sous silence les dérapages de son ambassadeur à l’ONU, l’affaire Pegasus et les autres provocations contre l’Algérie. Hier, le Maroc nous servit le même plat sans le réchauffer. Pour nous, nous savons ce qui reste à faire.

Brahim TAKHEROUBT

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