Mars comme si vous y étiez : Perseverance enregistre du son et sa descente en vidéo

   La NASA a rendu publics lundi 22 février deux documents exceptionnels capturés par son rover Perseverance sur Mars : une spectaculaire vidéo de son atterrissage enregistré sous tous les angles, et le son d’une bourrasque de vent martien, premier audio enregistré sur la planète rouge par un micro.
Image fournie par la NASA du bouclier thermique largué au moment de l’atterrissage du rover américain Perseverance à la surface de Mars, le 18 janvier. Photo : AFP/VNA/CVN

Le véhicule Perseverance, dont la mission est de trouver des preuves de vie ancienne sur Mars, a atterri la semaine dernière, première étape d’un périple d’au moins deux ans durant lesquels il prélèvera des échantillons qui devront être rapportés sur Terre par une mission ultérieure pour être analysés.

Long d’un peu plus de trois minutes, l’extrait vidéo publié par l’agence spatiale américaine dévoile les images de plusieurs caméras situées à différents endroits sur le module, après son entrée dans l’atmosphère martienne.

L’une montre le déploiement du parachute supersonique, une autre, située sous le rover, le sol martien qui se rapproche, et deux vues captent le rover peu à peu déposé au sol, suspendu par trois câbles depuis l’étage de descente.

« C’est la première fois que nous avons été capables de capturer un événement comme un atterrissage sur Mars », a déclaré lors d’une conférence de presse Michael Watkins, le directeur du mythique Jet Propulsion Laboratory où a été construit le rover. « C’est vraiment fantastique. »

Le rover était protégé par un bouclier thermique à son entrée à une vitesse de 20.000 km/h dans l’atmosphère, qui marque le début des « sept minutes de terreur » jusqu’au sol. On peut voir ce bouclier largué à la surface de Mars sur la vidéo.

Huit rétrofusées ont ensuite fini de ralentir le véhicule, et de la poussière martienne est propulsée en grande quantité sous leur effet. Une fois le rover immobile, on peut également voir l’étage de descente effectuer une dernière poussée afin d’aller s’écraser 700 mètres plus loin.

« Ces images et ces vidéos sont ce dont nous avons rêvé pendant des années », a confié Allen Chen, chargé de la phase d’atterrissage pour la NASA.

En plus de pouvoir montrer au grand public ce à quoi une telle manoeuvre, ultra périlleuse, ressemble en vrai, ces images pourront permettre aux équipes de la NASA de mieux analyser ce qui se passe à chaque étape pour les futurs atterrissages.

Premier son martien

La NASA espérait également pouvoir capturer le son de la vertigineuse descente, mais cela n’a pas fonctionné.

Une photo diffusée par la NASA montrant le robot Perseverance, sur Mars, le 20 février.                                               Photo : AFP/VNA/CVN

Un extraordinaire audio, enregistré une fois le rover posé à la surface de la planète rouge, a toutefois été dévoilé.

Dans l’extrait, on peut entendre un son strident produit par le rover, mais aussi, clairement, le vent martien.

« Oui, vous venez bien d’entendre une bourrasque de vent à la surface de Mars, capturée par le micro et renvoyée sur Terre », a déclaré Dave Gruel, en charge de ces équipements pour la NASA. Il s’agit « des premiers sons enregistrés à la surface de Mars », a-t-il ajouté.

L’Agence spatiale NASA a aussi fait entendre le même son mais avec le bruit du rover atténué.

Perseverance a emporté deux micros, dont l’un situé sur l’instrument scientifique SuperCam, une caméra ultra sophistiquée de la taille d’une boîte à chaussures. Celui-là pourra notamment servir à analyser le bruit produit lorsque le laser de la SuperCam, conçue par des Français, frappera la roche.

« Nous avons bon espoir de pouvoir continuer à utiliser ces micros pour capturer des sons », a dit Dave Gruel, même si leur espérance de vie est limitée du fait des températures extrêmes sur Mars.

De précédentes missions avaient déjà tenté d’envoyer des microphones sur la planète rouge, sans jamais parvenir à remplir l’objectif.

Le robot InSight de la NASA, arrivé en novembre 2018 sur Mars, avait enregistré de multiples secousses sismiques, grâce à un sismomètre ultrasensible, que les Terriens avaient pu écouter. La fréquence des vibrations était trop basse pour l’oreille humaine; les enregistrements avaient donc été traités et accélérés pour devenir audibles grâce à une technique dite de « sonification ».

Bonne santé

« Perseverance est en bonne santé », a déclaré Jessica Samuels, qui dirige les opérations sur la surface martienne.

« Nous avons exécuté 5.000 commandes », a-t-elle détaillé. « Tous nos instruments ont passé leur test de vérifications initial et nous sommes heureux de rapporter qu’ils fonctionnent tous comme prévu ».

Dans les jours à venir, Perseverance se déplacera pour la première fois, puis les tests continueront.

Le site d’atterrissage, le cratère de Jezero, était le plus risqué jamais tenté, en raison de son relief. Mais il est très intéressant pour les scientifiques, car il contenait selon eux, il y a environ 3,5 milliards d’années, un profond lac dans lequel se jetait une rivière.

AFP/VNA/CVN


   La Nasa diffuse une première vidéo de l’atterrissage spectaculaire de Perseverance

La Nasa a diffusé lundi 22 février une vidéo de l’atterrissage de Perseverance sur la planète Mars. Les images montrent le rover lors de sa descente, une phase critique que le Jet Propulsion Laboratory, en charge de la mission Mars 2020, a qualifié de « 7 minutes de terreur ». Cette expression résume toute la difficulté de l’entrée dans l’atmosphère martienne, de la descente finale et de l’atterrissage sur le sol aride de la planète. Une mission accomplie le jeudi 18 février à 21 h 55 (heure de Paris).

La mission de l’agence spatiale américaine, lancée le 30 juillet 2020, a pour but de trouver des traces de vie ancienne sur la Planète rouge, en collectant pendant au moins deux ans jusqu’à une trentaine d’échantillons de roche. Les tubes scellés doivent ensuite être rapportés sur Terre par une future mission, dans les années 2030. Les premiers prélèvements devraient commencer cet été. Ils seront creusés dans différents milieux, notamment le cratère Jezero où les chercheurs pensent que se trouvait un lac, il y a 3,5 milliards d’années.

La Nasa a rendu publique une première vidéo montrant les différentes phases, mais pas toutes, de la traversée de l’atmosphère de Perseverance jusqu’à son atterrissage. Cette vidéo, longue d’un peu plus de trois minutes, ne montre donc pas la totalité des sept minutes de terreur que chaque mission martienne est contrainte de subir avant de se poser sur la surface de la Planète rouge.

Cela dit, ces quelque trois minutes sont suffisantes pour montrer la complexité de la tâche surtout lorsque l’on prend conscience que la scène se déroule sur une autre planète à plusieurs millions de kilomètres de la Terre. Concrètement, on aperçoit l’extraction et le déploiement du parachute principal, puis ce qui semble être le bouclier thermique (le cône avant) qui se sépare du rover Perseverance. Au fil des secondes qui défilent, le site d’atterrissage de Perseverance se fait de plus en plus précis jusqu’à pouvoir apercevoir des détails de sa géologie, notamment des cratères, des dunes de sable et peut-être même des gullies mais cela reste à confirmer. Quelques secondes avant l’atterrissage, les grains de poussière soufflés par les rétrofusées du Sky Crane s’élèvent tout autour du rover, avant de l’envelopper complètement.

Une grue volante dans le ciel de Mars

Les images les plus impressionnantes sont très certainement celles qui montrent la phase finale de l’atterrissage de Perseverance lorsque le Sky Crane se met en action. On voit alors cette « grue volante » déposer au sol le rover suspendu au bout de trois câbles. Comme l’explique la Nasa dans son communiqué, c’est « la première fois que l’on arrive réellement à filmer l’atterrissage d’un rover martien », du déploiement des parachutes jusqu’au touchdown et à l’envol du Sky Crane pour éviter tour risque de collision avec le rover au sol.

Les images de cette vidéo ont été acquises par plusieurs caméras installées à différents endroits du rover, permettant ainsi de voir au-dessus et en dessous de lui.


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La mission Gaia, de l’ESA, a mesuré les positions et les vitesses d’un milliard d’étoiles dans la Voie lactée. Cela va permettre de reconstituer l’histoire de notre galaxie, de mieux connaître sa structure mais aussi de partir à la chasse à la matière noire et aux exoplanètes.


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